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Nature Et Culture Sous L'aspect De La Morale Sexuelle

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Par   •  7 Septembre 2014  •  635 Mots (3 Pages)  •  1 502 Vues

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Diderot prétend que la sexualité doit être libérée du carcan culturel européen non seulement parce que l'être humain est par définition un être libre, mais aussi parce que la sexualité doit être productive, le moyen de perpétuer la race humaine. Ainsi considérée la sexualité devient un devoir que la nature impose à l'homme.

L'épisode de Polly Beker montre l'absurdité des lois qui prétendent moraliser la sexualité humaine : quel est le plus important ? Respecter le formalisme du mariage ou assurer la survie de l'espèce et créer ainsi de la richesse et un avenir pour la société ? La loi est injuste parce qu'elle ne punit pas le vrai coupable, prive une personne dans le besoin des ressources nécessaires, et dangereuse parce qu'elle risque de contrarier des nécessités vitales et qu'elle ne reconnaît pas le rôle indispensable de la mère dans l'avenir de l'espèce humaine.

Par ailleurs, Diderot dénonce la propriété, déviance de la culture.

Si les Tahitiens connaissent une telle liberté dans leur sexualité c'est qu'ils refusent toute propriété d'un être humain sur un autre. Mari et femme ne s'appartiennent pas et peuvent se séparer quand bon leur semble. L'échange entre l'aumônier et Orou présente cette séparation comme logique et naturelle : Orou définit le mariage tahitien comme "le consentement d'habiter une même cabane et de coucher dans un même lit, tant [qu'ils s'y trouvent] bien" autrement dit comme un consentement temporaire. Cette conception du mariage s'appuie sur le principe fondamental selon lequel aucun être humain ne peut être "la propriété d'un être semblable à lui". Par comparaison, le mariage dans l'Europe civilisée apparaît comme un esclavage.

Le Supplément est donc une critique de la civilisation.

La sexualité est l'occasion d'une virulente critique de la prétendue civilisation ; les moeurs sexuelles européennes évoquées par l'aumônier paraissent bien inférieures à la liberté tahitienne. La sexualité civilisée est marquée par l'interdit et la culpabilité, soumise à une série de règles et de codes qui la briment. Lorsque A demande si mariage, galanterie, coquetterie, constance, fidélité, jalousie et pudeur sont naturels ou culturels, B distingue implicitement deux cas : les trois premiers sont naturels mais pas tels que les conçoit la civilisation (la définition du mariage selon B se rapproche de celle d'Orou). En revanche les 4 suivants relèvent des lois morales et donc culturelles sans rapport avec la nature de la sexualité. Ils se fondent sur un droit de propriété inique de l'homme sur la femme.

La sexualité est l'occasion d'un retour de représentations culturelles vers la nature puisque des représentations morales sont attachées à la sexualité sans avoir de rapports naturels avec elle. La diabolisation de la sexualité par la civilisation se manifeste dans les maladies vénériennes que les Tahitiennes ignoraient mais que la civilisation leur a transmises. Marquée par des interdits absurdes et infondés, la sexualité devient une maladie.

Pour autant il ne faut pas faire de Diderot le défenseur d'une sexualité débridée tournée vers le plaisir.

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