Principes De La Philosophie
Dissertations Gratuits : Principes De La Philosophie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ryandu45 • 7 Janvier 2013 • 4 005 Mots (17 Pages) • 1 312 Vues
Introduction :
Le texte de Descartes se présente comme une défense et une illustration de la philosophie telle que Descartes lui-même la conçoit. La philosophie, en effet s’est toujours trouvée confrontée à un certain nombre de critiques quand ce n’est pas à la répression de la part des pouvoirs et institutions idéologiques et politiques établies: sa prétention à parvenir à la vérité par le moyen de la raison heurte en effet les préjugés et les opinions communes et plus profondément encore l’autorité de ceux qui en font usage pour se maintenir au pouvoir, tant temporel que spirituel. De deux choses l’une en effet : soit la vérité (accord entre ce qu’on pense et ce qui est) vient de Dieu où de ceux qui prétendent le représenter sur terre (prêtres ou rois) et est l’objet d’une révélation incontestable à laquelle tous doivent se soumettre inconditionnellement (exemple : « le soleil tourne autour de le terre, car cela est écrit dans le bible »), sans même parfois pouvoir la comprendre (les fameux « mystères » de la religion), soit elle est le résultat de l’effort des hommes et d’abord de chacun d’entre eux , car toute réflexion ne peut être qu’individuelle, à mettre en ordre et à démontrer et/ou prouver d’une manière rationnelle (non-contradictoire) la valeur de vérité et/ou de justesse de ses représentations du monde et de la vie. Dans ce cas la raison se fait critique des idées toutes faites et refuse par principe de se soumettre à quelque norme et autorité supérieures que ce soit pour juger de vrai et du faux, du bien et du mal et du juste et de l’injuste. Après la condamnation des thèses de Galilée (la terre tourne autour du soleil et non l’inverse) par l’église catholique (1633) la science rationnelle naissante est non seulement attaquée et réprimée dans une de ses hypothèses particulières centrales mais elle devient victime dans son ensemble, c’est à dire dans sa prétention autonome à la vérité, de la volonté de l’église de la réduire à n’être plus qu’une servante de la religion , en faisant de la la foi et des textes sacrés (indiscutables) les guides absolus et irrévocables de la raison. Mais du même coup la vérité de la foi et la vérité de la science s’affirment comme incompatibles, dès lors que celle-ci cherche à s’affranchir de la sujétion de celle-là. Or, et c’est là la problème de Descartes, pour lui c’est la science qui a raison contre la foi dès lors que celle-ci semble contredire celle-là en ce qui concerne les choses de la nature « que l’homme peut savoir’ » par lui-même grâce à sa raison. Il lui faut donc construire l’idée d’une science (la philosophie idéale) dont la vérité rationnelle soit telle qu’elle devienne incontestable, c’est à dire totalement démontrable à partir des évidences universelles de la raison humaine, de telle sorte que celle-ci, don de Dieu aux hommes, soit admise comme le seul fondement légitime du savoir humain. Contre ceux donc qui doutent du pouvoir de la raison à trouver par elle même la vérité, Descartes doit établir la légitimité de ce pouvoir et définir en quoi la philosophie est capable de le faire. De plus cette connaissance rationnelle systématique et unifiée du monde est le seul moyen par lequel l’homme peut se rendre comme maître et possesseur de la nature, car elle est la seule à nous faire connaître les causes naturelles sur lesquelles on peut agir soi-même pour produire des effets souhaitées et éviter les conséquences nuisibles des forces naturelles ; enfin, au delà de son usage technique, par cette connaissance purement humaine, l’homme peut connaître des joies incomparables à se reconnaître comme capable de connaître le monde dans sa vérité ordonnée et donc sa beauté.
Il convient donc de lire et d’étudier ce texte pour dégager les arguments de Descartes en tant qu’ils inaugurent la pensée moderne, comme pensée des Lumières et des individus (le cogito) dans leur effort pour se libérer de l’obscurantisme magico-religieux et des pratiques inefficaces, voire dangereuses pour la connaissance et le bien-vivre qu’il génère. Quitte, dans un commentaire critique ultérieur, à considérer les limites d’un tel projet au regard de l’histoire et de la pratique scientifique elle-même. L’enjeu du texte est donc bien la question de savoir si l’homme, grâce à la philosophie, peut penser le monde et sa vie par lui-même en tant qu’il dispose de la raison universelle et donc sortir du religieux, comme soumission au sacré, aux mystères et obligations et interdits irrationnels qu’il impose, pour mieux vivre, c’est à dire plus heureux (content de soi) et plus libre (plus autonome), ici-bas.
Etude du texte
1) Etude globale
Descartes après avoir proposé une définition générale et idéale de la philosophie qui reprend et précise l’étymologie même du mot (« étude de la sagesse ») s’emploie à analyser en quoi elle peut réaliser cet idéal de « connaissance parfaite » de « tout ce que l’homme peut savoir ». Dans une deuxième partie du texte il va décliner les conséquences heureuses de la philosophie pour les états et les sociétés en tant qu’elle participe du progrès de la civilisation (utilité politique) d’abord et pour les individus ensuite en tant qu’elle est une condition essentielle de la mise en œuvre du libre-arbitre, propre de l’homme en tant que sujet qui pense (cogito) , et du bonheur dans le rapport au monde («jouir de sa beauté) et à soi par la reconnaissance de la puissance de son esprit qu’elle provoque.
De cette analyse rapide de l’enchaînement, selon un plan analytique, des idées du texte on peut tirer 3 questions dont l’analyse conceptuelle nous permettra de préciser et d’expliquer les réponses argumentées de l’auteur. :
- Qu’est que la philosophie pour Descartes ?
- En quoi est-elle une connaissance parfaite, c’est à dire nécessairement vraie et selon quelle idée de la vérité ?
- Quelle est son utilité, pour les sociétés d’abord et les individus ensuite et selon quelles idées de la civilisation et du bonheur ?
2) Etude conceptuelle
2-1 Qu’est ce que la philosophie ?
« J'aurais voulu premièrement y expliquer ce que c'est que la philosophie, en commençant par les choses les plus vulgaires, comme sont que ce mot de philosophie signifie l'étude de la sagesse, et que parla sagesse
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