Commentaire libre

Devoir 2

Pourquoi en faire un drame ?

Aujourd’hui, je suis adjointe administrative au CIUSSS du Saguenay Lac-St-Jean. Ma collègue Annie et moi y travaillons depuis maintenant 3 ans. Un soir, par mégarde, elle laisse accidentellement tomber son sac à main, et, ce qui s’en échappe, deux petites fioles de 80 ml chacune. J’ai tout de suite reconnu la provenance de ces produits, la pharmacie de l'hôpital. J’ai vu la peur s’installer dans ses yeux. Elle me raconte qu’elle n’avait pas le choix. Je lui dit qu’elle ne peut pas voler ce genre de chose, c’est illégal. Sa fille est malade et les médicaments ont tellement augmenté qu'elle a de la misère à joindre les deux bouts, même avec l’assurance du travail qui ne couvre pas tout, elle doit en débourser tout de même un montant, pour subvenir à leurs besoins, devrais-je alors porter atteinte à la règle de déontologie de ne pas informer le syndicat adjoint de l’acte dérogatoire donc je viens d’être témoin?

Dans ce cas, quelle que soit la décision que je prends, je suis obligée de sacrifier quelque chose qui est important pour moi. C'est pourquoi je me trouve confrontée à un dilemme éthique. Je pourrais décider de la dénoncer à notre syndicat pour être tout à fait honnête ou bien respecter la solidarité et l’empathie qui m'unit soudainement à ma collègue de travail. J’ai des enfants et je comprends son geste malhonnête, s’il n’y a pas d’autres solutions je n’ai pas à juger son choix. Annie quant à elle , se sentirait trahie par moi et en plus elle perdrait son emploi, je pourrais ne rien dire et personne ne saurait rien. Je ressens un infini cassure intérieur entre les valeurs auxquelles je suis attachée: d’un côté, l'honnêteté envers mon employeur et, de l’autre, l’empathie et la solidarité envers mon amie et la maladie de sa petite fille.

Ma première action possible est l'honnêteté que j’ai envers mon employeur. Mon patron veut que j'accomplisse les fonctions de mon travail en étant loyal et honnête. Comme bureaucrate je dois dénoncer ce que ma collègue a fait. Ce n’est pas comme s’il y avait un principe universalisation avec une loi qui serait permis de voler son boss, il serait illogique qu’une telle loi existe. « Nous ne pouvons vouloir que le vol soit une loi universelle, ce serait la destruction, pour qu’une action soit morale,il ne suffit pas qu’elle soit conforme à la loi,mais qu’elle soit faite uniquement pour la loi» (Kant ou les vertus de l’autonomie,tomes 414). Je pourrais perdre mon boulot et être aussi déclaré complice sans le vouloir. Ensuite, ma deuxième action possible serait l’empathie et la solidarité que j’ai pour ma camarade, une telle obligation irait à l'encontre du principe important reconnu au Québec, celui de la préservation du climat de travail, la paix industrielle. Par conséquent, mon employeur ne peut me demander d'être délateur de son personnel et pour ma part j’obéirai à l'impératif pratique donc je respecte l'intégrité envers mon acolyte. Il est donc permis de mentir pour couvrir un ami sans avoir de représailles.« Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle».(Kant).

Tout

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