Conscience morale et psychologique
Fiche de lecture : Conscience morale et psychologique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar arthurloke • 3 Octobre 2014 • Fiche de lecture • 622 Mots (3 Pages) • 2 345 Vues
Conscience morale et psychologique
Les deux versants de la conscience
Le terme « conscience » est d’un usage courant : prendre conscience d’une situation, réagir en toute conscience, perdre conscience, avoir bonne ou mauvaise conscience, etc. Ces expressions révèlent la polysémie du mot, où convergent deux acceptions : l’une est morale (affirmée dès Socrate, qui évoque volontiers le « démon » l’invitant à telle ou telle conduite), l’autre est psychologique.
Origine des valeurs morales ?
La conscience morale implique la présence, en chacun, de valeurs qui l’aident à définir ce qui lui paraît bien ou mal. Elle débouche donc sur une question relative à l’origine de ces valeurs : me sont-elles fournies par une autorité extérieure (la famille, la société, ou Dieu) ? Ou est-ce moi qui les découvre ou les invente ?.
Conscience et sujet
La conscience psychologique peut se comprendre selon deux dimensions : d’une part, elle nous donne un savoir concernant nos actes (je suis conscient de ce que je vois en même temps que de voir) ; d’autre part, elle nous donne le sentiment d’être un moi singulier (le sujet s’affirme en s’opposant à tout ce qui n’est pas lui-même).
2 Situation et conséquences du cogito cartésien
La pensée présente à elle-même
Pour échapper à l’erreur, Descartes suspend tout jugement par un doute « hyperbolique ». Il met fin à ce dernier en découvrant la première vérité indubitable : le « je pense donc je suis ». L’existence humaine est ainsi capable de se saisir dans la conscience qui accompagne chacune de ses pensées (vraies ou fausses, peu importe). Le sujet est dès lors différencié de l’objet.
Une capacité d’auto-contrôle
Il devient alors nécessaire de décrire le mode d’être et les capacités de la conscience. Cette exploration sera menée, soit par l’introspection, qui prétend saisir un phénomène au moment même où il a lieu dans la conscience, soit par la rédaction d’un journal intime, qui enregistre les modifications du sujet en fonction de ce qu’il vit. Confirmant son existence, le sujet ambitionne de devenir, comme Auguste dans Cinna, « maître de soi comme de l’univers ». La conscience serait l’équivalent, dans l’individu, d’une capacité d’auto-contrôle ou d’un centre de volonté (qui, pour Maine de Biran, constitue le sentiment du moi).
3 La conscience contestée
Les philosophies du soupçon
De tels efforts pour décrire le moi interne constituent-ils une connaissance générale (ou scientifique) de la conscience ? Rien n’est moins sûr. Même avant Freud, la suprématie de la conscience est contestée de divers points de vue.
Auguste Comte élabore une critique radicale de l’introspection, incapable de livrer des observations objectives et généralisables.
Marx souligne la présence, dans tout sujet, d’une conscience de classe, liée à la situation sociale et qui croit rendre compte de la réalité : la conscience bourgeoise se livre à des interprétations conditionnées
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