Le langage

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Le langage

        « L’invention du langage est le plus bel aveu de notre incapacité à nous comprendre » disait Henri Loevenbruck écrivain français contemporain. Selon lui, le langage n’est pas une facilité d’accession à la communication, à l’échange avec les autres mais est bel et bien un frein à l’ouverture de soi aux autres. Le langage désigne la faculté ou l’aptitude à constituer un système de signes (visuels ou oraux), elle s’oppose de ce fait à la langue qui est ici l’instrument de communication propre à une communauté humaine.

        Depuis de nombreuses années, la question du langage comme étant la faculté par excellence qui distinguerait l’Homme civilisé de l’animal primaire dont il partage de nombreux points communs comme celui de vivre, de respirer ou de se mouvoir. Pour de nombreux philosophes et de nombreux scientifiques, la parole serait donc la réponse ultime à la grande question de la différence essentielle entre l’humain et l’animal. Les Hommes partagent un point commun qui est la communication, et cette communication est rendue possible grâce au langage, aptitude dont sont dépourvus les animaux, la parole et le langage deviendrait donc les propres de l’Homme au même titre que la morale. La communication devient donc la fonction principale du langage car, lorsqu’on évoque le terme communication au pense directement à la parole ; parler c’est communiquer, on ne peut donc pas communiquer sans parler.

        La communication est-elle la première fonction du langage ?

        Premièrement, il sera question de voir que le langage permet la communication, ensuite nous verrons que le langage n’est pas qu’un simple outil et enfin nous verrons que le langage humain ne se réduit pas qu’à une seule fonction.

I. Le langage nous permet de nous ouvrir à l’autre

A. Le communautarisme de l’opinion

        Quand nous prenons la parole (en public par exemple), c’est dans le but de dire ce que l’on pense, d’exprimer sa pensée donc ; ainsi, de ce fait, en faisant parvenir au public notre pensée, en l’exprimant de manière publique nous communiquons aux autres personnes qui sont avec nous ou qui nous écoutent notre pensée. De plus, si l’on regarde l’étymologie du mot communiquer on peut s’apercevoir que le mot communiquer vient du mot latin « comunicare » qui signifie mettre en commun, transmettre quelque chose ; le fait de communiquer nous désigne donc ici la mise en commun, le partage de quelque chose, ici notre idée. Lorsque l’on communique il y a donc une désappropriation de l’idée qui est notre, à partir du moment où nous partageons notre pensée de manière audible, et que d’autres personnes l’entende, nous n’avons plus de propriété sur ce propos, il ne nous appartient donc plus personnellement mais est donc une chose publique qui est donc réutilisable par les autres (par exemple : si un professeur communique son cours à ses élèves par voie orale ou par voie écrite son cours ne lui appartient désormais plus à titre personnel car il l’a partagé à d’autres que lui).

        Ainsi, le langage oral ou écrit est ici comme un moyen ou un instrument dont la fonction principale est de communiquer ; c’est par le langage et grâce au langage que nous pouvons communiquer avec les autres, mettre en commun nos idées ou encore se comprendre mutuellement.

B. Les mots servent à extérioriser nos pensées.

        Pour John Locke (philosophe anglais du XVIIème siècle dont les principales théories sont sur l’Homme et sa condition) le langage est là, il a été créé afin de pouvoir faire en sorte que les Hommes puissent entrer en relation et échanger (leurs idées, leurs sentiments…). Le langage est donc une invention, il ne serait donc pas inné et propre à l’Humain mais l’Homme l’aurait façonné de manière à trouver une substitution au langage primitif. Dans son Essai Philosophique concernant l’entendement humain Locke va écrire « Comme on ne saurait jouir des avantages et des commodités de la société sans une communication de pensée, il était nécessaire que l’homme inventât quelques signes extérieurs et sensibles par lesquels ces idées invisibles dont nos pensées sont composées, puissent être manifestées aux autres ».

        Pour Locke ici, le langage est une fabrication de l’homme qui ressentait le besoin immense de s’exprimer et de faire parvenir ses ressentis à ses comparses. Le langage apparait ici comme un outil de matérialisation de ses idées, le langage permet de rendre tangible une notion abstraite qui gît dans notre esprit. Les mots sont des signes de langue qui ont pour fin de rendre extérieures des pensées intérieures.

II. Le langage n’est pas qu’un simple instrument

A. La communication assure tant bien que mal la fonction du langage.

        Souvent, le langage se révèle infructueux lorsque l’on veut exprimer quelque chose on se dit à soi ou aux autres personnes qui nous entoure « je n’arrive pas l’expliquer mais j’ai l’idée dans la tête » ; le langage en effet, est souvent incapable de nous aider à communiquer et à extérioriser ce que nous voulons dire.

        Le langage n’est qu’un outil conventionnel utilisé de sorte à ce qu’il permet d’extérioriser nos pensées mais pas de la manière la plus fidèle possible, il y a une faille dans l’efficacité du langage. De plus, les mots sont les mêmes pour tout le monde, ils servent donc à détailler des idées de manière à ce qu’elles conviennent à la majorité des personnes ; le sens des mots est donc généralement très global, de ce fait nous ne pouvons pas parfaitement exprimer notre ressenti tel qu’il est conceptualisé dans notre esprit. Le langage, bien qu’il soit un outil qui peut sembler complexe à étudier montre ici des signes de faiblesses et montre par là-même que le langage n’est pas tout dans la communication, il serait donc très imprudent de faire le raccourci entre langage et communication et dire que le langage c’est la communication.

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