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Luc Ferry Apprendre A Vivre

Mémoire : Luc Ferry Apprendre A Vivre. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Juin 2013  •  9 417 Mots (38 Pages)  •  2 591 Vues

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Apprendre à vivre

Traité de philosophie à l’usage des jeunes générations

Luc Ferry. Ed : Plon, 2006. 302 pages

En bleu : texte de Luc Ferry

En noir : résumé

En rouge: apport personnel Une bonne remise en mémoire de notions que le temps a peut-être quelque peu érodé.

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Luc Ferry, dans un livre clair et sans jargon, tente de mettre la philosophie à la portée de tous les amateurs qui sont parfois un peu fatigués par le discours abscons des "spécialistes" qui, trop souvent, se plaisent à s’isoler comme pour se protéger de l’immixtion de la multitude dans leur "science" qu’ils considèrent comme une chasse gardée. Luc Ferry est un philosophe connu, tant en France qu’à l’étranger, c’est aussi un excellent pédagogue.

Quelques explications du monde nous sont données au travers de la philosophie antique, du christianisme, des modernes, des postmodernes et des contemporains, en empruntant dans chaque cas trois clés que l’auteur considère comme fondamentales :

- la théorie: comment est notre cosmos? (cosmos = ensemble de l'univers, y compris la terre.)

- l’éthique: les règles du jeu; quelle morale adopter pour vivre en société ?

- le salut: comment lutter contre l’angoisse née de notre finitude ? (Attitude face à la mort)

Chapitre 1 : Qu’est-ce que la philosophie?

Luc Ferry ne nous ressort pas les poncifs rabâchés par les profs de philo des classes terminales à savoir que la philosophie est, avant tout, un questionnement, le philosophe, étant torturé par le doute, " c'est celui qui sait qu’il ne sait rien" pour reprendre une tarte à la crème socratique. …la philosophie est là encore, contrairement à une opinion courante et faussement subtile, bien davantage l’art des réponses que celui des questions. (31)

Un bel exemple du questionnement conduisant non pas au doute mais à une conviction qui veut se faire passer pour certitude nous est donné par le fameux dialogue de Socrate et de Glaucon dans l'allégorie de la caverne. Socrate n’introduit le doute dans l’esprit de Glaucon que pour le convertir à sa vision dualiste du monde ce, par une astuce pédagogique géniale certes, mais qui n’a rien à voir avec une quelconque démonstration. Il s'agit d'un dialogue fort asymétrique entre un fort (Socrate) et un faible (Glaucon). Un dialogue entre Socrate et Hume par exemple eût certainement été plus intéressant ! Socrate ne doute pas du tout des deux mondes qu’il impose à son interlocuteur à savoir: le monde de nos sens, illusoire, et le monde des Idées, immuable, où règne la perfection du vrai. Socrate "qui sait qu’il ne sait rien" a cependant de vraies convictions ! Pour ce qui est de l'allégorie de la caverne, Socrate nous apparaît plutôt comme un drôle qui veut nous en faire accroire, que comme un sage conscient de son ignorance ! Il cherche tout simplement à convertir. Le dualisme que Socrate propose à son élève est du domaine de la conviction; cette manière de voir marquera le monde occidental pendant des siècles et, de nos jours encore, est adoptée par les spiritualistes. En fait le dualisme est un "pourquoi pas?", sans plus.

Pour Luc Ferry, la philosophie se démarque de la religion car si, comme elle, elle s'intéresse à notre "salut"* elle se dégage de la nécessité d’une cause externe à l’homme pour expliquer le monde. L’homme grâce à sa raison peut se passer de la transcendance et affronter la mort sans trop d’angoisse. Le philosophe pouvant se passer de Dieu est vite taxé de présomptueux. Toutefois il faut bien remarquer que certains philosophes n’excluent pas Dieu de leur pensée; d’autres y font allusion pour ne pas être inquiétés par le pouvoir politique (Descartes ??), d’autres enfin, comme Hume, prennent carrément congé de Lui. Luc Ferry fait bien remarquer que, bien sûr, les philosophes doivent réfléchir et faire preuve d’esprit critique, toutefois, ils n’ont pas le monopole de ces activités intellectuelles !

* Le salut désigne d’abord et avant tout ‘’le fait d’être sauvé, d’échapper à un grand danger ou a un grand malheur’’

Chapitre 2 : Un exemple de philosophie antique L’amour de la sagesse selon les stoïciens :

Le stoïcisme que Luc Ferry nous propose comme exemple de philosophie antique prend naissance après l’époque de Périclès († -429), époque que l’on considère comme celle du "miracle grec". Le fondateur du stoïcisme, Zénon de Kition († –262) n’a connu ni Socrate, († -399) ni Platon († -348), ni Aristote († -322). Zénon enseignait sous des arcades recouvertes de peinture. C’est comme cela que le mot stoïcisme a été créé. Il vient tout simplement du grec " stoa " qui signifie portique.(33)

En fait c’est essentiellement au travers de Romains que nous est parvenu le stoïcisme par les textes de Sénèque (†-65) d’Épictète († +130) et de Marc Aurèle († +180) qui sont arrivés jusqu’à nous alors que les écrits des stoïciens grecs sont beaucoup plus rares.

La théorie stoïcienne : Elle consiste à contempler le cosmos où règne l’harmonie et l’ordre d’où émanent le juste et le beau. Pour les stoïciens l’ensemble de l’univers, c’est le cosmos, analogue a un être vivant. Le monde matériel, l’univers tout entier est au fond comme un gigantesque animal dont – chaque élément – chaque organe – serait admirablement conçu en harmonie avec l’ensemble (36). Bien sûr il peut se produire des catastrophes, mais ce ne sont que des dysfonctionnements provisoires dont l’origine est à rechercher, comme le bon fonctionnement lui-même, dans le grand tout cosmique. ..l’univers tout entier que les Grecs nomment le "divin" (theion)(36) …n’est pas le fait, comme

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