Mme de Rênal

Première apparition et disparition de Mme de Rênal dans le roman

Mme de Rênal est pour la première fois mentionnée au chapitre 2 de la partie 1 (« Tout en écoutant son mari qui parlait d’un air grave, l’œil de Mme de Rênal suivait avec inquiétude les mouvements de trois petits garçons. » L.70 à 72). Dans cet extrait Mme de Rênal est présentée par sa condition d’épouse d’un noble, M de Rênal. En effet excepté une très brève description et très incertaine sur son âge et sa beauté (« Mme de Rênal paraissait une femme de trente ans, mais encore assez jolie. » L.75 et 76) aucun détail précis n’est donné sur sa personne. Elle apparaît dans cette mention comme cachée derrière son mari qui depuis le chapitre précédent est sans cesse évoqué et dont le portrait moral et physique est petit à petit dressé. Il éclipse Mme de Rênal qui n’existe alors que par son lien avec ce dernier et aucun réel amour apparaît entre les deux personnages. Des lignes 88 à 90, seules lignes où elle prend la parole (« Mais, disait timidement Mme de Rênal, quel tort peut vous faire ce monsieur de Paris, puisque vous administrez le bien des pauvres avec la plus scrupuleuse probité ? ») on remarque son peu d’assurance, mis en lumière par l’emploie de l’adverbe timidement, lors de ses discussions avec son mari. Elle n’ose pas le contrarier et se soumet en quelque sorte à son autorité. Mais cet extrait nous permet également de comprendre l’incompréhension du personnage face au problème que rencontre son mari dans ses affaires car elle y est en réalité totalement hermétique. En effet à sa première mention il est déjà avancé le fait qu’elle n’écoute son mari que d’une seule oreille puisqu’elle est occupée à surveiller trois garçons, ce qui nous fait d’ailleurs comprendre qu’elle est mère de famille, et qu’elle n’est pas particulièrement intéresser par les débats que peut avoir son mari. Ainsi cette première apparition présente implicitement le personnage de Mme de Rênal et sa situation au début du roman. Elle apparaît donc dans un premier temps comme une noble timide et en recul derrière son mari, sans orgueil souvent propre à sa classe sociale (que M de Rênal représente parfaitement). Elle est peu intéressée par les débats de son monde et n’a l’air liée par aucun amour propre à son mari seulement par sa condition d’épouse. Elle est attachée seulement à ses enfants pour qui elle porte une grande attention puisqu’elle surveille chacun de leur mouvement.

Mme de Rênal ne disparaît qu'à la dernière phrase du roman et clos ce dernier. En effet même si elle n’est pas toujours présente physiquement au côté de Julien elle l’est dans son esprit tout le long du récit. Ainsi elle disparaît en mourant de chagrin de la mort de Julien, son amant. « Mme de Rênal fut fidèle à sa promesse. Elle ne chercha en aucune manière à attenter à sa vie ; mais, trois jours après Julien, elle mourut en embrassant ses enfants. » On remarque alors qu’à sa mort Mme de Rênal est évoquée sans passer par l’intermédiaire d’un autre personnage. Elle s’est affirmée et s’est forgée son propre caractère et sa personnalité. M de Rênal n’est plus présent car bien que toujours son épouse leur lien s’arrêtait à cette condition. Désormais elle est initiée à l’amour et ce lien est désormais associé à Julien. Comme son amant, elle a évolué tout au long du récit et meurt ainsi changée. Elle disparaît donc comme une femme déliée de sa classe sociale, amoureuse d’un homme pour qui elle avait la plus grande affection. Elle n’était alors plus attachée seulement à ses enfants mais également à Julien. C’est pour cela qu’elle meurt de chagrin de son amour perdu dans les bras des seules autres êtres pour qui elle avait de l’affection, ses enfants.

Dans le roman le rouge et le noir le portrait moral de Madame de Rênal est plus détaillé que son portrait physique. Un physique que décrit très brièvement l’auteur, lors de sa première apparition chapitre 2 où Madame de Rênal apparait comme « une femme de trente ans, mais encore assez jolie » avec de beaux yeux, un teint éblouissant : « elle avait un certain air de simplicité, et de la jeunesse dans la démarche ». Cependant Julien jurera « qu’elle n’a que 20ans » un peu plus tard dans le roman. Dans le chapitre 3 on apprend aussi que c’est une femme «grande , bien faite, qui avait été la beauté du pays ». Son physique nous sera alors présenté de manière plus poussée à travers les yeux de Julien et de leur scène de coup de foudre chapitre 6. Dans ce chapitre scène de leur première rencontre Madame de Rênal est d’abord montré par le narrateur comme une femme doté d’une « vivacité » et d’une « grâce » naturelles quand elle était loin du regard des hommes, Julien lui y verra même une « grâce parfait ». Il est « étonné de sa beauté » et la voit comme un « être très bien vêtu » avec un « teint éblouissant » qui se mélange à sa douceur décrite par Julien . Enfin la description de son portrait physique reviens dans le roman lorsque Julien compare Mathilde à Madame de Rênal, en pointant le fait que quand les yeux de Madame de Rênal « s’animaient, c’était du

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