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Second discours de Jean-Jacques Rousseau

Commentaire de texte : Second discours de Jean-Jacques Rousseau. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  3 Février 2022  •  Commentaire de texte  •  2 226 Mots (9 Pages)  •  891 Vues

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        Au cours de ce passage du Second discours, Jean-Jacques Rousseau se demande si la conscience de soi, c'est à dire la conscience de ce qui se meut en nous, est véritablement la connaissance de soi ? Aussi, il établit un rapport entre cette conscience de soi et la sagesse de l'Homme autrement dit, la parfaite connaissance de toutes les choses qu'il peut savoir. En vérité, l'auteur, après avoir définit le moi humain, affirme qu'il est nécessaire de le séparer de cette fausse identité sociale que l'Homme se donne puisque ce n'est pas lui. En d'autres termes, de dissocier les limites de chacun qui proviennent de la nature et cette vanité qui nous fait être extérieur à nous-même. Finalement, Rousseau explique que ce phénomène de vanité a pour source l'opinion publique donc la société et que cette dernière étant un frein à la connaissance du moi humain empêche toute sagesse. Le moins que l'on puisse dire est que cette thèse ne va pas de soi. En effet, n'est-il pas paradoxal de soutenir l'idée que l'Homme lui-même figure comme la cause essentielle de sa méconnaissance de lui-même et donc de son moi humain tandis qu'il apparaît comme étant la personne la plue proche de son soi ? En d'autres termes, ne peut-on penser que le moi humain puisse s'obtenir à travers cet Homme conscient qui sillonne une société qui paraît comme le guide ultime vers ce qui nous définirait le mieux ? Pour répondre à cette question, commençons par analyser l'opinion publique qui est la source d'une vanité humaine qui nous fait vivre hors de nous. (l.1 à 7) Ceci étant posé, nous pourrons comprendre pourquoi le retour à soi et la séparation d'avec autri est nécessaire pour nous comprendre (l.7 à 10) et pour pouvoir mettre en place les conditions de la sagesse. (l.11 à la fin)

        

