Société Et Société - SHS 2100

PREMIER RÉSUMÉ DE LECTURE

LA FOLLE DU LOGIS

La télévision dans les sociétés démocratiques

Jean-Louis Missika et Dominique Wolton, Éditions Gallimard, 1983

CHAPITRE IV: Les hommes politiques et la télévision

Le discours politique influence la télévision et à son tour la télévision façonne le discours politique, les organisations politiques, les messages et les professionnels qui les conçoivent et les téléspectateurs qui les reçoivent. Plus les téléspectateurs croient en le media qu’est la télévision, plus ils vont croire ce qu’il véhicule même s’ils se plaisent à dire le contraire. Deux discours retiennent l’attention: celui qui dénonce la toute-puissance et celui qui craint l’uniformisation culturelle. Le politicien étant convaincu d’un lien étroit entre la télévision et le spectateur d’une part et d’une bonne réception du message émis d’autre part, il considère la télévision comme indispensable pour rejoindre la population.

Le concept de la toute-puissance de la télévision est fort répandu: véritable narcotique modélisant et uniformisant, même si les technologies à venir permettront une télévision plus individualisée; le choix sera plus grand mais le résultat sera le même. Même si plusieurs recherches démontrent le contraire, cette toute-puissance ne demeure qu’une croyance fort solidement implantée chez l`homme politique qui dira que puisque tel événement s’est produit et que la télévision exerce une influence décisive, la télévision a provoqué cet événement. L’homme politique qui perd une élection accusera la télévision. En ce qui a trait à la fin de la guerre du Vietnam, est-ce la télévision qui a convaincu la population qu’il fallait y mettre fin ou le contraire?

L’homme politique croit mordicus en la toute-puissance de la télévision: c’est pour lui le meilleur véhicule pour faire connaître ses idées et vendre son image auprès du plus large public possible, public qu’ìl considère influençable et en accord avec ce qu’il dit dans la mesure où il ne l’entend pas réagir. Il doit aussi pondérer son rapport de force avec les journalistes qui eux se font défendeurs et porte-parole du public et entremetteurs incontournables entre l’homme politique et le public. Bien qu’à une certaine époque, les hommes politiques devaient être impeccables à tous points de vue à la télévision, on associe aujourd’hui un peu de maladresse à la sincérité. La relation homme politique-télévision-spectateur est en perpétuel mouvement.

Outre sa toute-puissance, les hommes politiques craignent la menace de l’uniformisation culturelle de la télévision qui ne véhicule qu’une partie de la réalite soit les valeurs et intérêts de ceux qui la conçoivent: la réalite urbaine, les classes moyennes, le travail tertiaire et les loisirs, le reste n’étant que du pittoresque bucolique.

La télévision n’est peut-être pas responsable du manque de communication au sein des familles: qui a dit qu’elles communiquaient à ce point auparavant? Aussi, bien qu’elle offre peu de place à la culture, une brève information culturelle est déjà

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