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Lettre à Schuller/ Spinoza

Commentaire de texte : Lettre à Schuller/ Spinoza. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Mars 2022  •  Commentaire de texte  •  1 186 Mots (5 Pages)  •  2 200 Vues

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Spinoza lettre 58 – Commentaire de texte

Spinoza est un philosophe néerlandais du XVIIème siècle. En 1974, il envoie une lettre à Schuller nommée aujourd’hui Lettre 58 dans laquelle il traite le thème de la liberté par une idée philosophique : le déterminisme universel, principe selon lequel tout objet ou toute chose de l’univers est régi par des forces extérieures. C’est donc notamment à travers une analogie d’une pierre en mouvement croyant avoir décidé de bouger que Spinoza remet en cause l’opinion commune et la croyance des Hommes en leur liberté et que selon lui, cette dernière n’est qu’une illusion que nous ne sommes pas capable de percevoir. Ainsi à la question « L’Homme est-il libre ? », l’auteur soutient la thèse du déterminisme et de l’illusion de la liberté. Les Hommes ne sont régis que par des forces externes comme cette pierre convaincue de bouger de sa volonté.

Dans un premier temps, l'auteur expose le principe d'un déterminisme universel qui régirait tout objet de notre monde. Puis, il affirme que n'ayant pas conscience de cet ordre général, l'homme a le sentiment illusoire d'être libre, sentiment d'autant plus difficile à surmonter qu'il est instinctif.

Avant d'aborder à proprement parler la question de la liberté, Spinoza commence par définir le principe du déterminisme. À l'image des stoïciens, il affirme que tout ce qui se produit dans le monde a une cause et est régi par des lois rigoureuses et externes. La pierre qui roule a nécessairement reçu à l'origine une certaine force qui l'a poussée. La « permanence de son mouvement » n'est donc que la réaction à une action externe, à « l'impulsion » de départ, sans quoi elle n’aurait pas de vitesse. Elle est donc définie par des « causes externes ». Sans facteurs extérieurs, sans cette impulsion, le mouvement n'existe pas. La pierre n'a donc aucun pouvoir sur son action. Par le principe du déterminisme, rien ni personne ne serait maître de ses actions puisque celles-ci obéissent à des « causes externes ». Spinoza insiste énormément sur cette extériorité. Il faut en effet bien comprendre que les causes dont il parle sont bien indépendantes de toute volonté interne, donc de toute influence. Ainsi, on ne peut en aucun cas agir selon sa propre volonté. L'auteur sous-entend donc ici, dès le départ, que l'espérance, la volonté n'affectent en rien la réalisation de certaines actions. Tout « objet singulier »se retrouve donc esclave d'un système sur lequel il n'a aucun contrôle.

Le déterminisme se définirait donc comme la relation nécessaire entre une cause et son effet. Or, l'auteur affirme que l'homme n'a pas conscience de l'existence des causes qui le déterminent. À l'image de cette pierre qui penserait que son mouvement n'est dû qu’à sa volonté, et qui n'aurait pas conscience de « l'impulsion des causes externes » ; l'homme a lui aussi l'illusion d'être maître de ses actions. Selon Spinoza, il ne serait que l’intermédiaire dans le lien d’une cause à effet. Mais l'homme est aveugle à ce système. Il n'est conscient que de ses désirs et néglige de ce fait l'impulsion qui les détermine. Il s'imagine donc être le maillon originel de la chaîne, la source d'une série d'actions et de phénomènes que lui seul pourrait engendrer. Cela amène donc un sentiment de contrôle et de maîtrise illusoire qui définit d'après le philosophe « la liberté humaine ». L'Homme cherche donc à assouvir ses désirs, et non à les comprendre. Le carcan de contraintes et de déterminations qui l'oblige à faire une quelconque action n'existe donc pas à ses yeux, et en un certain sens, il ne veut pas qu'il existe. En effet, ce système de causes externes peut apparaître dur, puisque tyrannique puisqu'il n'accepte aucune dérogation et oblige l'homme à une soumission totale. Celui-ci apparaît donc au niveau de tout autre objet singulier. Il n'est ni plus ni moins qu'une pierre. Cela sous-entend ainsi que la société contemporaine ne serait point le résultat d'un combat mené par des générations de civilisation mais simplement le résultat de lois universelles qui nous dépassent. Pour appuyer sa réflexion Spinoza donne plusieurs exemples qui peuvent apparaître banals. Il veut nous montrer que cette ignorance est commune à tout être et que nous pouvons en prendre conscience assez facilement, en observant l'attitude d'un « enfant » ou d'un « ivrogne ». Mais le problème reste le même : on préfère souvent fermer les yeux, de peur de découvrir une réalité trop brutale. Cette fausse liberté serait une réalité rassurante et confortable où il fait bon vivre et qui garantit une vision élogieuse de l'Homme. Mais, malheureusement, ce n'est qu'un mirage, un maquillage qui apparaît comme la simple marque de l'ignorance des causes qui déterminent l'individu.

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