Travail et technique : des rapports dialectiques
Analyse sectorielle : Travail et technique : des rapports dialectiques. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar saragemamou • 19 Février 2015 • Analyse sectorielle • 9 952 Mots (40 Pages) • 1 118 Vues
Le travail et la technique
Introduction 1
Etymologie et sens du mot « travail » 1
Travail et technique : des rapports dialectiques 2
L’ambivalence fondamentale du travail et de la technique 2
La technique, c’est le feu : le mythe de Protagoras 3
I. Esclavage ou libération ? 4
A. Le travail est une contrainte pénible 4
L’origine du concept de travail 4
Etymologie et sens 4
L’origine du travail selon la Bible 5
L’origine du travail selon Rousseau 5
Le mépris grec du travail 5
Le travail est nécessaire pour cadrer l’homme : un argument ambigu 6
B. Le travail comme moyen de libération 7
1. La maîtrise de la nature (Descartes) 7
Le travail comme processus d’humanisation (Hegel) 7
Le travail comme devoir moral (Kant) 9
4. La libération par la technique : la fin du travail ? (Marx) 10
C. L’aliénation par la technique 10
La technique affaiblit l’homme (taoïstes, Platon, Montaigne, Rousseau) 11
Ce qu’on possède nous possède 11
L’aliénation par la nouvelle organisation du travail (Marx) 12
5. Quand l’homme est enfin libre, il est devenu un esclave (Arendt) 12
6. Technique et politique 13
III. Technique, histoire et vérité 14
A. Histoire et progrès technique 14
B. Technique et vérité 15
1. Science et technique 15
2. Technique et dévoilement 15
3. Technique et politique 16
Annexes 16
Résumé 16
Quelques idées supplémentaires 17
Division du travail et progrès technique (Smith) 17
Le travail fonde le droit de propriété (Locke) 18
Illustrations 18
Exemples 18
Citations 18
Sujets de dissertation 18
Introduction
Etymologie et sens du mot « travail »
Le terme travail peut se comprendre en plusieurs sens. Etymologiquement, ce mot vient du latin tripalium, qui désigne un instrument de torture. On peut distinguer, outre le sens physique (produit d’une force par le déplacement de son point d’application), trois sens principaux du mot travail :
(1) Activité demandant un effort physique ou intellectuel prolongé.
(2) Activité rétribuée ou effectuée en vue d’un gain.
(3) Activité produisant un objet de consommation ou d’usage.
Ces distinctions sont importantes, parce que ces différents concepts ne coïncident pas. Par exemple, un travail rémunéré n’est pas toujours ressenti comme une contrainte ni même effectué en vue du gain.
Travail et technique : des rapports dialectiques
Il faudrait parler, plus précisément, des rapports au sein d’une triade : technique, travail et science.
D’un côté, c’est le travail et la science qui inventent les techniques. C’est par son travail et sa réflexion que Vinci a inventé tant d’instruments et des techniques comme le sfumato. Pour construire un télescope il faut d’abord connaître les lois optiques.
D’un autre côté, le travail naît de la technique, car c’est la technique qui permet de travailler, on travaille toujours en suivant une certaine technique. Et de même, la connaissance naît de la technique, grâce à l’expérimentation notamment : le télescope élargit notre horizon et enrichit notre connaissance.
Plus précisément encore, la division sociale et technique du travail permet une spécialisation des individus et un développement des techniques : elle est un facteur d’innovation majeur. En retour, le progrès technique décuple la productivité du travail. Bref, le travail améliore la technique et la technique démultiplie l’efficacité du travail.
L’ambivalence fondamentale du travail et de la technique
Il semble très difficile de critiquer la technique, car elle se présente comme un pur moyen. Un marteau, par exemple, n’est ni bon ni mauvais : tout dépend de l’usage (bon ou mauvais) que l’on en fait (construire une maison ou crucifier un homme). En tant que pur moyen, qui facilite la réalisation de la volonté humaine, il peut sembler bon « en soi ». Mais, en vérité, cette possibilité d’utiliser la technique à des fins radicalement différentes (produire des médicaments ou produire des armes) la rend foncièrement ambivalente. De plus, on pourrait critiquer cette idée selon laquelle la technique n’est qu’un pur moyen. Tout moyen n’impose-t-il pas un certain type de fins et de comportement, un certain type de rapport au monde ? On ne peut pas faire n’importe quoi avec un marteau : on peut surtout taper, et plutôt d’une certaine manière. De même, on peut penser que le rapport au monde que suppose et implique la technique moderne est un rapport d’étrangèreté et de domination qui est foncièrement mauvais.
Le travail présente une ambiguïté similaire. La valeur de l’objet technique se transmet au travail, car le travail est le moyen de produire l’objet technique. Mais nous voyons immédiatement que le travail, s’il apporte des produits de valeur, est en lui-même quelque chose de pénible. Nous retrouvons ici une ambivalence analogue à celle que nous avions remarquée dans le cas du désir : le travail est à la fois quelque chose de pénible dont on aimerait se passer et qui est la marque de notre finitude (de nos besoins et de la difficulté à
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