Le Stoicisme
Mémoires Gratuits : Le Stoicisme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 29 Septembre 2013 • 6 924 Mots (28 Pages) • 2 631 Vues
Il ne nous reste que des fragments des premiers stoïciens (Zénon de Cition (344 - 262), Cléanthe d'Assos), et les seules œuvres complètes que nous possédons sont celles de Sénèque, Épictète et Marc Aurèle. Cicéron nous a transmis des débats de l'époque hellénistique qui nous renseignent sur l'ancien stoïcisme. Les adversaires des stoïciens (Plutarque, Sextus Empiricus) nous ont également laissé des témoignages sur cette pensée. Ce que nous pouvons en savoir en logique, en physique et en éthique nous montre des esprits puissants et originaux qui ont marqué l'histoire occidentale jusqu'à aujourd'hui.
Le stoïcisme constitue l'une des principales philosophies de la période hellénistique, avec l'épicurisme et le scepticisme. Ce courant rationaliste se rattachant notamment à Héraclite (idée d'un logos universel), au cynisme (Zénon de Cition fut élève de Cratès), reprend certains aspects de la pensée d'Aristote.
Étymologie[modifier | modifier le code]
Le nom de Stoïcisme vient du grec Stoa poikilê ou "porte poécile" c'est-à-dire "peinte", parce que ce portique était orné d'une fresque racontant la bataille de Marathon. En effet Zénon enseignait ses leçons sous un portique de l'Agora à Athènes où les stoïciens se réunissaient et enseignaient. De là vient que le stoïcisme est aussi nommé l'école du Portique. Ce mot désigne aujourd'hui, dans l'usage courant, l'aspect moral de cette philosophie : on entend en effet par stoïcisme une attitude caractérisée par l'indifférence à la douleur et le courage face aux difficultés de l'existence.
Sagesse et philosophie[modifier | modifier le code]
Sommaire de la section
Définitions de la sagesse et de la philosophie
Divisions de la philosophie
Les sciences, instruments du sage
Unité du système stoïcien
La philosophie stoïcienne est un tout cohérent : c'est une philosophie de la totalité qui se veut consciemment systématique, ce qui est l'un des traits caractéristiques des systèmes de pensées antiques1. Cette doctrine procède à des divisions du discours philosophique, divisions qui servent à l'exposé de la doctrine, et à son enseignement. Il apparaît donc naturel de suivre ces divisions dans cet article.
Comme les autres philosophes hellénistiques, les stoïciens considèrent que la fin de la philosophie est éthique : pour eux, il faut « vivre en accord avec la nature ».
Définitions de la sagesse et de la philosophie[modifier | modifier le code]
La sagesse (sophia) est la connaissance scientifique des choses divines et humaines2.
Selon la distinction de Sénèque3, cette sagesse est le bien de l'esprit humain, parvenu à sa perfection, alors que la philosophie est l'amour de la sagesse et l'aspiration vers elle par la pratique et la théorie : « La philosophie tend là où l'autre est parvenue ». Elle est ainsi la pratique (askesis) de l'art (techne) de l'utile qui est l'unité et le degré le plus élevé de la vertu.
La philosophie se divise en trois parties, suivant en cela la division des vertus à leur niveau générique : la vertu physique, la vertu éthique et la vertu logique.
Divisions de la philosophie[modifier | modifier le code]
Le discours philosophique a trois parties : la physique qui est une recherche sur le monde et les objets qu'il contient ; l'éthique, qui concerne l'action ; la logique (ou dialectique), qui concerne le discours. Chacune de ces parties se divise à son tour en plusieurs parties (ces divisions seront exposées dans les sections correspondantes). Cette division générale, selon Diogène Laërce4, fut inventée par Zénon de Cition dans son traité Du discours, et fut reprise par Chrysippe de Soles5, Diogène de Babylone et Poseidonios6. Il semble que Cléanthe se soit écarté de cette division : il en donne six, la dialectique, la rhétorique, l'éthique, la politique, la physique, la théologie.
Ces parties sont appelées des espèces, des genres (ou des genres de théorèmes7) ou des lieux suivant les philosophes8. Les stoïciens utilisent, pour décrire cette partition de la philosophie, plusieurs comparaisons qui reflètent des désaccords au sein de l'école :
Selon la première, c'est la physique qui constitue le centre :
la philosophie est comparable à un Œuf : la logique est la coquille ; le blanc, l'éthique et la physique, le jaune.
Selon trois autres, c'est l'éthique qui occupe la place principale :
la philosophie est un champ fertile : la terre est la physique ; les fruits, l'éthique et le mur qui l'entoure la logique.
ils comparent enfin la philosophie à un être vivant, comparaison qui diffère des précédentes pour souligner que les parties de la philosophie ne sont pas séparables ; ainsi, par exemple, pour Poseidonios : la physique est son sang et sa chair, la logique ses os et ses tendons, l'éthique est son âme9.
enfin, pour Sénèque, l'éthique "forme le cœur" de la philosophie10.
L'image de l'être vivant paraît suggérer que la logique n'est pas un instrument ou une partie accessoire, seulement censée protéger l'essentiel : physique et/ou éthique. Elle n'est pas subordonnée à l'éthique ou à la physique comme une partie l'est à son tout (comme la coquille sert le jaune, ou comme le mur sert le fruit, en les protégeant tous deux). Elle est une partie première de la philosophie11, et non une partie de partie.
Si nous suivons Poseidonios et le témoignage d'Ammonios sur ce point, alors les trois parties sont à la fois distinctes, et solidaires, indissociables. Or, les textes ne sont pas clairs sur la question de savoir de quoi ces parties sont les parties : sont-ce les parties de "la philosophie"9, ou bien sont-ce les parties du "discours philosophique" seulement -étant donné qu'à côté du discours philosophique, il y a la vie philosophique-8 ? Si l'on s'en tient à ce que rapporte Sénèque12, de même que le cosmos est
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