Les Présocratiques
Cours : Les Présocratiques. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar yorghomaalouf • 11 Novembre 2012 • Cours • 6 097 Mots (25 Pages) • 1 632 Vues
Présocratiques
Les présocratiques sont des penseurs qui, dans la Grèce antique, ont participé aux origines de la philosophie et ont vécu du milieu du VIIe siècle av. J.-C. jusqu'au IVe siècle av. J.-C., c'est-à-dire pour la plupart avant Socrate (470-399 av. J.-C.). Certains penseurs considérés comme présocratiques étaient toutefois contemporains de Socrate, comme les atomistes et certains sophistes.
On considère les Présocratiques (ou Antésocratiques) comme les initiateurs de plusieurs aspects de la spéculation philosophique. Leurs réflexions, qui relèvent en grande partie de ce qu'on appela ensuite « philosophie de la nature » (astronomie, origine et reproduction de la vie, etc. — soit ce que les Grecs nommaient « Physique »), présentent des concepts et une exigence de rationalité (en grec : logos) qui tranche avec les discours traditionnels qui constituaient la culture commune en Grèce, c'est-à-dire les légendes et les fables (en grec : mythos) de la mythologie, comme celles qu'on trouve chez Homère et Hésiode. Certains d'entre eux ont proposé en outre des réflexions d'ordre moral, politique ou métaphysique.
Leurs doctrines et leur vie ne sont que partiellement connues. En effet, il ne nous reste d'eux que des fragments et citations transmises par des auteurs ultérieurs. Lorsqu'ils sont évoqués par un philosophe, principalement par Platon et Aristote1, leur pensée peut donc faire l'objet d'une présentation tendancieuse. Originaires pour la plupart des colonies grecques de l'époque situées dans l'actuelle Turquie (Ionie) et l'actuelle Italie (Grande Grèce), les auteurs présocratiques les plus célèbres sont Thalès, Anaximandre, Pythagore, Héraclite, Parménide, Démocrite, Zénon d'Élée, Anaxagore et Empédocle.
Les Présocratiques provenaient pour l'essentiel de deux régions du pourtour méditerranéen, qui appartenaient dans l'Antiquité au monde grec, puisque les grandes cités grecques y avaient établi des colonies :
• d'une part, les Ioniens (Thalès, Anaximandre et Héraclite notamment) vivaient dans les villes florissantes près des côtes de l'actuelle Turquie, comme Milet et Éphèse, et se consacraient surtout à l'étude des principes de la nature ;
• d'autre part, les Italiques, c'est-à-dire les Pythagoriciens et les Eléates (Parménide, Zénon d'Élée), vivaient dans ce qu'on appelle la Grande Grèce, c'est-à-dire le sud de l'actuelle Italie et la Sicile, et se tournaient plutôt vers la spéculation métaphysique.
Les Présocratiques ont donc en commun, grosso modo, pour une partie d'entre eux les études physiques (écoles ioniennes), et pour une autre partie la spéculation métaphysique sur l'être et le mouvement (écoles d'Italie), ces deux aspirations n'étant pas exclusives l'une de l'autre — Pythagore, pour sa part, conjugue les deux traditions puisque, né à Samos (en Ionie), il ira fonder des cités et des écoles en Grande Grèce (autour de Crotone). À travers les voyages de certains d'entre eux, en particulier à Athènes, leur pensée se diffusera dans le monde grec, inspirant les premiers grands philosophes (Socrate, Platon, Aristote).
Tableau chronologique des principaux Présocratiques
Les ioniens
On désigne par « ioniens » un groupe de philosophes grecs d'origine ionienne(région historique du monde grec antique située à l'ouest de l'Asie mineure, entre Phocée et Milet) pour la plupart, et qui spéculèrent sur les premiers principes des choses, pendant les Ve et VIe siècles av. J.-C. Cette école chercha à substituer un système de physique aux anciennes cosmogonies mythologiques(ensemble des mythes décrivant la naissance de l'univers), et à déterminer l'état primitif des choses, ainsi que leur principe dans l'ordre matériel. En prenant le monde physique pour l'unique objet de ses spéculations, l'École ionienne s'attacha spécialement à la certitude (adhésion ferme, motivée et inébranlable que nous donnons à la connaissance) des sens (fonctions variées de l'intelligence appliquée à la connaissance des objets extérieurs).
Portique (stoa) de l'agora de Milet, ancienne cité Ionienne.
Milésiens :
-Thalès de Milet, appelé communément Thalès (en grec ancien : Θαλῆς ὁ Μιλήσιος / Thalễs ho Milếsios), était un philosophe et savant grec né à Milet vers 625 av. J.-C. et mort vers l'an 547 av. J.-C dans cette même ville d'Ionie.
Il fut l'un des « Sept sages » de la Grèce antique et le fondateur présumé de l'école milésienne. Philosophe de la nature, il passe pour avoir effectué un séjour en Égypte, où il aurait été initié aux sciences égyptienne et babylonienne. On lui attribue de nombreux exploits arithmétiques, comme le calcul de la hauteur de la Grande Pyramide ou la prédiction d'une éclipse.
Personnage légendaire, qui semble n'avoir rien écrit, sa méthode d'analyse du réel en fait l'une des figures majeures du raisonnement scientifique. Il a su s'écarter des discours explicatifs délivrés par la mythologie pour privilégier une approche naturaliste caractérisée par l'observation et la démonstration.
Thalès est représentatif de la philosophie de l'école de Milet. Sa théorie de la nature (φύσις : physis), comme ne procédant pas d'une cause exogène (divine par exemple) mais interne, inhérente au vivant, est un trait commun à toutes les figures qui composent cette école.
Il remplace l'explication mythique de l'univers par une explication physique et est, en mathématiques, un des précurseurs de la science grecque. Thalès explique l'univers par un principe unique : l'eau. C'est l'eau qui engendre les autres éléments que sont la terre, l'air et le feu. Tout ce qui est vivant est humide. L'eau est l'âme des choses, l'élément primordial, l'archè. L'air et le feu ne sont que des exhalaisons de l'eau et la terre en est un dépôt résiduel.
La terre est un radeau flottant sur une énorme étendue d'eau dont les tangages peuvent provoquer des tremblements de terre. Les astres flottent sur les eaux d'en haut.
Ainsi Thalès pose un principe unique d'explication de la nature. Même si celui-ci peut nous sembler naïf, le simple fait de ne plus voir l'explication du monde dans les dieux
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