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Le désir érotique a-t-il pour fin le plaisir ?

Dissertation : Le désir érotique a-t-il pour fin le plaisir ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  8 Novembre 2022  •  Dissertation  •  2 950 Mots (12 Pages)  •  258 Vues

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Le désir érotique a-t-il pour fin le plaisir ?

« Le langage est une peau : je frotte mon langage contre l’autre. C’est comme si j’avais des mots en guise de doigts, ou des doigts au bout de mes mots. Mon langage tremble de désir. » Fragments d’un discours amoureux, 1977, Roland Barthes. Ici, le désir appel l’érotisme. Nous sentons directement le rapport sensoriel du désir illustré, dans ce propos, par les mots avec l’érotisme. L’érotisme peut être perçu comme l’incarnation corporelle et charnelle du désir. En effet, le désir se définit communément comme une tendance qui porte à vouloir obtenir un objet connu ou imaginé. L’érotisme se définit quant à lui comme ce qui a trait avec l’amour charnel, la sensualité et la sexualité. Comment mieux exprimer le désir érotique que Barthes avec « mon langage tremble de désir », sensation virevoltante et presque indescriptible de la satisfaction du désir érotique. L’être tremble tout entier de plaisir qui se définit comme sensation ou émotion agréable, liée à la satisfaction d’un désir. Il en va indéniablement que le désir érotique a pour fin le plaisir. Cette satisfaction sensorielle et mentale qu’est l’accomplissement du désir érotique qui nous fait trembler de tout notre être. Remarquons cependant que le plaisir apporté par le désir érotique est incroyablement grand, comme s’il y avait quelque chose du plus profond derrière la simple satisfaction d’un plaisir. En effet, la satisfaction du désir érotique dépasse largement d’autres plaisirs, il y a comme une fin plus grande que le plaisir. La satisfaction du désir érotique nous porte vers d’autre sphère, vers une élévation à la fois corporelle et mentale. Comme si le désir érotique avait pour fin quelque chose de plus fondamental que la simple satisfaction d’un désir comme il y en a tant d’autre. Le désir érotique n’aurait pas pour fin le plaisir mais une instance supérieure. Il aurait alors pour fin une certaine élévation de notre être. Ces premières analyses nous mènent à formuler la problématique suivante : Le désir érotique a-t-il pour fin le plaisir ou revête-t-il un caractère plus profond tant dans son but que dans son moteur ?

Nous verrons tout d’abord que l’unique but du désir érotique, désir principalement corporel est le plaisir. Mais nous remarquerons ensuite que ce désir n’est pas uniquement corporel, le désir érotique qui se manifeste la plupart du temps par le charnel a également des vertus mentales. Le désir érotique nous permet de nous élever. Puis dans un dernier temps, nous questionnerons le moteur du désir érotique pour déterminer la fin qu’il vise. En effet, plutôt que de déterminer directement son but, nous chercherons d’où vient son essence pour le comprendre davantage.

Dans cette première partie nous verrons que le désir érotique a pour fin le plaisir. D’un point de vue pratique et factuel, le désir érotique mène le plus souvent à la satisfaction donc au plaisir. Ensuite, nous verrons que le désir érotique est très corporel, il faut le distinguer de l’amour passion car le désir érotique a un double avantage : celui d’être facilement rassasié et le fait de ne pas souffrir. Enfin, nous verrons même que le désir érotique est uniquement un plaisir personnel, c’est le désir de l’intérêt propre.

Dans nos sociétés occidentales actuelles il y a une sorte de double versant dans le désir érotique. D’une part, il peut être réprimé, caché, mal vu par peur d’être accusé d’obséder, de pervers, d’impudique. D’autre part, il semble de plus en plus toléré à travers la libération sexuelle et la chute des tabous. Mais d’une conception ou de l’autre, le désir érotique mène toujours au plaisir. C’est pour cela qu’on peut parler de « plaisir solitaire », « plaisir de la chair ». L’unique but du désir érotique est le plaisir et la satisfaction d’un besoin initialement animal. Ce qui est intéressant avec l’homme, c’est qu’il a conceptualisé un besoin animal, le besoin sexuel à travers l’érotisme. En effet, nous verrons rarement une relation sexuelle humaine s’apparentant à une relation sexuelle animale. C’est pour cela qu’il faut distinguer le désir érotique du désir purement sexuel, l’un comme étant la sublimation de l’autre. Chez l’homme, le désir érotique prend diverses facettes, certaines lentes et langoureuses, d’autres rapides et violentes, parfois les deux. Le désir érotique s’adapte en fonction de ceux qui le réalisent toujours dans un unique but : atteindre le maximum de plaisir. Mais cette notion de plaisir, bien qu’elle soit prédominante à notre époque, ne vient pas de notre temps.

En effet, Lucrèce, fervent disciple d’Epicure, distinguait de prime abord l’amour passion, cause de souffrance et le désir érotique, cause de plaisirs. Pour lui, il ne fallait pas aborder le désir érotique sous le prisme de l’amour, chose qui revient de plus en plus souvent dans notre société contemporaine. Pour Lucrèce, il faut seulement avoir le maximum de plaisir possible tout en luttant contre la souffrance que l’amour peut nous apporter. Il faut multiplier les petites aventures, aller un coup par-là puis ensuite par-ci. L’unique but du désir érotique est le plaisir de la chair, la jouissance. Il faut pour lui écouter ses désirs, aller de beautés en beautés comme un vagabond jouisseur. Pour Lucrèce il faut plutôt faire l’amour, c’est-à-dire, satisfaire les désirs érotiques, encore et encore, avec des personnes diverses plutôt que de le subir. Pour lui, le désir érotique a pour fin la volupté et le plaisir, l’amour est seulement cause de malheur. L’amour n’est pas intéressant dans le désir érotique, seul le désir et sa satisfaction comptent, le désir vise uniquement le plaisir. Il ne faut pas chercher à aller au-delà du corps et de la jouissance. Le désir érotique est un désir naturel qui est facile à combler vu que son but n’est que le plaisir de la chair.

Au-delà d’être la simple fin du désir érotique, ce type de plaisir revête un caractère égoïste. En effet, le désir érotique a le plus souvent un objectif, un corps ou un objet au sens philosophique du terme à atteindre. L’acte de satisfaire le désir érotique est un acte réactif car il répond à un objet qui lui sera agréable, l’acte est égoïste car il est mené dans le but de satisfaire un intérêt propre selon Max Scheler. Même dans la conception où le désir érotique mènerait à faire plaisir à autrui, il y a une forme d’égoïsme dedans. Le plaisir de faire plaisir n’est qu’un autre moyen de satisfaire le désir érotique. La satisfaction du désir érotique

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