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Kant La Société

Fiche de lecture : Kant La Société. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  29 Mars 2015  •  Fiche de lecture  •  701 Mots (3 Pages)  •  682 Vues

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Débutons avec Aristote dont on peut affirmer qu’il est le premier théoricien du fait politique, fait qu’il décrit sans ignorer la contingence qui l’affecte (à la différence de Platon qui s’était avant tout consacré dans La République à prescrire une forme idéale de cité, gouvernée par les philosophes, et réglée sur la science du Bien). Pour Aristote, les hommes se regroupent tout d’abord en famille ou foyer (lieu des relations homme/femme, maître/esclave, père/enfant) puis en village et enfin en cité, celle-ci n’étant rien d’autre que la communauté politique. Si l’analyse aristotélicienne part des constituants ultimes de la cité, de sa matière, à savoir des hommes en tant qu’individus, cela ne signifie en aucun cas que ceux-ci puisse être définis adéquatement si on les considère à l’état isolé, en tant qu’être solitaire. Que la cité ne soit pas originelle (au sens où elle présuppose des formes antécédentes de réunion des hommes) n’implique pas qu’elle ne soit pas naturelle. En effet, pour Aristote, ce qui définit la nature d’un être, ce n’est pas ce qui se dévoile originellement en lui. La nature d’un être est constituée de puissances ou de possibilités qui attendent leur réalisation. (par exemple, le langage appartient à la nature de l’homme et pourtant l’homme ne parle pas à sa naissance). La nature d’un être, c’est ce à quoi il tend. Or les formes inachevées de la réunion des hommes (foyers, villages) montrent déjà cette tendance de l’homme à la vie dans la cité. L’homme « solitaire » est incapable de pourvoir à lui seul à certains de ses besoins : pour se reproduire, l’homme doit se lier à une femme ; pour exécuter les tâches qu’il conçoit, le maître doit se lier à un esclave. Ainsi, l’homme couvre ses besoins vitaux… mais exclusivement ceux-ci. Il existe d’autres besoins qui ne peuvent être comblés que par la réunion des foyers dans des villages. Mais le village à son tour appelle son dépassement dans la cité. Seule cette dernière est en mesure d’être autarcique, c’est-à-dire de subvenir à tous ses besoins. Elle est ainsi à elle-même sa propre fin (au sens à la fois d’achèvement et de finalité). On comprend donc que, pour Aristote, ce n’est pas par contrainte que les hommes s’associent mais par nature. L’homme est un animal politique, c’est-à-dire que tant qu’il ne vit pas dans la communauté politique, c’est un être inachevé. On est très loin de Protagoras pour qui l’homme ne vivait en société que pour son intérêt particulier. Bien au-delà de celui-ci, ce que permet la cité aristotélicienne (et qu’elle est la seule à permettre), c’est la réalisation du bonheur.

On trouve également chez les stoïciens une conception selon laquelle la société est un fait naturel. Selon eux, nous participons à deux républiques : la première regroupe l’ensemble des hommes et des dieux (c’est le monde) ; la seconde, ne regroupe qu’un nombre déterminé d’hommes attachés à elle par le hasard de la naissance. Pour les stoïciens, l’homme doit vivre en conformité avec la nature et cela signifie participer pleinement au gouvernement de la cité du monde. Certes, on a là une identification de la nature et de la cité, mais cette dernière ne semble n’avoir aucune signification politique et être

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