Le Bonheur Peut-il être Le But De La Politique ?
Note de Recherches : Le Bonheur Peut-il être Le But De La Politique ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Bouyashaka • 18 Mai 2015 • 1 216 Mots (5 Pages) • 1 163 Vues
Introduction
Le roi du Bhoutan, un petit pays limitrophe de la Chine, a institué le BIB, ou "bonheur intérieur brut". En effet, si la plupart des États mesurent plutôt leur PIB, ou "produit intérieur brut", on sait que la richesse économique d’un pays ne garantit pas toujours le bonheur de sa population, pour la bonne raison que tout le monde ne profite pas forcément de ces richesses. Mais le bonheur peut-il être le but de la politique ? D’emblée, le bonheur semble bien difficile à définir : certes, on peut parler d’un sentiment de satisfaction pleine et entière, mais justement, comment parvenir à une telle satisfaction ? Surtout, ne suis-je pas le mieux placé pour savoir ce qui me rendra heureux ? Et même, comment quelqu’un d’autre peut-il seulement savoir, à ma place, que je suis heureux ?
Par suite, il paraît bien difficile de dire que le bonheur puisse être le but de la politique, qui désigne toutes les actions et décisions qui concernent la vie de la cité, et s’occupe du bien commun ou de l’intérêt général. Il semble donc que le bonheur soit seulement une affaire privée qui relève du choix de chaque individu, dépend de son intérêt particulier et se mesure à ses sentiments personnels. Le pouvoir politique n’a donc pas à intervenir, puisqu’il assure seulement ce qui concerne le bien commun. Dans ce sens, l’État porterait même atteinte à la liberté des individus et les rendrait plutôt malheureux, s’il prétendait s’occuper de leur bonheur à leur place. Pourtant, mon bonheur personnel ne dépend-il pas du bien commun ? En fait, il paraît difficile de distinguer clairement les deux.
Par ailleurs, on sait bien que tout ce qui relève de la compétence de l’État a finalement pour but d’assurer le bonheur des membres de la société : après tout, quand on mesure le fameux "PIB", ou produit intérieur brut, on suppose que la richesse économique d’un pays est le moyen d’assurer le bonheur de sa population. Au fond, le bonheur est peut-être le but ultime de toute activité politique. Ainsi, le problème est de savoir si le bonheur est une affaire privée dans laquelle l’État n’a pas à intervenir, ou s’il est plutôt du domaine public et exige une intervention de l’État.
Plan détaillé
I. Le bonheur est une affaire privée : l’État ne peut pas intervenir
A. D’abord, le bonheur apparaît comme une notion éminemment subjective : le dictionnaire évoque "l’état de la conscience pleinement satisfaite", et Kant, de "la satisfaction de tous mes penchants". Il s’agit donc d’un sentiment intime, personnel et presque, incommunicable. Ensuite, nous n’avons pas les mêmes goûts, les mêmes préférences ni la même personnalité, si bien que chaque individu ne trouvera pas son bonheur de la même manière que les autres.
B. La politique qui relève du public n’a donc ni le pouvoir ni les moyens de s’occuper de ce bonheur, par nature individuel. Comme le remarque encore Kant, le bonheur est "un concept indéterminé" : il est déjà difficile à chacun de savoir pour lui-même ce qui pourra le rendre heureux, alors, comment l’État pourrait le savoir ? Il n’est sans doute pas compétent, d’autant qu’il ne pourrait proposer qu’une seule vision du bonheur, et la même pour tous.
C. Par la suite, si un État prétend imposer sa conception du bonheur aux individus, il fait leur malheur, puisqu’il porte atteinte à leur liberté. Comme le remarque toujours Kant, ce paternalisme, la prétendue "bienveillance" d’un État qui s’occuperait de notre bonheur, serait une intrusion dans notre vie privée.
(Transition) Cependant, nous vivons en société, et Kant lui-même précise qu’il est "permis à chacun de chercher le bonheur dans la voie qui lui semble, à lui, être
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