        Notre but est de déterminer pourquoi Rousseau peut affirmer que nous avons à nous séparer pour nous connaître nous-même. Pour ce faire, commençons par nous demander quels aspects de la vie peuvent nuire et ainsi, déconsidérer le moi humain qui constitue chaque être. L'auteur expose dans un premier temps l'aspiration générale de l'Homme à s'en tenir à l'opinion publique en ce qui le concerne. Or, sachant que l'opinion publique désigne la convergence des convictions et des valeurs, des jugements, des préjugés et des croyances partagés par le plus grand nombre de personne dans une société, on peut s'intérroger sur sa réelle utilité. Elle reflète effectivement un avis divisé entre diverses personnes à la conscience subjective différente. Ce dernier représente alors un réel danger pour chacun de nous puisqu'il nous fait perdre les vraies valeurs de notre existence à savoir nos jugements originaux. En se préoccupant de l'opinion publique, chaque Homme étend pour ainsi dire son existence tout autour de lui en la plaçant hors de lui et cela, sans véritablement se préoccuper de son for intérieur, c'est à dire du plus profond de sa conscience, de sa partie la plus intime. Rousseau explique ici que l'espèce humaine ne se comprend pas à partir de ce qu'il y a d'intime en lui mais au contraire de cette opinion publique, c'est à dire des jugements de chacun. Si d'ailleurs, il contredit l'attitude qui consiste à réserver quelque chose dans son propre coeur alors, on peut dire qu'il ne s'écoute pas lui même. Or, que comprendre par le terme coeur ? On peut se demander dans quel but Rousseau a-t'il voulu développer cette pensée. Bien évidemment, l'objectif ici n'est pas de créer un rapprochement avec l'organe vital mais au contraire d'évoquer l'aspect métaphorique de ce dernier. Effectivement, le coeur est aussi le siège de la sensibilité et de la connaissance de chacun et donc, du jugement que l'on peut se faire de nous et de nos actions. Dans cette optique là, on peut alors imaginer que l'auteur oppose l'opinion publique et ces jugements moraux au coeur qui est le fondement même de la sensibilité de tous. Or, en étant sans cesse occupé de l'opinion publique et donc de la société qui nous entoure, nous nous détachons peu à peu de l'ensemble de ces états sensitifs et des réactions correspondantes qui peuvent être déclenchés en nous. Ainsi, on comprend que se détacher de notre fausse identité sociale et de tout ce qu'elle comprend pourrait permettre à l'Homme de se juger et de se connaître soi-même. Puis, pour continuer l'illustration de sa thèse Rousseau y soumet un nouvel aspect. En effet, la métaphore de l'araignée qu'il compare à un "petit insecte" qui file de sa substance une grande toile, nous laisse prendre conscience que l'expansion de l'Homme qui s'en tient à l'opinion publique est comparée à la toile d'araignée et l'Homme lui-même à l'insecte qui est au centre de la toile. Seulement, qu'entendre par substance ? Il est ici question de nommer la persistance de ce qui existe en soi par opposition aux phénomènes changeants. C'est en fait par la toile que l'être humain est sensible, autrement dit, c'est à travers elle qu'il est susceptible d'être affecté mais également de percevoir. Finalement, cela reflète parfaitement l'importance de l'opinion publique chez l'Homme. Il en est entouré alors que sa substance elle, n'est que minime face à cette grande toile qui se construit aux alentours. Ainsi, on ne se connait plus vraiment nous même puisque cette fausse identité sociale liée à l'opinion publique prend de plus en plus d'espace face à un coeur qui se referme. Aussi, Rousseau précise que cette toile d'araignée constitue la vanité de l'Homme. Or, le concept de vanité se rapproche d'un certain amour-propre qui résulte de la confrontation de l'image de soi avec l'avis et l'appréciation de l'autre. Car nous recherchons chez l'autre la reconnaissance de nos actions et de nos qualités. De l'autre côté, la vanité elle, nous fait croire que nous sommes ''la référence'' en toutes choses et particulièrement dans nos jugements. Ainsi, l’image de soi-même se traduit dans le regard des autres sans jamais trouver sa vraie valeur qui, elle, est intérieure. Amour-propre et Vanité ne vivent que dans et par le regard des autres. Ils nous masquent ce qui est notre véritable image de soi, que nous pourrions trouver par une perception juste de nous-mêmes. Mais comment pouvons nous comprendre que ce soit en se préoccupant de l'opinion publique que l'Homme fait preuve de vanité ? Rousseau indique que le vaniteux ou l'Homme social est touché de l'extérieure comme la toile d'araignée et que, c'est précisément l'opinion publique qui en est la cause. D'ailleurs la vanité, qui suppose qu'on se montre aux autres, implique naturellement un certain jugement et donc une apparence influencée et adaptée à la société. Par conséquent, on se rend compte que l'être humain dépend de l'extérieur lorsqu'il est s'élève par sa propre vanité. Ces deux concepts sont alors véritablement liées puisqu'adopter les opinions d'une majorité c'est adhérer et suivre les jugements moraux de l'opinion publique. Ainsi, cette dernière fait que la vanité déconstruit la sensibilité de l'Homme puisqu'elle constitue une réelle perte de soi. Cependant, peut-on imaginer la portée évidente qu'elle peut avoir sur l'humain ? Rousseau soutient l'idée qu'on en est étroitement rattaché et que, le moindre fil de cette toile qu'on toucherait mettrait alors l'insecte qui est l'Homme en mouvement. De cette manière on comprend que c'est cette vanité qui permet à l'insecte de maintenir une certaine forme d'énergie. Puisque dans le cas contraire, il mourrait de langueur en cas d'inactivité. Aussi, si cette vanité venait à être déchirée, autrement dit dans le cas où l'opinion publique en venait à ne plus correspondre au désir réel de l'Homme alors il viendrait comme par sorte d'automatisme la reconstruire immédiatement. Finalement, l'opinion publique semble tellement fondamental à l'Homme que la question suivante en découle. Comment se fait-il qu'il soit autant impliqué à la reconstruction d'une toile qui reflète l'opinion publique d'une majorité qui n'est pas celle de sa sensibilité profonde voire qui n'est pas juste ? Dans ce cas précis, la conscience que l'être humain a de soi n'est pas une connaissance de soi étant livré aux valeurs et convictions des autres.

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