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Pourquoi Refuse-t-on Conscience à L'animal

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Par   •  2 Novembre 2013  •  1 931 Mots (8 Pages)  •  2 575 Vues

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Devoir de philosophie

Pourquoi refuse-t-on conscience à l’animal ?

« Qu’est-ce que l’homme ? » est une des questions fondamentales de la philosophie avant de devenir l’objet d’étude central de toutes les sciences. Afin d’appréhender cet homme si énigmatique, il semble légitime de le comparer à l’animal, autre créature vivante douée de mouvement plus proche de ce dernier. Dès lors, au-delà des ressemblances, apparaît un critère spécifique à l’homme, propre à en faire sa marque distinctive : la conscience. Cependant, si la philosophie, quoique reconnaissant à l’homme une part d’animalité (concernant ses besoins, notamment) s’en est tenue longtemps à cette position de supériorité de l’homme, rejoignant en cela les religions monothéistes, les travaux de Darwin ont non seulement brisé la séparation nette entre homme et animal, mais ont aussi contribué à ouvrir des espaces de recherches novatrices sur l’animal. Ainsi, les frontières deviennent de plus en plus floues et les critères distinctifs moins patents. Toutefois, le penseur s’est refusé et se refuse encore de concevoir une conscience chez l’animal. Alors qu’est-ce que la conscience ? Quels sont les critères pour dire d’un être qu’il est conscient ? Ou bien pourquoi seul l’homme est conscient ? Quelles sont donc les raisons amenant à refuser conscience chez l’animal ?

Du latin cum (« avec ») et scientia (« savoir, connaissance »), le terme de conscience désigne la connaissance plus ou moins claire que l’on a de ses pensées, de ses actes et de ses sentiments ; c’est la faculté de se représenter aussi bien le monde que soi-même. Être conscient c’est savoir ce qui se passe en nous et en dehors de nous. On distingue ainsi deux types de conscience : la conscience immédiate et la conscience réfléchie. La première concerne notre relation au monde, c’est la capacité de percevoir ce qui nous entoure, d’y réagir, d’y être sensible. La conscience réfléchie, elle, concerne la relation à nous-même ; elle désigne la capacité de percevoir ses propres états psychiques, la capacité à se cerner, à se prendre pour objet ; c’est ce qu’on appelle la conscience de soi. La conscience est essentiellement ce qui rend sujet. L’être conscient est responsable de ses actes car sa conscience l’arrache à l’innocence du monde naturel : il a conscience de ce qu’il fait et peux donc en répondre devant le tribunal contrairement à ceux qui en sont dépourvus.

En effet, la conscience chez un être se manifeste à travers quatre opérations principales : sentir, se souvenir, imaginer, réfléchir, se résumant en une : penser. Sentir, c’est être présent aux choses et les choses aussi à soi grâce à ses sens. Se souvenir, c’est avoir une représentation du passé ; cette opération suppose une rétention du passé (mémoire) et induit donc une capacité d’envisager le futur. Imaginer, c’est concevoir, créer, produire des images de ce qui n’existe pas encore ou même de ce qui ne sera jamais ; l’imagination suppose donc esprit. Réfléchir c’est faire un retour sur soi tout en étant prenant distance de soi. La réflexion est un dédoublement par lequel la conscience se prend elle-même pour objet ou prend pour objet certaines de ses manières d’être ou certaines de ses opérations. Par conséquent, un être conscient, c’est celui sent, se souvient, imagine et réfléchit à la fois, c’est celui qui pense avant d’agir, sait qu’il agit et ce pourquoi il agit. Qui n’est pas en mesure d’effectuer toutes ces quatre opérations, n’est donc pas conscient.

Parmi toutes les créatures, seul l’homme est conscient. Il est un être de langage, preuve qu’il est doué de pensée, de raison car comme HEGEL l’écrit : « pas de pensée sans langage ». Ainsi l’homme sent, se souvient, imagine, réfléchit. L’homme pense, et en plus, il sait qu’il pense et ce à quoi il pense car conscience est « intentionnalité », projet comme l’affirme HUSSERL dans les Méditations cartésiennes : « toute conscience est conscience de quelque chose ». L’homme a la capacité de se penser, de penser les autres et de penser le monde dans lequel il évolue ; il peut communiquer avec autrui et créer des choses transformant ainsi le monde en sa faveur. L’imagination et la réflexion de l’homme s’illustrent à travers sa capacité technique, d’innovation et ses inventions qui ne sont pas stables mais sont de plus en plus améliorées au cours du temps (évolution). Par la pensée, l’homme a le pouvoir sur son avenir, il peut devenir ce qu’il veut en mettant très tôt en œuvre les moyens exigibles. Par ailleurs, l’homme a conscience du temps par rapport à lui-même : il sait, comme HEIDEGGER l’écrit, qu’il est destiné à mourir tôt ou tard contrairement aux autres. Dans l’Esthétique, HEGEL écrit : « L’homme, parce qu’il est esprit, a une double existence : d’une part il existe au même titre que les choses de la nature, mais d’autre part il existe aussi pour soi, il se contemple, se représente à lui-même, se pense et n’est esprit que par cette activité qui constitue un être pour soi ». Pour HEGEL, en effet, il y a deux modes d’existence : l’en-soi, mode d’existence des « choses de la nature » (animaux,...) en tant qu’elles sont soumises à l’immédiateté ; et le pour-soi, celui propre à l’homme, en tant qu’il a conscience de lui-même et du monde qui l’entoure. L’idée d’une conscience chez l’animal est ainsi donc rejetée. Pourquoi ?

Comme DESCARTES l’a démontré, on ne peut éprouver

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