L'individu peut-il être libre en appartenant à un groupe ?
Thèse : L'individu peut-il être libre en appartenant à un groupe ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar c.foucault163 • 12 Décembre 2019 • Thèse • 2 404 Mots (10 Pages) • 994 Vues
L’individu peut-il être libre en appartenant à un groupe ?
Selon Gustave LE BON (sociologue, psychologue), la plupart des hommes ne sont pas capable de se former une opinion personnelle propre à eux-mêmes, mais le groupe social auquel ils appartiennent peut lui, leur en fournir, une déjà toute faite. Certains sociologues ou psychologues pensent que l’appartenance à un groupe permettrait d’apporter de l’épanouissement dans la vie d’un individu ainsi qu’une aide au cours de sa vie.
Un individu au sens ordinaire est un être formant une unité distincte, que l’on ne pourrait pas diviser sous peine d’être détruit. Au sens philosophique, l’individu est considéré comme un être humain indépendant et autonome, ayant des intérêts et des droits et pouvant être en opposition avec ceux de la société ou de l’espèce. Un groupe, lui peut être définie comme deux personnes ou plus, qui vont, pendant un temps, interagir, sans s’influencer mutuellement et se percevoir comme un « nous ». On peut donc dire par exemple, qu’un groupe de personnes dans une file d’attente de supermarché n’est pas considéré comme un groupe. Les psychologues sociaux parlent d’agrégats pour qualifier cet ensemble de personnes puisque c’est un ensemble de personnes regroupées dans un même lieu mais qui n’ont pas de relation particulière entre elles.
On peut donc se demander si l’individu peut réussir à être libre en appartenant à un groupe.
Peut-il s’intégré dans un groupe sans se laisser influencer par les nouvelles habitudes de ce dernier ou peut-il exprimer ses propres idées en se faisant écouter au sein du groupe dans lequel il se trouve ?
Pour répondre à cela nous allons voir dans un premier temps ce que doit faire l’individu pour être libre et en quoi consiste la liberté, dans un deuxième temps, comment l’individu arrive-t-il à s’intégrer dans un groupe, et dans un troisième et dernier temps, nous nous demanderons comment la liberté de l’individu peut-elle s’établir au sein d’un groupe.
I. Que doit faire l’individu pour être libre ? Qu’est-ce que la liberté ? (Ou « L’individu et sa liberté »)
La liberté, du latin liber “qui n’est pas un esclave” semble désigner le fait de n’être soumis à aucun contrainte qui viendrait entraver nos désirs. Être libre, ce serait pouvoir faire tout ce que l’on souhaite. Mais cette conception n’est-elle pas illusoire ? Peut-on dire que nous sommes esclaves de nos désirs ? Et que la liberté n’est finalement que synonyme de volonté, de choix.
On peut dire que la liberté est comme une licence, c’est à dire qu’on pourrait satisfaire ses désirs sans aucune limite. Pour Platon, la liberté reposerait donc sur la capacité à satisfaire ses désirs sans obstacle, mais aussi sur la force. C’est à dire que toute contrainte est comprise comme un obstacle à la liberté. Ces contraintes sont sous formes de règles et seraient inventées par des hommes faibles qui eux-mêmes, sont incapables de satisfaire leurs désirs. Pour Calliclès, seul les tyrans et les fils de rois ne doivent pas se soumettre à ces règles car ils naissent forts et libres.
A l’inverse, Socrate pense que si le désir est abandonné, l’homme devient esclave au lieu de le rendre libre. Le tyran est dépendant de son désir de pouvoir et sa liberté est sans cesse menacée par plus fort que lui. Seul l’homme tempérant, c’est à dire qui possède de désirs modérés, est capable de maîtriser ses désirs et donc de ne pas être un esclave.
Pour Descartes, la liberté dépend surtout de la volonté, de notre capacité à choisir entre deux choses indépendamment de toute contrainte extérieure. On appelle ce phénomène le libre arbitre, c’est à dire le pouvoir que nous avons de décider par notre unique volonté, sans être influencé par autrui ou par nos désirs. Cette liberté aurait différents degrés : le plus bas serait la liberté d’indifférence, c’est à dire les choix que nous faisons par hasard ; et le plus haut degré serait la volonté éclairée par la connaissance, c’est à dire les choix que l’on fait en sachant pourquoi.
Par ailleurs, pour Spinoza, le libre arbitre est une illusion car une telle volonté n’existe pas. L’homme se croit libre de décider par lui-même quelque chose alors qu’il obéit toujours en réalité à un désir ou à un état de son corps qui le pousse à faire telle ou telle chose. Prenons l’exemple d’un homme ivre. Il croit parler parce qu’il en a envie alors que c’est son corps qui le pousse à parler. La seule liberté serait donc de comprendre ce à quoi nous obéissons et ce qui nous détermine car cela nous permettrait d’être en accord avec la nature. C’est l’idée d’une nécessité comprise.
Sur le plan moral, on est obligé de penser que la liberté existe. Sinon, on ne peut pas exiger de l'homme qu'il agisse bien, qu'il soit capable de choisir entre le bien et le mal.
Kant lui fait un rapprochement entre la liberté et un postulat, c'est à dire un objet de croyance. L'homme doit être supposé libre pour que l'action morale, c'est à dire le choix du bien pour que cela est un sens. Ainsi, L'homme fait l'expérience de cette liberté dans le remord. Un homme qui a mal agi à donc le sentiment qu'il pouvait bien agir mais n'arrive pas à excuser sa faute car il sent qu'il était libre de choisir le bien au lieu du mal.
Sartre pense que la liberté est un poids pour l'homme car il se retrouve toujours à faire des choix qui le rendent responsable pour tout et tous. Si l'on refuse cette liberté, ce serait être de mauvaise foi et chercher des excuses à ses actes pour ne pas se sentir responsable.
D’après la déclaration des droits de l’homme établie en 1789, “tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux”.
II. Comment appartenir à un groupe ?
(Un groupe est un ensemble de plusieurs personnes dans un même lieu ou alors un ensemble de personne ayant quelque chose en commun.)
Pour Aristote, le fait d’appartenir à un groupe est un bien essentiel dans notre vie de tous les jours. En effet, il déclare que seul Dieu est capable de se trouver seul. L’homme ne peut pas réussir a se délivrer et se découvrir lui-même si il n’est pas entouré d’un groupe. Cela lui permettrait donc de trouver son bien propre ainsi que ses propres limites. Ce n’est donc pas pensable de ne pas appartenir à un groupe.
(Il déclare : Il est manifeste, à partir de cela, que la cité fait partie des choses naturelles et que l’homme est par nature un animal politique”. Selon lui un homme qui ne fait pas parti d’une cité est un être dégradé ou tout simplement surhumain.)
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