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Kant.

Dissertation : Kant.. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  13 Avril 2013  •  Dissertation  •  531 Mots (3 Pages)  •  774 Vues

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Mais un public peut facilement s’éclairer lui-même (§4)

Un public c’est ici l’ensemble des lecteurs, « le public qui lit » selon l’expression de Kant au §5. Ce public, à l’époque, n’est pas un grand public mais au contraire le monde restreint des lecteurs et des hommes instruits. Ce public s’éclairera lui-même si on lui laisse la possibilité de le faire. Cela signifie que si on laisse aux hommes instruits la possibilité de communiquer leurs pensées et de dialoguer, ils parviendront ensemble à réfléchir et à sortir de la tutelle. Kant, à partir de « car » justifie son affirmation : il y aura toujours des tuteurs libérés de la tutelle qui voudront libérer les hommes de leur tutelle et répandre « l’esprit d’une estimation raisonnable de sa valeur propre ». Cette estimation raisonnable est la reconnaissance de notre capacité à penser par nous-mêmes, de son pouvoir et de ses limites. Personne n’est par nature voué à penser sous l’autorité d’un autre, seuls il nous est très difficile de nous libérer mais ensemble nous pouvons progressivement nous libérer puisque telle est notre « vocation ». L’homme, en tant qu’être doué de raison, est fait pour devenir en acte ce qu’il est en puissance. Dans l’Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique publiée aussi en 1784, Kant montre que l’on peut raisonnablement penser qu’il y a un plan de la nature qui a voulu que l’homme développe par lui-même toutes ses aptitudes naturelles. Cette nature est rusée puisqu’elle a dotée l’homme de passions comme l’amour de soi, l’ambition, la jalousie qui poussent l’homme à se surpasser et à développer sa raison. L’ « insociable sociabilité » de l’homme ( il supporte difficilement les autres qui sont des rivaux mais il en a besoin ) est le moteur du développement de la raison qui est la vocation de l’homme. A partir de « Notons » Kant précise que ce développement est lent car le public résiste aux efforts des tuteurs qui cherchent à le libérer car il est toujours sous la tutelle des tuteurs qui, sous tutelle eux-mêmes, ne veulent pas que les Lumières se propagent. Par exemple, les mouvements féministes du XXè siècle, ont rencontré une forte résistance de la part des femmes elles-mêmes qui considéraient avec leurs tuteurs masculins et les moralistes que leur libération était inconvenante. Ainsi les préjugés « se vengent » car ils sont difficilement déracinables pour les raisons qui ont été exposées aux §§ 2&3. En visionnaire, Kant remarque qu’une révolution politique qui entraînerait la chute d’un despote gouvernant pour son bien propre et non celui du peuple, ne réformerait pas pour autant « la méthode de penser ». Un changement radical des institutions certes conduirait à une modification des mentalités, mais pas pour autant à une pensée personnelle et réfléchie. De nouveaux préjugés remplaceront les anciens. Kant oppose ici la « révolution » politique qui est extérieure et objective et qui transforme soudainement la société et la « réforme » de la pensée qui est intérieure et subjective et qui ne peut qu’être progressive car il faut que les tuteurs éclairés en éclairent d’autres qui, à leur tour propageront les Lumières et ainsi de suite.

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