Les entretiens d'Epictète

Jade Chopard T15                Commentaire de philosophie

[pic 1]

   Nous allons étudier un texte tiré des entretiens, livre IV d’Epictète paru en 1964 et dans lequel Epictète exprime son point de vue qui est générale a l’ensemble des stoïciens sur la question de    liberté.

   Dans ce passage, Epictète va se poser la question de quel chemin emprunter pour mener à la liberté. Il défend la thèse selon laquelle un homme est libre lorsqu’il ne rencontre aucun obstacle.

   Aussi, le problème que tente de résoudre Epictète est le suivant : comment pouvons-nous être complètement libre dans chaque situation de notre existence.

   Afin d’argumenter en faveur de sa thèse, on peut distinguer dans ce texte trois moments successifs. Tout d’abord l’auteur nous évoque la définition de la liberté selon lui. Ensuite, dans un second temps il énoncera le mode d’accès a celle-ci. Enfin pour conclure il donnera l’exemple de Diogène, un homme qui était libre.

    Epictète est un ancien esclave de Rome et accorde énormément d’importance sur la question de la réelle liberté. Elle est le bien suprême, ce sans quoi il n’y a pas de bonheur véritable. Epictète affirme au tout début de son texte qu’être un Homme libre signifie n’avoir aucun obstacle c’est-à-dire qu’aucune chose matériel ou immatériel ne puisse nous opposer ou gêner le mouvement, que rien ne puisse nous perturber. Et que nous avons tout ce dont nous désirons sans restrictions c’est-à-dire ce qui dépend de nous. L’Homme libre n’est contraint à aucune contraintes extérieurs, quelle qu’elle soit. Ce qui fait toute la différence avec un « esclave », c’est comme cela qu’Epictète nomme les hommes qui ne sont pas libre et qui sont contraint à certaines choses comme être arrêté ou bien jeté malgré lui dans une entreprise. Il est en quelque sorte soumis aux autres, à la société. L’auteur va donc poser la question « Mais quel est celui qui ne rencontre pas d’obstacle », on se pose alors la question de savoir quel Homme peut vivre sans avoir de contraintes extérieurs ou de gêne. Finalement l’accès à la liberté ne dépend que de nous-même et de personne d’autre, il suffit juste de ne désirer « rien qui lui soit étranger » ce qui signifie que nous devons avoir à notre accès seulement ce qui dépend de nous comme : nos jugements, nos tendances, nos désirs, notre volonté ; en un mot toutes les œuvres qui nous appartiennent. Par exemple un enfant est libre de choisir sur quoi porter ses jugements et dépend que de lui. A l’inverse ce qui nous est étranger est ce qui ne dépend pas de nous comme : le corps, la richesse, la célébrité, le pouvoir ; en un mot toutes les œuvres qui ne nous appartiennent pas. Par exemple une femme qui désire être riche plus ou avoir les yeux bleus alors qu’ils sont marrons ne dépend pas d’elle et va la mener vers l’étranger et va être soumis à l’esclavage et par conséquence le malheur. Mais nous sommes libres de décider si l’on veut rester esclave ou bien y remédier. C’est ainsi que nous allons pouvoir expliquer comment accéder à la route vers la liberté.

    Tout Homme sur terre peut devenir libre, chacun de nous a accès a la route de la liberté s’il s’en donne les moyens. Epictète dit « Ainsi le corps nous est étranger », il nous rappelle que nous ne décidons pas de notre corps, ne décidons pas d’être blonde, brune ou rousse. Mais également nos parties du corps, nos membres nous appartiennent certes mais ne sont pas dépendant de nous, ce qui va faire qu’ils nous sont finalement étranger tout comme notre corps et notre fortune. Le mot fortune du latin fortuna désigne un sort, un destin ou un évènement et donc qui résulte de la chance, du hasard et de la destinée. Ainsi le sort qui m’est réservé ne m’appartient pas dans la mesure où je ne suis pas maître de mon destin. Le destin est un terme beaucoup utilisé dans la philosophie stoïcienne, il renvoie à l’idée que le devenir universel en général est régis par une puissance que laquelle la volonté humaine n’a pas de prise. Si par conséquence un homme venait à s’attacher a une de ces choses qui nous sont étrangères, qui ne dépendent ainsi pas de nous s’abattra sur lui le « le châtiment » comme le nomme Epictète. En effet, lorsque l’on désire quelque chose qui nous est étranger, nous risquons soit de ne pas être satisfait, soit de perdre cette chose d’une manière ou d’une autre et cela entraine déception et souffrance. Mais ce châtiment est mérité car l’esclave est librement esclave comme nous l’avons vu. Il ne dépend que de nous de nous délivrera de cet esclavage. Nous sommes toujours potentiellement libres : il nous appartient donc d’emprunter le chemin de la liberté en nous affranchissant de nos faux désirs, c’est-à-dire des désirs qui n’ont pas lieu d’être. C’est Ainsi que pour avoir accès a ce chemin, il ne faut absolument rien désirer qui nous y étranger : il s’agit de se libérer de certains désirs. Le désir de ce qui nous est étranger est une entrave, un chose qui va venir nous gêner vers l’accomplissement de notre liberté. Pour l’auteur l’ennemi de la liberté est l’envie et le besoin de s’emparer d’une chose qu’il qualifie d’étrangère. Descartes rejoint son idée puisqu’il écrit dans le Discours de la méthode qu’il est préférable de « changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde. ». Il serait donc plus facile de changer ses désirs que de changer le cours des choses : pour être libre et heureux, il ne faut désirer l’impossible. Or, changer l’ordre du monde est impossible. Pour Epictète un Homme qui est à présent sur le chemin de la liberté peut dire haut et fort avec son âme « Conduis moi, Zeus et toi, Destiné, au lieu où j’ai été placé par vous » qui est une citation tirée du poème L’Hymne à Zeus par Cléanthe. Nous allons donc voir le cas de Diogène un ancien esclave qui a atteint cette fameuse liberté.

...