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Y A-t-il Un Progrès De La vérité Scientifique ?

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Par   •  21 Avril 2015  •  2 546 Mots (11 Pages)  •  1 143 Vues

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Héritée des philosophes grecs comme Platon ou Aristote, la vérité scientifique appartient à la catégorie des vérités de fait. Ainsi, elle a été établie en ayant recours à la méthode scientifique, à partir d’un nombre le plus faible possible d’hypothèses arbitraires. Elle doit aussi avoir été construite par un raisonnement rigoureux, à partir de présuppositions communément admises, et vérifiées par l’expérience. Donc par définition même, la vérité scientifique est indubitable et acquise. Quand au progrès, il désigne un transformation graduelle dans le sens d’un mieux et dans l’ordre de la connaissance.

Peut-on alors parler d’un progrès de la vérité scientifique, ou bien toute vérité scientifique est-elle un acquis définitif ?

Ainsi, dans un premier temps il convient d’analyser en quoi la vérité scientifique est-elle sujette à l’amélioration, puis on verra comment nuancer cette thèse en montrant qu’en réalité la vérité scientifique et le progrès sont des termes incompatibles. Aussi, en une troisième partie, il s’agira de trouver une solution au problème.

La vérité scientifique, de part sa construction formelle est une notion certaine. Elle est alors réutilisable par les autres scientifiques pour construire d’autres propositions de ce type à partir d’elle. Le progrès devient alors logique et inévitable, comme le souligne Pascal dans Fragment d’un traité du vide : « Non seulement chacun des hommes s’avance de jour en jour dans les sciences, mais […] tous les hommes ensemble y font un continuel progrès à mesure que l’univers vieillit, parce que la même chose arrive dans la succession des hommes que dans les âges différents d’un particulier. De sorte que toute la suite des hommes, pendant le cours de tant de siècles, doit être considéré comme un homme qui subsiste toujours et qui apprend continuellement. »

Aussi, on remarque qu’au fil des siècles, mêmes les faits expérimentaux sont devenus dépendants de la confiance envers les théories déjà établies. Par exemple, toutes les expériences réalisées au XXIe siècle voient leurs résultats entrer dans un ordinateur, dans la mesure où la science fait appel à des raisonnements logiques pour passer d’une affirmation à une autre. Les démonstrations s’opèrent parfois exclusivement par la logique mathématique. En effet, un théorème mathématique a ceci de remarquable que sa démonstration une fois établie, vaut nécessairement et éternellement. Par exemple le théorème de Pythagore sera toujours vrai quelque soit le temps et le lieu. Le modèle de toute démonstration s’impose alors dans les mathématiques, plus précisément dans la géométrie euclidienne, qui procède par voie déductive à partir de principes premiers (axiomes, postulats et définitions). Chaque proposition ou théorème nouveaux se trouvent ainsi reliés, de façon déductive et nécessaire, aux principes initiaux. Les « longues chaînes de raison dont les géomètres ont coutume de se servir », selon les termes de Descartes, sont considérées comme un modèle pour l’ensemble des autres sciences, comme aussi pour la philosophie elle-même : suivre le modèle mathématique en physique ou en philosophie, ce serait assurer à celles-ci la même rigueur, et par suite, le même degré de certitude. En ce sens, sa validité conservée, la vérité scientifique peut alors s’améliorer et progresser.

Toutefois, à travers ce raisonnement hypothético-déductif, l’expérimentation du savant est également nécessaire pour garantir la véracité de ses hypothèses.

Aussi il convient de définir des degrés de la certitude et de l’incertitude objective expérimentale en distinguant les vérités factuelles et pratiques et les vérités générales et théoriques ; si les premières peuvent être certaines, c’est relativement à des protocoles expérimentaux scientifiques ; les secondes sont toujours incertaines mais sont valides tant qu’elles restent non encore réfutées par l’expérience. Ainsi le savant qui expérimente est dépendant de ses hypothèses et les variations réglées qu’il pratique sur ce qu’il étudie donne à son résultat une rigueur incontestable. Par conséquent, suite à cette démonstration, le savant qui est parti de simples hypothèses en arrive à des vérités scientifiques appouvées théoriquement et expérimentalement. D’ailleurs, selon Leibniz, la démonstration est « un raisonnement par lequel une proposition devient certaine. » Ainsi, la science est parsemée, dans son histoire, de ces temps de battement où une théorie était en attente de sa confirmation au niveau des faits, qu’il s’agisse de la loi de la chute des corps, chez Galilée, ou de la théorie de la relativité chez Einstein. A partir du moment où la vérité admise est constatée, elle ne fait plus partie des fictions que peut forger notre esprit, mais elle se retrouve dans le monde du réel.

Désormais ces vérités acquises forment le caractère fondamental des lois et des théories scientifiques, qui permettent d’établir des prédictions. Quel que soit l’intérêt que l’on accorde aux prédictions, elles ne seront sans doute prises au sérieux que s’il s’agit d’extrapolations à partir de faits établis. Ainsi, on attend d’une loi, ou d’une relation causale, qu’elle soit vraie dans d’autres situations ou qu’elle s’applique à d’autres expériences que celles qui ont permis de l’établir. Sous prétexte que l’on a fait bouillir de l’eau à 100°C tous les dimanches de l’an 2000, on ne considère pas comme une loi l’énoncé suivant : « tous les dimanches de l’an 2000, l’eau est entrée en ébulition à 100°C ». Il y a donc eu une évolution de la vérité scientifique en quête d’une meilleure connaissance.

En un sens, en étendant le pouvoir de la connaissance, le caractère prédictif l’enrichit et la complète. Ainsi, historiquement, les théories scientifiques s’imposent parce qu’elles marquent les esprits par leurs prédictions justes. En particulier, une expérience dont la nouvelle théorie prédit un résultat inimaginable jusque-là et qui n’a jamais été faite avant la publication de la théorie aura un effet assez convainquant. Inversement, avec les progrès de la vérité scientifique, on assiste à sa vulgarisation. L’information scientifique à titre de culture générale traite comme des vérités inconstestables les modèles ne faisant plus débat au sein de la communauté scientifique. Par exemple, la proposition « la Terre tourne autour du Soleil », est considérée comme vraie par le grand public, sans préciser les raisons pour lesquelles les physiciens considèrent le référentiel héliocentrique comme plus « vrai

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