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Discours de la méthode, 6e partie, Descartes

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Par   •  11 Mai 2017  •  Cours  •  1 819 Mots (8 Pages)  •  6 893 Vues

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Philosophie : Étude de texte
Discours de la méthode, 6e Partie, Descartes

        Les nombreuses connaissances scientifiques que l'homme a acquises tout au long de son histoire lui a permis de développer sa technique, et d'imposer une certaine domination sur la nature, afin d'ainsi en contrôler les ressources dans le but de servir ses propres besoins. L'homme peut-il réellement devenir ''possesseur'' de la nature par la technique ? Si oui, quelles sont les connaissances nécessaires à l'acquisition de cette technique ? Comment utiliser ce savoir afin de maîtriser la nature ? A ces questions, Descartes répond que ce sont les sciences qui permettent une application pratique sur la nature, et non celles empiriques et spéculatives enseignées au quotidien, qui permettent la création d'une réelle technique qui rend l'homme apte à devenir maître de la nature. Après avoir présenter le rapport qui relie la science à la technique (l.1-6), Descartes critique la ''philosophie spéculative'' et le savoir empirique, et explique le potentiel de la puissance que détient l'homme s'il emploie sa connaissance de la nature pour développer sa technique, et donc sa domination sur cette dernière (l.7-13). Enfin, il précise sa thèse, en soulignant que cette technique ne doit pas servir uniquement à un gain de confort pour l'homme, et encore moins faire tomber l'humanité dans une démesure de superficialité, mais plutôt pour préserver notre santé, à travers la médecine notamment, dont dépend aussi bien le corps que l'esprit (l.14-21). Descartes met en avant à travers ce texte  l'importance de l'approche humaine envers son savoir, il montre ici que des connaissances bien utilisées ont le pouvoir selon lui de  rendre l'homme maître de la nature, ce qui contredit certaines philosophies, notamment celle de Bacon qui écrivit : ''On ne peut vaincre la nature qu'en lui obéissant.''

        Dans les premières lignes de cet extrait de la 6e partie du Discours de la méthode, Descartes explique comment il est en venu à appliquer un second regard, critique, plus extérieur, aux vérités que l'on apprend, aussi bien à l'école que dans la vie de tous les jours : c'est l'approche appelée aujourd'hui le doute cartésien. En effet, le philosophe présente ici une période de sa vie, lors de laquelle il est parvenu à ''éprouver en diverses difficultés particulières'' (l. 2) les premières connaissances générales qu'il a avait acquises dans le domaine de la physique jusque-là. Il s'est alors rendu compte du potentiel de ces quelques notions  (''j'ai remarqué jusques où elles peuvent conduire, et combien elles diffèrent des principes dont on s'est servi jusques à présent'' l.3-4), qui soumises à une expérimentation, et à une mise à l'épreuve de leur efficacité, se révèlent être bien plus que des les ''principes dont on s'est servi jusqu'à maintenant (l.3-4). En effet, Descartes étudie les sciences physiques, qui impliquent donc les actions de l'Homme sur la nature ainsi que leurs effets. Pour Descartes, la technique est avant tout la possibilité de pouvoir agir selon ses connaissances, appliquer de manière pratique son savoir, afin d'engendrer certaines conséquences. Il insiste dans cette première partie sur l'importance de ces connaissances plus complexes issues de la concaténation des vérités, qui permettent notamment une application pratique, mais aussi qui ne se restreint pas à un simple savoir empirique.

        De plus, l'auteur indique qu'il ne peut garder ces connaissances pour lui-même. Pourtant, cela lui permettrait de jouir d'une domination sur la nature supérieure à celle que posséderait les autres individus qui n'ont pas été en capacité d'utiliser de pousser leur savoir au delà des simples connaissances expérimentales. Mais Descartes explique que sa morale lui empêche d'agir ainsi, et qu'au contraire, lui pousse à partager son savoir pour servir l'humanité (''j'ai cru que je ne pouvais les tenir cachées, sans pécher grandement contre la loi qui nous oblige à procurer, autant qu'il est en nous, le bien général de tous les hommes.'' l.4-6). Il précise bien à travers ces mots que cette loi qui nous régit à faire le bien est à l'intérieur de nous, il présente donc bien ici les lois morales humaines. Descartes met en avant que c'est la morale qui dicte à l'Homme les actes qu'il doit faire, et la technique qui lui permet de savoir comment exécuter ces actions. Ici, le philosophe exprime une certaine nécessité quant au partage du savoir qu'il acquis.

        Et c'est cette philosophie axée sur la pratique que Descartes défend et revendique dans la deuxième partie de son texte. Comment l'homme pourrait parvenir à contrôler la nature, s'en servir à son gré, afin de remplir ses besoins, aussi bien nécessaires que superficiels ?

        De nombreux philosophes, tel que Bacon ou Rousseau, ont toujours mis en avant que l'homme ne pouvait se détacher des déterminismes naturels, et de la domination qu'impose la nature sur l'humanité. Descartes, lui, exprime dans cet extrait que, la technique, si elle bien maîtrisée, peut permettre à l'homme d'imposer son pouvoir sur la nature, de l'exploiter afin de se défaire de certains de ces déterminismes. Descartes explique tout d'abord en quoi elles sont supérieures aux connaissances empiriques, que nous enseignent les établissements scolaires, qu'il assimile à une ''philosophie spéculative'' (l.8), c'est-à-dire des connaissances qui se fondent uniquement sur la théorie, et qui sont éloignées de l'expérience physique, et donc de la nature. Il met donc en avant, avec cette critique, le caractère utile des connaissances scientifiques non-empiriques, et souligne largement le fait que ces dernières peuvent être mises en ''pratique'' (l.9). En effet, il fait écho aux sciences physiques dont il parlait en début de texte, en expliquant que le fait de connaître les lois physiques qui régissent la nature qui nous entourent (''connaissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux et de tous les autres corps qui nous environnent'' l.10-11), et en les associant à l'expérience, cela permet une certaine maîtrise de la nature (''et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature'' l.13).

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