Merleau Ponty
Documents Gratuits : Merleau Ponty. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 17 Mai 2013 • 331 Mots (2 Pages) • 1 270 Vues
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«!La parole n'est pas le « signe!» de la pensée, si l'on entend par là un phénomène qui
en annonce un autre comme la fumée annonce le feu. La parole et la pensée n'admettraient
cette relation extérieure que si elles étaient l'une et l'autre thématiquement1 données ; en
réalité elles sont enveloppées l'une dans l'autre, le sens est pris dans la parole et la parole dans
l'existence extérieure du sens.
ent et ne contenaient en elles-mêmes leur sens ? Les mots ne peuvent être les
"forteresses de la pensée" et la pensée ne peut chercher l'expression que si les paroles sont par
elles-mêmes un texte compréhensible et si la parole possède une puissance de signification
qui lui soit propre. Il faut que, d'une manière ou de l'autre, le mot et la parole cessent d'être
une manière de désigner l'objet ou la pensée, pour devenir la présence de cette pensée dans le
monde sensible, et, non pas son vêtement, mais son emblème ou son corps. (…) Des malades
peuvent lire un texte en « mettant le ton!» sans cependant le comprendre. C'est donc que la
parole ou les mots portent une première couche de signification qui leur est adhérente et qui
donne la pensée comme style, comme valeur affective, comme mimique existentielle, plutôt
que comme énoncé conceptuel. Nous découvrons ici sous la signification conceptuelle des
paroles une signification existentielle, qui n'est pas seulement traduite par elles, mais qui les
habite et en est inséparable. Le plus grand bénéfice de l'expression n'est pas de consigner dans
un écrit des pensées qui pourraient se perdre, un écrivain ne relit guère ses propres ouvrages,
et les grandes oeuvres déposent en nous à la première lecture tout ce que nous en tirerons
ensuite. L'opération d'expression, quand elle est réussie, ne laisse pas seulement au lecteur et à
l'écrivain lui-même un aide-mémoire, elle fait exister la signification comme une chose au
coeur même du texte, elle la fait vivre dans un organisme de mots, elle l'installe dans l'écrivain
ou dans le lecteur comme un nouvel organe des sens, elle ouvre un nouveau champ ou une
nouvelle dimension à notre expérience.!»
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