La liberté selon Mill
Commentaire de texte : La liberté selon Mill. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar philojuju • 27 Mai 2022 • Commentaire de texte • 1 402 Mots (6 Pages) • 345 Vues
Intro : le texte de Mill évoque la manière de gouverner, La République démocratique, le mode de gouvernement qui se répand sur toute la terre de façon « puissante ». Il est donc selon lui normal qu’il fasse l'objet d'une analyse critique, qu'il nous délivre. Plus précisément il dénonce l’excès le plus grave qui résulte d'un abus du pouvoir détourné de sa fonction légitime, « la tyrannie de la majorité ». C’est la thèse centrale du texte.
La République du latin Res Publica, «la chose publique » désigne un régime politique dans lequel le gouvernement démocratiquement élu utilise son pouvoir pour promouvoir et protéger l'intérêt général de la population dans sa globalité. La République se définit également par opposition à la tyrannie, la tyrannie correspond à un usage abusif et violent du pouvoir politique, détourné de sa fonction légitime, qui est alors mis au service des intérêts particuliers de ceux qui gouvernent au détriment de l'intérêt général.
Mill réfute la thèse de Rousseau dans le Contrat Social, selon laquelle le pouvoir détenue par le peuple en démocratie fonctionne parce que seul le peuple est légitime à le détenir. Il cite un enjeu fondamental, relativiser les notions « d'autonomie politique » et « de pouvoir du peuple sur lui-même » qui n'exprime selon lui en réalité que la détention du pouvoir par une minorité au sein de la majorité.
On comprend alors la ligne directrice de sa thèse : la société doit se protéger de cette tyrannie de la majorité, véritable mal qui gangrène la république démocratique. Pour ce faire la démocratie doit mettre en place des dispositifs qui empêchent les dirigeants au pouvoir d'abuser de leur position.
Dans une première partie on va évoquer le mal de la tyrannie de la majorité, puis dans un second temps comment s’en protéger.
Donc tout d’abord voyons ce que recouvre cette notion de tyrannie de la majorité comme défaut majeur de la république démocratique.
Mill nous dit que la république démocratique s’est imposée comme régime de gouvernement dominant dans le monde au fil du temps. Son ouvrage « De la liberté » date de la seconde moitié du 19ème siècle.
Il faut rappeler que la première démocratie connue est celle d’Athènes au 5ème siècle avant JC et déjà à l’époque le débat sur la légitimité ou la compétence des « gens du peuple » à gouverner faisait débat. Aristote qui défend le régime démocratique comme conforme à la finalité naturelle du pouvoir politique et en tant que régime de « Droit » promoteur de l’intérêt général n’en est pas moins critique sur la capacité des « masses populaires à gouverner. Il préconise de confier les plus hautes fonctions à des gens compétents et de laisser la représentation populaire dans les assemblées délibérantes.
Déjà à l’époque cette démocratie était fragile et a failli à plusieurs reprises être renversée au profit de quelques élites. Platon, s’interroge également sur la compatibilité entre la défense d’un certain ordre moral et le gouvernement par le peuple.
Il est vrai que les assemblées populaires de la démocratie Athéniennes n’étaient pas à l’abri des démagogues et autres orateurs de haute volée prompt à emballer les foules pour que quelque cause que ce soit. D’autant plus que la démocratie Athénienne était une démocratie directe.
Le discours de Mill sur la critique de « l’autonomie politique » et du « pouvoir du peuple par lui-même » s’inscrivent dans ces pensées d’Aristote et de Platon.
Mill nous explique que « les gens du « peuple qui gouvernent ne sont pas nécessairement représentatif du peuple lui-même.
En cela il s’oppose pour partie aux philosophes des lumières (Rousseau Diderot) pour lesquels le détenteur ultime de l’autorité publique est le peuple même quand il délègue ses pouvoirs à des représentants. Dans la mesure ou le peuple exprime sa propre volonté il est légitime. Cette légitimité « naturelle » du peuple à bien gouverner car il gouverne pour lui-même et pour l’intérêt généralement, cette gouvernance paternaliste, est contestée par Mill.
Il invoque le fait qu’une majorité peut se comporter en dehors de l’intérêt général parce qu’elle serait en quelque sorte confisquée par une minorité : « ceux qui parviennent à s’imposer en tant que majorité ». LE propos est fort puisque Mill parle alors du danger « d’opprimer » une partie du peuple par cette majorité, situation qu’il qualifie « d’abus de pouvoir ». il faut donc se prémunir de cet abus pouvoir « au même titre » qu’un autre précise t’il, se plaçant alors bien en défenseur global de le république et de la démocratie. Ce qu’il craint c’est que cet abus de pouvoir d’une partie du peuple sur l’autre partie finalement n’entrave la liberté de ceux qui sont ainsi opprimés, ce qu’il craint c’est qu’aun nom du pouvoir du peuple, une majorité n’en viennent à contrôler, donc restreindre les libertés des autres non au nom de m’intérêt général, mais de quelques intérêts particuliers.
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