Peut On Mieux Connaitre Autrui Que Soi Meme ?
Mémoire : Peut On Mieux Connaitre Autrui Que Soi Meme ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 13 Octobre 2013 • 1 713 Mots (7 Pages) • 1 913 Vues
Introduction
L'homme a une conscience immédiate du monde et de lui-même. Notre intériorité n'est pas distincte de nous (c'est pourquoi il serait même délicat de dire que nous la comprenons ou que nous avons accès). Or, cette conscience peut donner l'impression d'être une connaissance : qui peut mieux me connaitre que moi, qui ressens ce que je ressens et pense ce que je pense ? Pourtant, cette Immédiateté implique également un manque de recul qui peut faire obstacle à la connaissance : la connaissance ne suppose-t-elle pas au contraire une distance, ne faut-il pas pouvoir considérer une personne comme un objet d'étude pour pouvoir la connaître Dans ce cas, ne serait-il pas plus correcte de dire qu'autrui seul pourra être un objet de connaissance, et que nous demeurons à tout jamais un mystère à nos propres yeux Pourtant, cette réponse n'est pas non plus satisfaisante : prétendre que l'on connait autrui, n'est-ce pas en de compte le dans une posture qui est celle qu'il occupe actuellement, mais qui n'est pas la seule possible, n'est-ce pas méconnaître sa liberté de changer, de devenir autre qu'il n'était ? Tout le problème est de savoir si l'on peut mettre la connaissance de sol et la connaissance d'autrui sur un même plan afin de déterminer laquelle est la plus parfaite.
I. Autrui, cet autre moi-même : la connaissance d'autrui n'est possible que par analogie.
A. Descartes est le premier philosophe à s'être intéressé au sujet, qu'il définit dans les Méditations métaphysiques comme « une substance pensante ». Le sujet est découvert et assuré par le cogito, Il représente ce point fixe et certain qui permet de sortir du doute. En effet, Descartes montre que toutes les informations fournies par nos sens peuvent paraitre douteuses, puisque nos sens nous ont déjà trompés. Tout ce que nous voyons et pensons peut être remis en question par l'hypothèse du « malin génie », qui pourrait utiliser sa puissance pour nous faire croire n'importe quoi. Tout ce qui nous semblait jusque-là aller de sol est donc remis en question ; une seule chose résiste : tant que je doute, je suis. Pour que ce mauvais génie puisse me tromper, encore faut-II que je sois. Le sujet est donc découvert par la seule force de la pensée, puisqu’on ne saurait penser quoique ce soit, même l'erreur, le doute et la fausseté de toutes nos autres idées sans penser que l'on est. Le cogito pose le sujet comme point de départ de la réflexion métaphysique : c'est la seule chose que je ne puisse pas ne pas penser sans me contredire.
B. Dans cette perspective, autrui est toujours secondaire. Il est ce que je puis penser parce que je pense déjà le moi ». Autrui, c'est un autre sujet qui peut dire moi, sans être moi. Il est donc défini par rapport à mol, son altérité n'est que seconde. Aussi l'existence d'autrui est-elle moins assurée que la mienne, comme le montre Descartes en disant qu'en regardant par la fenêtre, on prétend voir d'autres personnes, là où l'on ne voit en réalité que des chapeaux et des manteaux. Qu'est-ce qui me garantit que ce sont bien des hommes ? Je vois des manteaux ou des chapeaux, et je juge que ce sont des hommes, comme moi. Le sujet est donc autosuffisant et ce n'est que par une analogie que je peux connaitre autrui.
C. On peut donc pour le moment répondre que l'on se connait toujours soi-même avant (primauté chronologique) et mieux (primauté qualitative) que l'on ne connait autrui. Nous avons en effet l’impression que connaître une personne, c'est connaître ses pensées, ses émotions, comprendre ses réactions. La connaissance d'un sujet, c'est la connaissance de son for intérieur, de tout ce qui ne se voit pas nécessairement dans son comportement, mais permet de l'expliquer. 0r, de ce point de vue, nous avons bien souvent l'impression que nous ne connaissons réellement que nous-mêmes, et que ce que nous pouvons connaître d'autrui, c'est uniquement ce qu'il a de commun avec nous. La seule connaissance possible de l'autre est alors la connaissance analogique.
II. La connaissance spontanée d'autrui
A. Mais l'hypothèse analogique comporte une limite certaine : celle du solipsisme, qu’est une doctrine selon laquelle il n'existe pas d'autre réalité que moi-même en tant que sujet pensant. Husserl, dans les Méditations cartésiennes, reprend le point de départ de Descartes, à savoir l'épreuve du doute. Il s'accorde avec Descartes pour dire que jamais les vécus psychiques d'autrui ne m'être accessibles en tant que tels. II n'est cependant pas question pour lui de penser l'ego, le sujet, comme un atome isolé. Le je est ouvert à autrui, tout d'abord sous la forme de l’association passive de mon corps à celui de l’autre. J'al en effet une expérience immédiate de I'appariement de mon schéma corporel avec celui de l’autre, je perçois les ressemblances entre mes postures, mes attitudes et les siennes. Deuxièmement, je peux me transposer activement, en imagination, dans les vécus d'autrui. Je m'efforce alors, de manière volontaire, d'accéder à sa conscience. Ceci est possible en vertu de la spatialisation de I'imagination par laquelle je peux faire comme si » j'étais «r là-bas alors même que je suis Ici »_ Par conséquent, il faut affirmer que nous habitons un monde
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