Peut-on désirer ce qu'on ne veut pas et vouloir ce que l'on ne désire pas ?
Dissertation : Peut-on désirer ce qu'on ne veut pas et vouloir ce que l'on ne désire pas ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Chloé Meyrieux • 1 Mai 2018 • Dissertation • 1 518 Mots (7 Pages) • 2 459 Vues
FISCHER Jean TS4
Philosophie
Devoir maison
Note | Appréciation |
Sujet 1 : Peut-on désirer ce qu'on ne veut pas et vouloir ce que l'on ne désire pas ?
« La volonté sait bien rarement résister à l'attrait du plaisir; on veut toujours ce que l'on aime, mais il y a souvent du danger à aimer ce que l'on veut. » écrit Alfred Auguste Pilavoine, dans son recueil de poème intitulé Mélanges et Poésie, publié en 1845. Cette citation illustre de façon assez claire le problème soulevé ici « Peut-on désirer ce qu'on ne veut pas et vouloir ce que l'on ne désire pas ? ».
Afin d'affiner notre compréhension, il nous paraît nécessaire de mieux définir la différence entre la notion de désir et celle de volonté, ainsi que le rapport ambigu que celles-ci entretiennent. Le désir est l'action d'aspirer à assouvir un besoin, à avoir, à obtenir, à faire; il est associé à un plaisir facilement qualifiable d'immédiat, d'instantané lorsqu'il est satisfait. Le désir n'est pas toujours rationnel : son origine et sa satisfaction ne sont pas forcément orientés vers un objectif sur le long terme.
La volonté est la capacité à prendre des décisions. Elle n'apporte pas toujours, au contraire du désir, un plaisir immédiat, et exige de prendre du recul. Le vouloir est fondé sur une vision rationnelle des décisions à prendre du point de vue de l'individu. Le désir et la volonté sont-ils par essence opposés ?
Nous allons tenter de répondre à cette question à l'aide de deux axes, d'une part le désir comme obstacle à la volonté, à la raison, par la recherche du plaisir immédiat, de la distraction menant parfois jusqu'à l'addiction, d'autre part nous étudierons le désir comme un atout pour renforcer la volonté, en découvrant comment certaines addictions peuvent être productives, comment la raison, la volonté peut faire naître le désir et enfin en quoi la passion représente la parfaite adéquation pour se réaliser en tant qu'homme.
Tout d'abord, l'un des premiers obstacle à la volonté est sans nul doute la recherche du plaisir immédiat. Ce plaisir est associé à une décompression : par exemple, la charge de travail importante d'un étudiant l'entraîne à vouloir profiter de ses vacances au lieu de poursuivre ses efforts, et il doit se faire violence pour terminer les travaux qui lui ont été proposés, car sa raison le pousse à chercher la réussite en travaillant tandis que son désir est de goûter au plaisir du repos mérité. Naturellement, l'Homme à donc un penchant fort pour assouvir ses désirs, mais c'est bien sa raison, sa volonté qui le différencie de l'animal : c'est grâce à elle qu'il réalise des choses qui l'élève au dessus de ces derniers. Contenir ces désirs est donc le propre de l'Homme, c'est par cette retenue que la vie en commun est possible. Pour revenir à la recherche du plaisir, qui existe malgré cette retenue, nous pouvons observer qu'elle mène souvent à des activités répétitives.
Ainsi, la recherche du plaisir conduit souvent l'Homme à reproduire certaines activités de façon répétées : l'objectif est la distraction, du latin distractio, littéralement extraire, l'éloignement. Se distraire revient donc à s'extraire de soi même dans le but de se procurer du plaisir, d'échapper à ses angoisses. Ces activités pratiquées régulièrement peuvent être appelés hobbies ou encore loisirs, ne sont orientées que vers un plaisir immédiat, les jeux vidéos en sont un exemple. Bien que ces derniers nous permettent de nous divertir, de passer le temps, ils sont majoritairement improductifs, et comme beaucoup des distractions plaisantes, complètement une perte de temps. De plus, ces pratiques répétées peuvent entraîner une certaine forme de dépendance, c'est ce que nous étudierons dans la partie suivante.
De ce fait, la forme ultime de désir faisant obstacle à la volonté est l'addiction. Quelle soit chimique, gestuelle ou encore sociale, l'addiction est par définition la recherche du plaisir immédiat la plus aboutie, la plus forte mais également la plus dangereuse.
Plus la dépendance est forte, plus elle semble infranchissable pour notre raison et notre volonté ; le désir est devenu un besoin, et il n'est plus possible de s'en passer, même lorsque celui ci nuit directement aux objectifs fixé par la volonté. Prenons par exemple Baudelaire, qui usais de produits psychotropes d'abord à des fins récréatives, puis de façon répétée, puis ne pouvant plus du tout se passer de ses substances, il écrit lui même dans son œuvre phare, Les Fleurs du Mal « La volonté surtout est attaquée, de toutes les facultés la plus précieuse. », en parlant de ses dépendances. Dans la même œuvre, il émet une autre réflexion quant à l'usage de ses substances : « La même flétrissure morale s’applique à toutes les inventions modernes qui tendent à limiter la liberté humaine et l’indispensable douleur. ». Cette dernière citation porte sur la question de morale dans la recherche du plaisir ce qui mène à se poser à de nouveaux questionnements sur les « mauvaises » addictions.
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