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Le Travail Rend T Il Heureux ?

Mémoire : Le Travail Rend T Il Heureux ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  1 Mars 2015  •  1 534 Mots (7 Pages)  •  1 937 Vues

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« Travailler plus, pour gagner plus » Cette phrase, issue du programme de campagne du

candidat victorieux aux élections présidentielles de 2007, Nicolas Sarkozy, témoigne de la volonté

nouvelle de revalorisation du concept « travail ». Pour autant ce mouvement n'est pas si évident ; en

effet si l'on prend le temps de s'intéresser à la racine latine de travail, on constate que celle-ci vient

du terme « labor » qui est assimilé à ce qui est laborieux, difficile.

De l'Antiquité Romaine au siècle précédent, en passant par les Révolutions industrielles, le

concept polysémique du travail a beaucoup évolué : d'une part dans ses formes — il peut désigner

un emploi mais aussi tout un ensemble d'activités ; artistiques ou ménagères par exemple — d'autre

part dans sa perception ; notamment ou niveau des aspirations individuelles que l'on projette sur ce

concept.

Aussi entre épanouissement et épuisement, le travail a-t-il un sens ? Un sens qui serait

synonyme de bonheur ? Il s'agit de se demander en somme, et à l'instar de Dominique Glocheux, s'il

est possible de rêver d'un monde où « bonheur rimerait avec labeur ».

Pour répondre à cette problématique nous allons dans un premier temps observer comment

le travail, qui, en s'institutionnalisant permet aux individus de réaliser leurs aspirations. Pour

analyser dans un second temps comment les évolutions de la société peuvent transformer le travail

en une source d'angoisses et d'inquiétudes pour le citoyen.

Comme le souligne Voltaire dans le Candide, la vie « serait d'un grand ennui sans le

travail ». Cette affirmation est vérifiable d'une part parce que le travail en s'institutionnalisant à

concentré un ensemble d'enjeux et de valeurs positifs pour le travailleur, et d'autre part parce que

des mécanismes de protection de ces acquis ont vu le jour.

Le travail participerait activement au bonheur des individus grâce à de nombreuses

spécificités.

Premièrement le travail serait une source d'autonomie et d'indépendance des individus ; il

permettrait notamment aux individus de s'émanciper de certains cadres : familiaux, sociaux. L'un

des meilleurs témoignages de cette valeur du travail, est le combat que les féministes ont mené au

cours du XXe

siècle afin de légaliser et légitimer le travail féminin. Comme le soulignait Simone de

Beauvoir dans Le Deuxième sexe : « la femme au foyer est une femme aliénée », si cette conception

a évolué au sein de la société française — permettant a plus de quatre-vingt pourcent des femmes

entre 25 et 49 ans de concilier maternité et vie professionnelle — cette tendance illustrerait uneautre valeur du travail.

En effet le travail serait, deuxièmement, une source d'accomplissement et de réussite ; que

cela soit au niveau des revenus qu'il procure et qui permettent d'illustrer la réussite sociale et

financière des individus, par la fonction occupée qui confère un statut social au sein de la société —

pour ne pas dire une existence sociale — au sein des individus. Et enfin par la spécialisation et le

sentiment d'exclusivité qu'il confère : en témoigne les nombreuses filières universitaires crées pour

spécialiser les étudiants par le biais des DES et Master Pro.

Cette spécialisation aurait troisièmement tendance à créer un sentiment de cohésion entre les

membres d'une même catégorie professionnelle, et à augmenter les interdépendances au sein de la

société. Comme le motive Émile Durkheim dans son ouvrage De la division sociale du travail, la

mécanisation de la production industrielle et les logiques Fordistes de production, ont transformé les

solidarités au sein de la société et ont participé à l'augmentation de l'interdépendance entre les

membres. Cela permettrait de matérialiser le sentiment de communauté et la volonté de vivre

ensemble.

Mais ces différentes valeurs ont pu émerger et se consolider grâce à différents mécanismes

de protection et à des acquis favorisant le bonheur via le travail.

C'est tout d'abord grâce à l'État qui a mis en place tout un ensemble de contrats aidés —

emplois jeunes, contrats solidarité, etc — car l'absence d'emploi peut être synonyme de détresse,

c'est également grâce au droit du travail , qu'il a impulsé dans les années soixante, pour protéger le

travailleur. Enfin c'est grâce aux acquis sociaux qu'il a accordé — que ce soit les deux semaines de

congés payés en 1936, la semaine de 39h et la cinquième semaine de congés payés en 1982, aux

35h de 1998 — l'État a permis de faire émerger une vie de loisirs en dehors du travail qui sont

indispensables d'après les propos d'Hamid Aquiri, révélés par un article du Figaro du 19 septembre

2013 et permettrait

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