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Peut-on être Homme Sans être Citoyen ?

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Par   •  7 Avril 2013  •  2 198 Mots (9 Pages)  •  5 320 Vues

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Etre homme se distingue d’être « un homme » dans le sens ou ce n’est pas seulement appartenir à l’espèce humaine. Il s’agit ici de l’existence de cet homme en tant qu’être moral, capable de faire la distinction entre le bien et le mal, autonome et libre. C’est donc l’idée que l’on peut se faire de l’être humain pleinement accompli. Si chacun d’entre nous se pense comme un être indépendant de tout contexte social, il n’en reste pas moins que ce qui fait notre humanité c’est notre vie en société. Cette vie en société est rendue possible par l’Etat, qui à la fois nous protège et nous donne des droits et des devoirs. Ainsi apparait la notion de citoyen : dans un Etat de droit le peuple est souverain, le citoyen est donc à la fois législateur et sujet. Ainsi nous pouvons nous demander s’il on peut être homme sans être citoyen. Si en effet, on admet que l’on peut être homme sans être citoyen, qu’en serait-il ? Mais aussi, pourquoi la citoyenneté rationnalise l’homme ? Et pourquoi l’homme a besoin d’être citoyen pour être homme? Peut-on se dire homme sans considérer ses devoirs de citoyen? Pour répondre à cela, nous verrons dans une première partie que l’homme est un animal politique qui ne peut pas vivre en dehors d’une société. Puis nous verrons que la société le contraint parfois en tant qu’être morale, il semble alors devoir arrêter d’être citoyen pour être homme. Et enfin, nous verrons que sa liberté le définit mais qu’il ne peut être libre qu’en prenant part au pacte social.

Tout d’abord, l’homme est un « animal social », il ne peut s’accomplir qu’en relation avec autrui. Aristote, affirme d’ailleurs que la société est première par rapport à l’individu. Le fait social humain repose sur le principe de l’échange par le dialogue. Etant doué de parole (du logos), l’homme peut partager, échanger, dialoguer avec autrui. Il est capable de penser ses actes, en pensant ses actes, il pense des valeurs (le bien, valeur morale, le juste, valeur politique et l’utile, valeur économique). Il ne pense pas seul, il pense et débat avec autrui, et dialogue sur les lois découlant de ces valeurs. Les hommes se donnent librement des lois par convention. L’homme est donc aussi un « animal politique ». Ces échanges (économiques, idéologiques…) impliquent une certaine organisation sociale, politique, des décisions à prendre sur la division des tâches… C’est de là que nait l’Etat, c’est ce qui fait marcher la société, ce qui la rend cohérente. C’est l’ensemble organisé des institutions politiques, juridiques, policières, administratives et économique sous un gouvernement autonome et sur un territoire propre et indépendant qui rend possible la vie en société. Il légifère, protège mais aussi organise. L’homme a besoin de ce maitre sans quoi il ne serait raisonnable. Ses passions et son penchant égoïste le pousse à enfreindre les lois, d’où la nécessité d’un maitre qui fait respecter les lois par la force. Dans nos sociétés modernes c’est-à-dire la démocratie, l’homme est en fait son propre maitre car dans un Etat de droit le souverain est le peuple. Hobbes voit d’ailleurs l’origine de l'État dans une convention originaire entre les humains, par laquelle ceux-ci renoncent à une partie de leurs libertés, ou droits naturels, en échange de lois garantissant la perpétuation du corps social. Il parle de « contrat social ». L'idée d'un contrat social pose déjà celle d'un état de nature, préexistant à toute société organisée. Cet état de nature ne correspond nullement à une réalité historique précédant l'instauration des lois, mais à l'état théorique de l'humanité lorsque qu’elle est soustraite à toute loi. Le contrat social est alors pensé comme un pacte librement établi par la communauté des humains dans le but d'établir une société organisée et hiérarchisée. Ce dépouillement au profit de la communauté n’est que provisoire. Le contrat crée en fait une réalité artificielle car du fait de cette égalité, plus personne n’est en position d’en assujettir d’autres. L’union donne une force dans laquelle chacun est engagé. Cette force qui nait aura pour tâche de protéger les droits individuels, tout en restants acteurs et citoyen. L’homme est donc partie prenante de la société qui lui est indispensable. Rousseau évoquant l’état de nature dit justement que les hommes y vivent heureux mais stupide et bornés puisqu’ils ne se posent aucunes questions. Libre mais presque animal puisqu’ils n’ont ni culture, ni valeurs, ni passion, ni raison. Ils ont la nécessité de s’assembler et d’organiser leur société pour être réellement libres puisque la liberté ne se résume pas à faire ce que l’on veut, mais à s’accomplir tout en laissant autrui faire de même. L’homme est un animal politique qui ne peut vivre hors-société et la société ne peut exister sans droit. L’homme est donc être moral d’abord mais aussi citoyen.

Nous avons vu que l’homme est un animal politique, il ne peut s’accomplir qu’en relation avec les autres. D’où la nécessité d’une organisation, l’Etat, qui rend possible cette vie en société. L’homme est alors non seulement homme, mais citoyen : c’est-à-dire une personne qui relève de la protection et de l'autorité d'un Etat, dont il est un ressortissant. Il bénéficie des droits civiques et politiques et doit accomplir des devoirs envers l'Etat. Maintenant, nous allons donc voir que la société contraint parfois l’homme en tant qu’être moral.

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