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Le besoin et le désir

Cours : Le besoin et le désir. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Février 2013  •  Cours  •  1 496 Mots (6 Pages)  •  1 212 Vues

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Le désir semble être l'envers de l'état de besoin: une contradiction apparente, mais non réelle

Désir et état de besoin: une association impossible

Il est courant de distinguer le besoin du désir. En effet, on prête au besoin une nécessité, un caractère impérieux relativement à la vie, voire à la survie, qu'on ne reconnaît pas au désir dont les objets sont jugés plus ou moins futiles pour l'existence. Ce qui invite à penser qu'il y a entre l'état de besoin et le désir une différence irréductible. Le besoin serait de l'ordre de la nécessité, essentiellement biologique, de la survie, tandis que le désir lui serait de l'ordre du superflu ou viserait des fins qui sont très au-delà de la survie, comme le plaisir ou le bonheur, choses sans lesquelles il est possible de vivre. On a besoin du nécessaire, on désire le superflu. Toutefois, il est tout aussi courant d'employer indifféremment le mot besoin et le mot désir relativement aux mêmes choses. On peut dire qu'on a besoin de manger, d'apprendre, d'être aimé, de se divertir , tout comme on peut désirer tout cela. C'est pourquoi il est légitime de se demander si nous ne désirons que ce dont nous avons besoin.

En d'autres termes, est-ce parce que nous en avons besoin, qu'ils nous sont nécessaires, que nous désirons certains objets ou certaines fins ?

Il semble que oui, mais alors comment expliquer que certains de nos désirs portent sur des objets qui sont loin de nous être nécessaires ? Ne désirons-nous pas plus de choses que celles qui nous sont absolument indispensables ? Mais, d'un autre côté, est-il possible de désirer quelque chose sans en avoir besoin à un titre quelconque ? Pourrions-nous désirer quelque chose qui ne nous soit utile en rien ?

Le désir est-il réductible à l'état de besoin dont il serait la manifestation ou n'est-il pas au contraire ce qui engendre l'état de besoin lui-même? A moins toutefois qu'il ne soit pas d'une autre nature que le besoin.

La notion de besoin désigne non pas une chose en tant que telle, mais l'état d'un être vivant ou d'une chose (cette chambre a besoin d'être rangée!) par rapport à ce qui lui est nécessaire en vue d'une fin quelconque. (Définition tirée du dictionnaire philosophique de Lalande). On dira par exemple que l'on a besoin d'un marteau pour planter un clou, que les enfants ont besoin d'être éduqués, que nous avons besoin de nous nourrir pour vivre.

[...] Le désir produit, mais il produit du réel, le monde humain et son ordre. Il est même la seule force de création, force qui ne s'oppose au réel que pour le transformer, en tirer des choses nouvelles. Ce qui implique que le désir ne manque de rien, qu'il ne renvoie pas à un état de manque, qu'il n'a en lui-même aucun besoin, ni aucun rapport avec les besoins. Le besoin, c'est alors l'envers du désir, ce qui reste lorsque le désir a perdu de sa force productrice. [...]

[...] Si je désire quelque chose, ce n'est pas parce que je juge la chose que je désire bonne en ce sens qu'elle m'est utile pour être heureux ou en ce sens qu'elle me fait défaut, mais c'est parce que je la désire que je la juge bonne. Le désir est souverain, c'est lui qui détermine la valeur des choses : il en accorde à celle qu'il vise et en refuse à celle qu'il dédaigne. De ce point de vue, il est possible de radicaliser ce que nous soutenions précédemment : si le désir est souverain, il ne se définit pas comme l'effet d'un manque, mais au contraire provoque cet état de manque qui a pour autre nom l'état de besoin. [...]

[...] On pourra toujours trouver de tels désirs vains, comme le fait Epicure lorsqu'il distingue les désirs nécessaires et naturels des désirs non nécessaires et non naturels, comme le désir de faire bonne chère, ils n'en sont pas moins des désirs et des désirs qui finissent par engendrer des besoins en créant un état de manque. L'état de besoin est l'état dans lequel nous plonge un désir exaspéré, frustré. La nécessité de faire cesser l'état de besoin n'est pas biologique, elle est engendrée par un désir. Allons plus loin : si le désir est premier et engendre un état de besoin, c'est-à-dire un état de manque par rapport à une fin déterminée par le désir lui-même, il n'est peut-être pas exact de réduire le désir à l'effet d'un manque, comme le fait Platon. [...]

[...] Tout au contraire, on peut soutenir

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