Peut-on douter de tout ?

La définition du doute tel que le dictionnaire nous la présente est la suivante « incertitude sur l’existence d’une chose, sur la vérité d’une idée ». Le doute sert donc de méthode pour faire la différence entre la vrai et le faux. Par cette méthode l’esprit suspend son jugement, et ne reçoit pour vrai que ce qu’il connaît évidemment être comme tel.

Mais peut-on douter de tout ? Le doute a-t-il sa place dans toutes les situations ? Est-il toujours nécessaire ? Dans un premier temps nous étudierons en quoi le doute permet de déterminer la vérité. Dans un second temps nous analyserons les raisons pour lesquelles au contraire le doute est déraisonnable. Enfin dans un troisième et dernier temps nous verrons que le doute est un fait naturel mais qu’il admet aussi des limites.

Devons-nous douter de tout ?

Le doute peut être une méthode pour créer une science absolument certaine en effet, il permet de tester des principes de la connaissance. Comme Descartes qui l’utilise pour remettre en question chaque principe qu’il a appris étant jeune. Son but est de retenir comme absolument vrai ce qui résiste au doute. Ainsi il commence dans Méditations Métaphysiques par la perception sensible : les sens sont parfois trompeurs ils ne sont donc pas une source fiable. D’après Descartes tout ce qui se rapporte au corps propre est exact et donc qu’il n’y a pas de doute possible, en revanche certains hommes peuvent se tromper alors ils sont probablement fous ce qui remet en cause l’exactitude du corps propre.

La vérité est inaccessible à l’Homme en effet, tout ce qui nous apporte connaissance est une croyance et la croyance est une illusion. Il est donc question de nous défaire de l’illusion et pour y répondre l’exercice du doute est nécessaire. Par exemple pour les sceptiques on peut douter de tout et on doit douter de tout. Le scepticisme compare et oppose toutes les manières possibles et démontre tout et son contraire.

On peut constater que dans l’espace, nul homme n’a les mêmes valeurs morales. Cette relativité pose un doute sur la valeur de la morale. La morale est donc un ensemble de règles établies par la loi ou non, qui peuvent différer d’un pays à un autre selon les dogmes culturels, sociaux et religieux. Comme Lévi-Strauss dans Anthropophagie et incarcération où il prend en exemples deux pratiques : l’anthropophagie d’une part qui nous fait horreur pour des raisons qui sont les mêmes que celles qui justifient l’anthropophagie, et l’incarcération qui nous paraît nous au XIXème siècle quasi naturel répugne la plupart des civilisations.

Il est possible de tout remettre en doute dans le domaine de la politique. Dans ce domaine il est possible de douter sur le système politique démocratique, qui part définition laisse le droit à liberté de penser et à celle d’expression. Le débat fait lui aussi parti de la démocratie, il entraîne le doute ce qui permet d’atteindre la meilleure version d’une décision légale pour le bien fondé de la société. Comme par exemple en France où un projet de loi est lu, relu, discuter et amender par le Sénat et l’Assemblée Nationale avant de voter la loi. Le doute est indispensable en politique d’après Hannah Arendt. Pour la philosophe il n’existe aucun fait qui ne soit indiscutable et que la matière factuelle n’existe pas. En effet, il est impossible pour les historiens de constater les faits sans les interpréter, comme elle l’explique dans Vérité et Politique, les faits culturels et historiques ne sont énoncés que d’après l’interprétation que choisit de faire celui qui les énonce et de son opinion personnelle.

Le doute est bien présent dans ces domaines qui sont la connaissance, la morale et la politique cependant il y a des faits qui ne changeront pas, qui resteront constant au cours du temps.

N’y-a-t-il pas des limites au doute ?

Dans la connaissance nous avons voir que Descartes doute de tout pour fonder une science certaine, où nul doute n’est possible. Toutefois il est impossible d’avancer un doute sur l’existence même de la personne qui émet un doute. En effet comment pourrions-nous douter de notre existence. Celle-ci est indubitable, c’est une certitude. « Je pense donc je suis » de Descartes permet d’illustrer cette certitude. Le sujet qui doute ne peut pas douter de sa nature. D’après

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