Sujet de philosophie sur la culture
Dissertation : Sujet de philosophie sur la culture. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar eddy0 • 27 Juin 2012 • Dissertation • 3 067 Mots (13 Pages) • 1 985 Vues
L'ANALYSE DU SUJET
1. La culture : c'est un terme polysémique, dont le sens va varier suivant les domaine d'étude et faire l'objet de contestation entre ces domaines
Partons du sens courant : un homme est dit cultivé s'il possède des connaissances étendues. Cependant on n'est pas cultivé en mécanique ou en informatique, mais en histoire, en art etc c'est-à-dire dans les domaines de la connaissance générale, par opposition au domaine des connaissances spécialisées que sont les techniques (les savoir-faire, les savoirs utilitaires). En outre il y a un jugement de valeur dans la désignation d'un homme comme cultivé : on suppose l'indignité de l'ignorance et des manières grossière de l'homme inculte; on suppose aussi la médiocrité, le prosaïsme grossier de l'homme qui ne pense qu'en terme d'utilité, qui n'accorde de valeur qu'aux connaissances "qui servent à quelque chose". Être cultivé c'est donc posséder des connaissances qui définissent une manière d'être, un mode d'existence pensé comme un idéal : c'est par la possession de la culture et de ses manières qu'on est jugé "civilisé", plutôt que rustre ou barabare.
Toutefois, ce jugement de valeur ,qui tend à faire de la possession de la culture classique, entendue comme essentiellement occidentale (gréco-latine, puis europpéenne) est fort problématique. Elle laisse entendre que les autres peuples n'ont pas à proprement parler de culture, qu'ils sont barabres.
Ce que l'anthropologie conteste vivement et avec raison. D'où le second emploi du terme : l'ensemble des moeurs, des coutumes et des institutions qui forme l'identité d'un peuple. On voit que pour l'ethnologue il existe autant de cultures que de sociétés distintctes, aucune ne pouvant être réputée supérieure à une autre, toutes ayant une égale dignité en terme de civilisation.
Enfin, prolongeant la perspective anthropologique, on trouve le concept philosophique de culture comme l'ensemble des connaissances acquises, transmises par éducation. Est naturel en l'homme de ce qui est inné, culturel tout ce qui est acquis. L'acquistion d'une culture (ou de la culture, si on pense un idéal universel) humanise l'homme en l'arrachant à l'immédiateté de ses tendances naturelles.
Donc à l'idée de culture sont attachées celles de connaissance, de civilisation, d'acquistion et de transmission, enfin d'humanité.
2. “L’exception culturelle” : cela désigne la volonté, d’origine politique, d’exempter les oeuvres culturelles (ou de savoir) à la pure logique économique cad aux règles commerciales qui s’appliquent au commerce des marchandises; bref de refuser de traiter la culture comme une marchandise. Une marchandise c’est ce qui s’achète et se vend suivant le rapport entre offre et demande. C’est par voie de conséquence ce dont la valeur tend à se confondre avec le prix... Pensez à l’exemple du cinéma, aux conséquences qu’aurait la liberalisation du commerce cinématographique. Quels effets sur les cultures, sur le goût du public etc.
LA DISSERTATION
Le juge « Mais enfin, tous ces livres que vous avez volé, cela représente beaucoup d’argent ! »
Jean Genet : « Monsieur le juge, je n’en connais pas le prix, mais j’en connais la valeur. »
On nomme "exception culturelle" la décision de certains Etats d'exclure les oeuvres culturelles du processus de libéralisation des échanges économiques. Cela consiste à les exempter des règles commerciales qui s'appliquent ordinairement aux échanges économiques : les échanges d’œuvres culturelles sont soustraits au mécanisme de l’offre et de la demande qui prévaut dans le cadre du marché. C’est pourquoi certains résument l’exception culturelle dans le mot d'ordre de ceux qui refusent la « marchandisation" de la culture ».
Mais comment justifier ce traitement de faveur? Les oeuvres sont aussi des produits ; elles appartiennent de plein droit au circuit économique de la production, de la distribution et de la consommation. N’est-il pas souhaitable de les laisser circuler sans entrave, ne serait-ce que pour favoriser l'enrichissement réciproque des peuples et des cultures ?
Toutefois la logique marchande peut-elle s'appliquer aux oeuvres culturelles sans en changer la nature ? Ne risque-t-elle pas de les réduire à n’être que des objets de consommations ? Mais quand bien même ce serait le cas, en quoi est-ce un problème ? Faut-il craindre la marchandisation de la culture ? Si oui, quel est le risque ?
Les politiques d’exception culturelle se traduisent par des mesures économiques et juridiques destinées à protéger et à favoriser les productions culturelles nationales. En France c’est par exemple le cas pour le cinéma en France, dont le circuit économique est protégé de la puissance du cinéma de divertissement, essentiellement Hollywoodien. Cette politique permet au cinéma d’auteur, qui fait du cinéma un art, non un divertissement, de trouver les moyens économiques de son existence. Ces productions bénéficient des taxes et des limitations imposées au cinéma de divertissement étranger qui est produit dans une logique commercial -il relève en effet d’une « industrie du divertissement »-.
Mais si on était un producteur de ce dernier type de cinéma, et donc avant tout un entrepreneur, n’aurait-on pas quelques raisons de contester cette politique?
On peut voir en effet dans cette politique une mesure discriminatoire qui fausse le marché et qui fait peser une tutelle sur les désirs du public. Ne devrait-on pas plutôt laisser les consommateurs choisir librement les films qu’ils souhaitent voir sans restreindre d’aucune manière l'accès à ce qui leur plaît ?
Cette objection trouve son origine dans des considérations de type économique. Mais elle a aussi une dimension politique.
Car l'Etat, par le biais de cette politique d’aide, exerce un contrôle idéologique sur le consommateur puisqu’il favorise certaines productions culturelles au nom de critères qu'il juge supérieurs à d'autres.
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