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Peut-on douter de tout ?

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Par   •  11 Novembre 2019  •  Dissertation  •  2 026 Mots (9 Pages)  •  1 520 Vues

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Buet Amaury

DISSERTATION PHILOSOPHIQUE

PEUT-ON DOUTER DE TOUT ?

Le doute est l'état de l'esprit incertain de la réalité d'un fait, de la vérité d'une énonciation, de la conduite à adopter dans une circonstance particulière. De façon générale, le doute est un état d'incertitude de l'esprit entraînant une suspension du jugement. Douter vient d’ailleurs du latin dubitare qui signifie balancer entre deux choses. Douter, c’est donc rester sceptique. Dans la question « peut-on douter de tout? », on peut remarquer que l’expression « peut-on » peut prendre plusieurs sens soit : « est-il possible? », soit « est-il permis? ». Nous essayerons de savoir s’il est possible de douter de tout, ou si il y a quelque chose qui puisse résister au doute ? Et, nous nous demanderons s’il est permis de douter de tout. Autrement dit, il s’agira de voir s’il est dangereux de douter de tout. Au début des Méditations Métaphysiques, Descartes se remémore son enfance : « Dès mes premières années, j’avais reçu quantité de fausses opinions pour véritables ». L’enfance, en effet, est une période où l’on est naïf devant l’enseignement d’autrui. On ne possède pas encore la maturité nécessaire pour formuler un jugement critique. Pour Descartes, il faut trouver un principe indubitable,  pour connaître véritablement le monde. Descartes fut un grand savant ; mais pour lui les sciences doivent reposer sur des principes métaphysiques certains. En effet, pour Descartes, si on ne trouve rien d’indubitable alors les sciences ne sont probablement que des fables de l’esprit.

        

        Première étape du doute de Descartes : le doute portant sur les perceptions et sur les sensations

Descartes constate que spontanément l’homme croit en ses perceptions : « Tout ce que j’ai reçu jusqu’à présent pour le plus vrai et assuré, je l’ai appris des sens ». L’homme se fie naturellement à ses perceptions. Descartes va donc essayer d’aller à l’encontre de cette tendance naturelle. Pour révoquer en doute les perceptions, Descartes se sert de l’argument des sens trompeurs. Il donne notamment l’exemple d’illusions, de loin une tour carrée apparaît ronde. Il  démontre ainsi que parfois les sens sont bel et bien trompeurs. Mais Descartes ne s’amuse pas à prouver que toutes les perceptions sont fausses, il lui suffit pour douter des perceptions de faire voir que parfois, elles sont trompeuses. On voit à travers cela, la radicalité du doute de Descartes. Il va tout de même rajouter un autre argument pour pouvoir rejeter de manière plus complète les perceptions. Après l’argument des sens trompeurs, il va avancer l’argument du rêve. Voilà de quoi il retourne : Descartes va faire remarquer que parfois rêve et réalité se confondent. Et que parfois au réveil, on est déboussolé car on croyait réellement vivre la situation rêvée alors que l’on était endormi.

Ainsi Descartes va utiliser les difficultés que l’on éprouve parfois pour différencier le rêve de l’état de veille pour douter des perceptions d’une manière encore plus radicale.

        Deuxième étape : doute portant sur les sciences qui reposent sur les perceptions.

Descartes se dit maintenant qu’il peut douter des sciences comme la physique, l’astronomie, la médecine car ces domaines reposent sur les perceptions. Or, Descartes, a mis en doute les perceptions puisque parfois elles sont trompeuses.

À ce moment là, le doute de Descartes dans sa radicalité a entraîné la négation du monde extérieur. Mais son entreprise du doute, par extension aboutit aussi à la négation de son propre corps, et Descartes en vient à penser que si cela se trouve il n’a « point de main, d’yeux, de chair » mais pour posséder l’idée de la main ne faut-il pas que la main existe ? Descartes compare alors le rêve avec la peinture. Le rêve est imaginaire comme est imaginaire la peinture qui représente une sirène. Le peintre qui représente la sirène ne dispose pas d’un modèle réel, mais combine des éléments (la femme et le poisson) qui sont bien réels. L’imagination du peintre n’est pas entièrement créatrice, elle utilise des données existantes. Lorsque nous rêvons nous procédons de la même façon. Il y a pourtant encore une catégorie qui semble échapper au doute de Descartes.

        Troisième étape : Doute portant sur l’arithmétique et la géométrie.

Descartes se demande quel argument il peut avancer pour douter des vérités des mathématiques et de la géométrie, car l’argument du rêve n’est pas pertinent sur ces sciences pures. En effet, que l’on rêve et ou que l’on soit éveillé 1 + 1 font toujours 2, 2 + 2 font toujours 4. Les vérités mathématiques restent les mêmes que l’on rêve ou que l’on soit éveillé donc. Alors Descartes va avancer son argument le plus fort dans son entreprise du doute. Descartes va émettre l’hypothèse du « malin génie », si cela se trouve, se dit Descartes, je n’ai pas été créé par un dieu juste et bon, mais par un malin génie tellement malin qu’il m’a fait croire que 1 + 1 = 2, alors qu’en fait 1 + 1 = 4 ! C’est avec cet argument du malin génie que le doute cartésien atteint sa puissance maximale. Descartes ne dit pas qu’un tel être existe. Il souligne simplement qu’on ne peut pas affirmer avec certitude qu’un tel être n’existe pas. Cela suffit à poser la possibilité de l’existence d’un tel être dont toute l’activité est tournée vers la tromperie. Dans le récit de l’entreprise du doute, dans les Méditations Métaphysiques, Descartes souligne à de nombreuses reprises la difficulté du doute « méthodique, hyperbolique, radical ».Le doute est hyperbolique car il attaque non seulement toute la pensée mais aussi l’existence même des corps. Un tel doute est indispensable pour pouvoir fonder ensuite une certitude entière. Une science certaine ne pourra être fondée que si le doute a mis à l’épreuve non seulement la totalité de nos connaissances mais aussi la totalité du réel. Néanmoins le doute cartésien est une opération contre-nature, qui va à l’encontre du mouvement spontané de la vie qui veut qu’instinctivement nous croyons en la vraisemblance de nos sensations et de nos perceptions. Mais au début de la seconde méditation, Descartes se demande si la seule vérité qu’il va trouver ne va pas être qu’il n’y a rien au monde de certain. Descartes craint que la vérité première soit négative, car alors on ne peut rien édifier comme raisonnement solide à partir de « Rien n’est certain ».

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