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Apprendre à Vivre, ça Veut Dire Quoi Au Juste ?

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Par   •  12 Janvier 2013  •  973 Mots (4 Pages)  •  1 606 Vues

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« Apprendre à vivre » est le titre d’un ouvrage de Luc Ferry paru récemment, dont le but est de nous éclairer sur les différentes façons de conduire son existence. Tiens donc ! comme si vivre s’apprenait, me suis-je dit... Eh bien, il faut croire que oui. Bien qu’il soit nécessaire d’abord de vivre pour pouvoir ensuite philosopher, il faut bien admettre que respirer et satisfaire ses besoins vitaux ne suffisent pas à rendre pleinement compte de ce que signifie vivre. Donc il nous faut l’apprendre. Mais, si l’on en croit Aragon : « Le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard. » Alors… est-ce bien raisonnable ?

(Au cours du débat, on a écarté la notion de survie, qui concerne aussi bien l’homme que l’animal, pour ne s’intéresser qu’à la question du sujet.)

Si l’on peut apprendre à apprendre, peut-on réellement apprendre à vivre ? Peut-on domestiquer cette « volonté aveugle » de vivre ? Si vivre s’apprend, ce ne peut être que par l’expérience. On apprend à vivre comme on apprend à marcher, surtout par soi-même. Pour autant, peut-on apprendre seul à vivre ? Les autres ne jouent-ils pas un rôle primordial dans cet apprentissage ? À l’évidence, puisque vivre c’est aussi et surtout vivre parmi les autres, se conduire vis-à-vis des autres, avec les autres. Cet apprentissage s’effectuerait en deux temps : on apprendrait tout d'abord à être soi, à prendre conscience de soi en tant qu'individualité, et un peu plus tard, à être soi avec les autres, ce qui n’est pas une mince affaire. Cet apprentissage prend la forme d’un réapprentissage, voire d’un désapprentissage. La question devient alors : apprendre à vivre, n’est-ce pas réapprendre à vivre ? Se reconstruire après une expérience traumatisante, par exemple. Pour certains, la condition essentielle de l’apprentissage serait notre capacité à renoncer à ses convictions, à se déprendre de soi. Pour d’autres, on ne réapprend pas : « On reste sur sa ligne et on meurt à la fin. On ne peut qu'être soi-même, et c'est déjà pas mal. »

Si vivre s’enseigne, comment fait-on ? Qui sont les professeurs ? Quels livres lire ? Comment, par exemple, apprendre à se libérer de la peur de souffrir, de se tromper ? Cette peur qui limite notre espace de liberté et nous empêche ainsi d'exploiter pleinement nos potentialités. D’autant que souvent cette peur n'a pas de fondement réel : on a peur pour rien. Parfois, des cours particuliers sont nécessaires à la reconstruction de soi : le « Je ne peux pas te guérir sans toi » résonne alors avec le « Connais-toi toi-même » socratique. Pour ce faire, le saut du nid est salutaire, et apprendre à vivre reviendrait à sortir périodiquement de la chrysalide. Dès lors, apprendre et vivre semblent indissociables. On pourrait presque les tenir pour synonymes, sauf à considérer qu’« on n’apprend pas, on s’habitue ». Mais au fait, de quel enseignement parle-t-on ? C’est quoi au juste, apprendre à vivre ? S’agit-il de se préparer à mourir ? d’apprendre à vieillir ? de « vivre sa vie » (comme si vivre tout court ne suffisait pas) ? Ou s’agit-il de vouloir perdurer, de prendre son temps, de vivre au présent ?

On s’aperçoit qu’il est pratiquement impossible de répondre à la question de l’apprentissage de la vie sans parler

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