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Peut-on bien faire sans réfléchir ?

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Par   •  29 Février 2016  •  Dissertation  •  979 Mots (4 Pages)  •  2 351 Vues

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Philosophie générale

Enseignants: Thomas Benatouil, Edouard Mehl, Holger Schmid

"Peut-on bien faire sans réfléchir ?"

Par: Ilona Pietrzak (Master 1, Philologie romane, Erasmus)

        On peut admettre que l’homme n’a pas besoin de penser pour vivre. Il est sûr qu’il doit manger, boire, se vêtir, dormir etc., mais c’est n’est pas essentiel d’y réfléchir. Pourtant, il existe un tas de choses qu’on examine avant de les faire. Comme l’a dit Descartes, ce qui distingue l’homme de l’animal c’est la créativité de la pensée. On est aussi doué de l’intelligence et de la conscience (« accompagné de savoir »,lat. cum scientia ), un sentiment interne qui nous permet de concevoir le monde et qui, selon Sartre, n’est limité que par elle-même. De ce fait, on est capable de choisir avant d’agir puisqu’on peut estimer, par ce don, l’action ou la situation qu’on est en train d’achever. Ainsi, si on est capable de le faire et si on ne veut que du bien pour nous-mêmes, est-il aussi possible de bien faire sans réfléchir?

Dans un premier temps, on doit savoir ce que c’est que réfléchir. En fait, penser à une chose, c'est en être conscient d'une manière quelconque. L’acte de penser c’est, selon Antoine Arnauld, la connaissance et la perception d’une chose. D’après Arnauld, on peut attribuer l’intelligence aux hommes qui sont conscient de son propre existence, c'est-à-dire qui ont une connaissance immédiate et directe, plus ou moins complète et claire, de soi-même.

«Et en effet […] l’on doit distinguer les êtres intelligents, de ce qui ne le sont pas, de ce que les premiers sunt conscia, et suae operationis, et les autres non. C'est-à-dire que les uns connaissent qu’ils sont, et qu’ils agissent, et que les autres ne le connaissent point.» (Arnauld, Des vraies et des fausses idees).

        Cette idée est connu depuis l’Antiquité et la fameuse inscription gravi à Delphes, «Connais-toi toi-même». Dans Charmide de Platon, nous lisons que même la savoir de ne pas savoir est un marque de la sagesse.

«Le sage est donc le seul qui se connaîtra lui-même et qui sera en mesure d’examiner ce qu’il se trouve savoir et ce qu’il ne sait pas, et il aura pareillement la capacité d’examiner autrui sur ce qu’il sait et croit savoir, lorsqu’il le sait et inversement sur ce qu’il croit savoir, alors qu’il ne le sait pas, et personne d’autre n’aura cette capacité. C’est donc en cela que consistent le fait d’être sage, la sagesse est se connaître soi-même: savoir ce que l’on sait et ce que l’on ne sait pas.»

        C’est pourquoi, on peut constater que les êtres qui sont conscient de soi-même sont sage et peuvent émettre un avis sur soi ou sur les autres. On peut aussi admettre que l’intelligence «c'est la réflexion ou la faculté de considérer intellectuellement, par un retour sur nous-mêmes, nos propres modifications.» (Proudhon, Propriété). Dans les Méditations métaphysiques (Seconde méditation) Descartes affirme encore :

« Je suis, j’existe : cela est certain. Mais combien de temps ? A savoir, autant que je pense, car peut-être se pourrait-il faire, si je cessais de penser, que je cesserais en même temps d’exister ».         Ainsi, c’est le premier pas qu’on peut faire pour bien faire, il faut se demander sur soi-même pour être capable de réfléchir de ce qu’on veut accomplir. De plus, le fait qu’on pense nous donne un tas de possibilités puisque parfois la volonté qu’on épreuve suppose que l’on puisse désirer un objet que l’on imagine être source de plaisir ou de satisfaction et si on n’y réfléchit pas, le fait de l’obtenir peut être soit difficile, soit impossible. Des sensations de l’esprit, comme les appelle David Hume, alors les impressions de réflexion (les passions, désirs, émotions) proviennent le plus souvent des idées. En voulant les développer on n’est pas obligé de s’interroger sur sa nature, mais alors il n’est pas sûr qu’on va prendre une bonne décision. Parmi les réflexions et les jugements humains, certains sont vrais et d’autres sont faux. C’est pour cela qu’on doit distinguer l’opinion de la science. C’est alors évident qu’on peut se duper dans notre jugements, mais réfléchir sert aussi à mettre en route la conscience et l'intelligence pour construire sa vie au lieu de la subir.

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