Bogdan Bondar CHENG François. Vide et plein: le langage pictural chinois. Paris: Editions du Seuil, 1991, 192p.
Fiche de lecture : Bogdan Bondar CHENG François. Vide et plein: le langage pictural chinois. Paris: Editions du Seuil, 1991, 192p.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Bogdan Bondar • 18 Décembre 2017 • Fiche de lecture • 1 283 Mots (6 Pages) • 1 166 Vues
Fiche de lecture
Bogdan Bondar
CHENG François. Vide et plein: le langage pictural chinois. Paris: Editions du Seuil, 1991, 192p.
François Cheng est né en 1929 dans la province de Shandong, en Chine. Il vit en France depuis 1949 et a été naturalisé français en 1971. Universitaire, poète, calligraphe, traducteur en chinois de Baudelaire, Rimbaud, René Char, des surréalistes. Ses travaux se composent de traductions des poètes français en chinois et des poètes chinois en français, d'essais sur la pensée et l'esthétique chinoises, de monographies consacrées à l'art chinois, de recueils de poésies, de romans et d'un album de ses propres calligraphies. François Cheng a fait un carrière universitaire, enseignant à l'Université de Paris VII depuis 1969, maître de conférences, puis professeur à l'Institut national des langues et civilisations orientales en 1974. Il a gagné le prix André Malraux pour « Shitao, la saveur du monde », le prix Roger Caillois pour ses essais et son recueil de poèmes « Double chant », le prix Femina pour son roman « Le Dit de Tianyi » et le Grand prix de la Francophonie pour l'ensemble de son œuvre. Docteur honoris causa de l’université de Bergame (Italie) et de l’Institut catholique de Paris. L’écrivain a été élu à l'Académie française, le 13 juin 2002.
Dans cette étude nous analyserons l’introduction et le premier chapitre de ce livre appelé « Le vide dans la philosophie chinoise ». Le premier chapitre est divisé en trois sous-chapitres, intitulés « La conception du vide », « Le rapport entre le couple Vide-Plein et le couple Yin-Yang », et « Le Vide dans la vie de l’homme ».
François Cheng commence son introduction en constatant la présence permanente de la notion du Vide, comme un pivot dans le système de la pensée chinoise. Ensuite il proclame que le Vide n’est pas une chose vague ou inexistante mais un élément dynamique et agissant. Dans les textes, c’est plutôt une entité naturelle, dans la musique c’est un silence qui crée un espace pour que les sons dépassen les résonances, dans la peinture c’est l’intermédiaire entre deux pôles apparemment antinomiques, l’eau et la montagne par exemple. Mais dans tous les cas le Vide n’est pas un « no man’s land », « une terre sans homme », une zone non habitée située entre deux frontières. Au contraire le Vide permet un processus de transformation et atteint la totalité. Il est resté un élément primordial dans le modèle chinois du monde objectif.
Dans le premier chapitre de son livre, l’auteur détaille le rôle du Vide dans la philosophie chinoise et essaye de montrer le fondement philosophique dans son application à certains domaines pratiques. Il commence par l’école philosophique taoïste, les philosophes dont – Lao-tzu et Chuang-tzu – qui ont considéré le Vide comme l'élément central de leur système. En dehors des taoïstes cette notion a été intégrée dans d’autres systèmes – chez Hsun-tzu et Kuan-tzu – avec plus au moins d’importance. L’auteur de ce livre a observé les trois points suivants : la manière dont est conçu le Vide ; le rapport que celui-ci entretient avec le couple Yin-Yang ; l'implication du Vide dans la vie de l’homme.
La conception du Vide se situe dans la dichotomie noumène/phénomène.
Pour noumène le Vide est le fondement et la primauté de l’ontologie taoïste, le Rien, ce qui était avant le Ciel-Terre. Deux termes – wu et hsu – ont trait à l’idée du Vide. Ainsi wu -- «Avoir » -- est traduit en Occident comme « Non-avoir », « Rien », tandi que hsu – « Plein » -- est traduit par « Vide ». D’après Chuang-tzu et Huai-nan-tzu, le Vide est lié au Tao « la Voie » et par
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