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Peut-on douter de tout ?

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Par   •  8 Décembre 2018  •  Dissertation  •  1 301 Mots (6 Pages)  •  2 838 Vues

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Philosophie :

Peut-on douter de tout ?

Introduction :

        La question demandée nous invite à réfléchir sur la question du doute. A mon avis, on peut douter, et on doit douter. Mais peut-on douter de tout, absolument tout, tout remettre en cause, comme il est le cas en philosophie d’après Montaigne : « Philosopher, c’est douter ». Et est-ce possible, car douter de tout revient à rester dans un perpétuel scepticisme. Dans notre société on observe ce phénomène généralement dans la question de l’existence d’une divinité mais également dans le domaine de la politique, de l’économie… L’expression « peut-on » dans la question, peut se faire comprendre selon deux acceptations : « avons-nous la possibilité », et « avons-nous la permission ».

        Ainsi pour répondre, nous examinerons dans un premier temps s’il est possible de douter de tout ? Ensuite nous vérifierons s’il est permis de douter de tout. Pour finir nous verrons si douter se rapproche du renoncement de la vérité.

I – Est-il possible de douter de tout ?

1) Le doute des sciences et de nos perceptions

  • L’Homme croit en ses perceptions > mais certaines peuvent être fausses
  • Les sens trompeurs : comme le rêve > parfois rêve et réalité se confondent (et le matin nous sommes déboussolés) ou on nous dit plusieurs fois quelque chose et l’esprit l’admet (cas de la propagande)
  • On peut aussi douter des sciences car basées sur des perceptions !
  • Si on doute de tout, on doute de la nature et par extension on arrive à une négation de son corps : par exemple Descartes se demande s’il n’a « pas de main, d’yeux, de chairs ».

2) Le doute des mathématiques et de notre propre esprit

  • En mathématiques, l’argument du rêve ne marche pas car que l’on dorme ou pas 2+2=4.
  • Mais on arrive à l’hypothèse du « malin génie » qui dit que si ça se trouve, nous n’avons pas été créé par un dieu juste et bon, mais par un génie tellement malin qu’il nous a fait croire que 2 + 2 = 4, alors qu’en fait 2 + 2 = 5 !
  • Cela montre qu’un argument contre-nature comme celui-là va à l’encontre de ce que notre esprit et nos perceptions admettent.
  • Cependant même si un malin génie m’a mis des choses fausses à l’esprit, je pense quand même ! > « Je pense donc je suis » de Descartes
  • L’esprit est donc plus certain que le corps.

II – Est-il permis de douter de tout ?

1) Les valeurs du scepticisme.

        Dans la langue française il existe plusieurs mots se rapprochant du sentiment de doute : supposer, hésiter, soupçonner… mais aussi pyrrhoniser, qui signifie l’aptitude à douter de tout. Le verbe vient du philosophe Pyrrhon d’Élis qui a vécu il y a plus de 2300 ans.

Il niait qu’une chose soit bonne ou mauvaise, vraie ou fausse et ainsi pour lui l’aptitude à suivre du scepticisme était donc l’indifférence. Ainsi, un jour alors que son ami Anaxarque était tombé dans une mare boueuse, Pyrrhon passa à côté de lui sans lui porter secours. Des gens le lui reprochèrent, mais Anaxarque loua Pyrrhon d’être réellement indifférent et sans passion comme un vrai sceptique !

        De cette façon Pyrrhon disait qu’il fallait renoncer à toute opinion et que pour vivre, le sceptique doit se fier aux choses apparentes, sans affirmer qu’elles correspondent à une quelconque vérité. En effet on ne peut rien connaitre avec certitude car sur un seul et même sujet, on peut toujours soutenir deux opérations contradictoires. C’est-à-dire qu’une personne peut trouver un objet quelconque très beau et une autre le trouver laid et comme dit Voltaire : « L'intérêt à croire une chose n'est pas une preuve de l'existence de cette chose ». Les opinions s’opposent et se font donc désaccord. Pour savoir si une chose est vraie ou pas, pour ne plus douter d’elle, il faudrait la prouver. Ainsi tout argument réclame une preuve, mais qui elle-même doit être prouvée à son tour et ainsi de suite à l’infini. Pour échapper à cet infini, il faudrait partir d’un postulat indémontrable, et alors là tout repose sur quelque chose qui n’est pas prouvé. Soit pour y échapper on tombe dans le cercle vicieux du diallèle, qui se produit lorsque la preuve de ce qu'on cherche est fondée sur la validité d'une seconde preuve qui tire elle-même sa justification de la première.

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