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L'autorité D'autrui

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Par   •  19 Mai 2014  •  1 450 Mots (6 Pages)  •  996 Vues

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Lorsque, dans les matières qui se fondent sur l’expérience et le témoignage, nous bâtissons notre connaissance sur l’autorité d’autrui, nous ne nous rendons ainsi coupables d’aucun préjugé ; car, dans ce genre de choses, puisque nous ne pouvons faire nous-mêmes l’expérience de tout ni le comprendre par notre propre intelligence, il faut bien que l’autorité de la personne soit le fondement de nos jugements. – Mais lorsque nous faisons de l’autorité d’autrui le fondement de notre assentiment (1) à l’égard de connaissances rationnelles, alors nous admettons ces connaissances comme simple préjugé. Car c’est de façon anonyme que valent les vérités rationnelles ; il ne s’agit pas alors de demander : qui a dit cela ? mais bien qu’a-t-il dit ? Peu importe si une connaissance a une noble origine ; le penchant à suivre l’autorité des grands hommes n’en est pas moins très répandu tant à cause de la faiblesse des lumières personnelles que par désir d’imiter ce qui nous est présenté comme grand.

Kant

(1) Donner son assentiment : approuver et tenir pour vrai.

Pour expliquer ce texte, vous répondrez aux questions suivantes, qui sont destinées principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas indépendantes les unes des autres et demandent que le texte soit d’abord étudié dans son ensemble.

Questions

1.

a) Le texte est construit à partir d’une distinction. À quelle thèse conduit-elle ?

b) Analysez les étapes de l’argumentation.

2. Expliquez :

a) « nous ne nous rendons ainsi coupables d’aucun préjugé » et « alors nous admettons ces connaissances comme simple préjugé » ;

b) « c’est de façon anonyme que valent les vérités rationnelles »

3. Quand on cherche la vérité, faut-il rejeter l’autorité d’autrui ?

[Ce texte est extrait d’un ouvrage de Kant intitulé Logique.]

Corrigé

Préjuger, c’est souvent juger en s’appuyant sur ce que d’autres ont pensé. Mais ne faut-il pas dans certaines circonstances s’appuyer sur autrui ? Telle est la question à laquelle répond ce texte de Kant. L’auteur veut montrer qu’il n’y pas de préjugés lorsque la connaissance est empirique ou repose sur le témoignage, bref lorsqu’il s’agit de connaissances historiques au sens large mais seulement s’il s’agit d’une connaissance rationnelle.

Néanmoins, qui recherche la vérité, doit tout examiner sous peine de ne pas connaître mais de simplement croire. Aussi peut-on se demander s’il faut, lorsqu’on cherche la vérité, rejeter l’autorité d’autrui dans tous les domaines ?

Kant commence par traiter des disciplines dont les connaissances sont prouvées par l’expérience personnelle et le témoignage. On peut donner comme exemples pour illustrer sa pensée, l’ethnologie qui étudie les peuples sans écriture ou l’histoire ou encore la géographie. On peut nommer historiques au sens large ce domaine. Il est possible d’y faire confiance aux autres sans préjuger, c’est-à-dire sans juger avant d’avoir réfléchi. C’est ce que veut dire Kant lorsqu’il écrit : « nous ne nous rendons ainsi coupables d’aucun préjugé ». il veut dire qu’à la condition d’accepter la compétence de qui a fait une expérience que seul il pouvait faire ou d’accepter un témoignage, notre jugement n’est pas irréfléchi quoiqu’il ne provienne pas de nous. Un préjugé étant un jugement que nous émettons sans réfléchir personnellement, ne pas faire usage de sa raison est une faute. Mais, où nous ne pouvons user de notre raison, faute d’expérience personnelle, nous ne sommes pas coupables de préjuger en acceptant ce que des hommes compétents nous font connaître. Or, ne risque-t-on pas si on cherche la vérité d’être induit en erreur ? Comment savoir qu’un témoignage est vrai ?

Si le témoin est intéressé à l’affaire sur laquelle il témoigne, il n’est pas possible de lui faire simplement confiance car il est à la fois l’acteur et celui qui juge de ses propres actes. Dès lors, il faut confronter son témoignage avec d’autres pour se faire une opinion qui ne soit pas un simple préjugé. Si le témoin est désintéressé, il est possible de faire confiance en autrui. Mais il faut également que ce dont il témoigne soit plausible. Prenons le cas des récits de miracles. Par définition, un miracle est un fait

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