Le paradigme bioéttique
Cours : Le paradigme bioéttique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar chati • 21 Mars 2013 • Cours • 304 Mots (2 Pages) • 622 Vues
L'histoire de l'expérimentation humaine en matière médicale semble se confondre avec l'histoire de la médecine. De Claude Bernard à Georges Canguilhem, le discours sur l'art médical est resté à peu près le même : « Soigner, c'est faire une expérience (...) accepter de soigner, c'est, de plus en plus aujourd'hui, accepter d'expérimenter, (...) sous une responsabilité professionnele rigoureusement sanctionnée ; (...) les médecins ont toujours expérimenté, en ce sens qu'ils ont toujours attendu un enseignement de leurs gestes, le plus souvent dans l'urgence », écrivait ce dernier en 1968. Canguilhem rejoint sur ce point ce que le célébre chirurgien René Leriche énonçait en 1951 à propos de l'esprit de la chirurgie : « il pousse à essayer toujours, comme si l'on pouvait toujours réussir ». Cette manière de jugement sur l'ardeur du geste chirurgical se réclame de la tradition de la clinique et de l'héritage de la médecine hospitalière issue de la Révolution française, il condense d'un trait l'idéal thérapeutique, la nécessaire expérimentation, et la responsabilité du praticien. Mais il ne dit mot de l'espace du laboratoire et des stratégies vaccinales qui se sont ajoutés au lit du malade et ont quelque peu bouleversé la relation du médecin, comme du chirurgien, avec son patient. Elle fait silence bien entendu sur la condamnation unanime du « passage à l'homme » telle qu'elle s'est exprimée depuis la naissance de Dolly en 1997. Leriche cependant anticipe certains de nos débats contemporains sur l'expérimentation humaine. Il ne sacralise pas le geste médical et se méfie déjà de la culture des résultats. Il prolonge son observation et son expérience hors de la table des opérations par des considérations sur la valeur de la guérison. Il distingue avant la lettre la science faite et la science qui se fait et souligne la difficulté qui existe encore aujourd'hui d'encadrer la science.
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