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Peut-on atteindre le bonheur collectif?

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Par   •  20 Mars 2022  •  Dissertation  •  1 837 Mots (8 Pages)  •  1 332 Vues

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Le bonheur est, par définition, le souverain bien, la fin ultime que souhaite atteindre tout homme. Il s’agit donc, globalement, d’un état subjectif de satisfaction complet caractérisé par sa stabilité et sa durabilité. Cependant, il faut également prendre en compte que sa conception varie en fonction du point de vue philosophique en question; par exemple, selon John Stuart Mill, le bonheur repose sur un principe d’utilité.

Le bonheur collectif rejoint cette notion mais avec une perspective différente. Celui-ci est défini par une société, une communauté qui est caractérisée par la recherche du souverain bien, du bien-être, du bonheur pour tous.

Mais comment peut-on parvenir à atteindre un bonheur commun? Atteindre le bonheur collectif veut-il dire sacrifier le bonheur individuel? L’égoïsme peut-il faire obstacle au bonheur pour tous? Mais encore l’intervention de l’Etat empêche - t - il la recherche du bonheur collectif?

Ainsi, en s’appuyant sur divers points de vus philosophiques, nous verrons comment le bonheur commun pourrait se mettre en place, puis comment l’utilitarisme et la notion de “bonheur du plus grand nombre” peut venir s’opposer au bonheur collectif, puis quelles sont les limites au bonheur commun ainsi que mon avis personnel.

Ainsi, pour de philosophes tels que Aristote ou Platon, le bonheur commun peut prendre forme grâce à ce qu’ils appellent “cités”. Ces “cités” sont des communautés politiques dont le but est de viser “un certain bien”.

Dans L’éthique à nicomaque (livre V) et La Politique (livre I) d’Aristote, nous pouvons voir que la communauté politique (d’abord fondé sous le principe de satisfaire ses besoins) est basée sur un système de hiérarchie (ex: hommes libres - esclaves), ce qui relève d’un système d’égalité géométrique fondé sur la justice du mérite. Ici, la hiérarchie et la justice permettrais donc d’élever la société en vue d’un bonheur commun. En effet, Aristote défend la thèse que l’homme possède des capacités supérieures, ce qui lui permettrait de vivre dans une telle communauté. Il est démontré que contrairement à l’animal (par exemple), l’homme possède des capacités intellectuelles au-delà de pouvoir simplement exprimer le plaisir et la peine. L’homme possède le langage et la raison (logos), ce qui lui permet de vivre au sein d’une communauté politique puis qu’il peut non seulement distinguer, mais encore discuter du bien, du mal, du juste, et de l’injuste. Cette capacité permet donc aux individus de raisonner entre eux, et d’éviter, le plus possible, des conflits. Ainsi, Aristote défend une conception “holiste” de la société, il la perçoit comme un organisme, comme un tout.

Socrate, lui, défend une thèse de cité plutôt utopique. En effet, ici les hommes vivraient de manière simple et frugale, ils se limiteraient aux désirs nécessaires, ils auraient un mode de vie fondé sur la raison, sans luxe, ils travailleraient et se nourriraient essentiellement de pain et de vin, ils banquetteraient en chantant des hymnes aux dieux, ils éviteraient la pauvreté et la guerre, vivant en santé et en paix jusqu’à un âge avancé. Donc, il est montré ici que tous les hommes aspireraient à un même bonheur, celui d’une vie simple. Par exemple, les enfants seraient élevés ensemble, ce qui leur donnerait la même éducation et les mêmes attentes envers leurs vies futures. Cela permettrait donc de mener une vie en communauté simpliste, mais encore d’accéder plus facilement au bonheur collectif puis que l’ensemble de la population a plus ou moins la même conception du bonheur et les mêmes attentes plus facilement atteintes.

Dans ces deux cas, le terme de communauté dépasse donc le fait de simplement combler les besoins de la population. Elle va encore plus loin avec la mise en place de divers systèmes permettant d’atteindre un bonheur collectif. En effet, avec la coopération de tous, il y a création d’une “communauté des sentiments” permettant de créer des liens d’une grande famille où nous pouvons y retrouver de l’entraide entre les individus, menant au bonheur collectif.

Cependant, de nombreuses théories viennent s’opposer à celle du bonheur collectif, particulièrement celle de l’utilitarisme.

L’utilitarisme repose sur l’ensemble des règles et des préceptes qui s’appliquent à la conduite humaine (étendue aux humains mais aussi à tous les êtres sentants de la création). Les philosophes utilitaristes défendent la thèse que le bonheur repose sur un principe d’utilité, mais encore ils croient au “bonheur du plus grand nombre”. En effet, le bonheur du plus grand nombre vient s’affronter au bonheur collectif. Alors que le bonheur commun est une notion où une communauté va rechercher le souverain bien, le bien être, le bonheur pour tous; le bonheur du plus grand nombre va viser une majorité de la population en se rapprochant d’une thèse plus individualiste.

L’utilitarisme a ainsi été fondé par Jérémy Bentham, un philosophe anglais du XVIIIe siècle. Le but majeur de cette théorie serait d’avoir une vie de plaisir et éviter la douleur. Ainsi, J. Bentham favorise la quantité du plaisir; selon lui, pour arriver à une fin de plaisir, il faut maximiser son utilité afin de guider son action “Par principe d’utilité, on entend le principe qui approuve ou désapprouve toute action, quelle qu’elle soit, selon la tendance qu’elle semble avoir à augmenter ou à diminuer le bonheur de la personne dont l’intérêt est en jeu […]” (Introduction aux principes de morale et de législation). Autrement dit, une action ou une règle d’action est morale si elle contribue au bien-être de l’individu ou au bonheur du plus grand nombre; donc, chaque conséquence désirable constitue une bonne action et à l’inverse chaque action indésirable constitue une mauvaise action. Par exemple, si une grande

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