Admettre l'existence de pensées inconscientes implique-t-il une remise en question du sujet ?
Dissertation : Admettre l'existence de pensées inconscientes implique-t-il une remise en question du sujet ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lucasgallier • 22 Novembre 2017 • Dissertation • 2 504 Mots (11 Pages) • 2 253 Vues
Philosophie
Admettre l'existence de pensées inconscientes implique-t-il une remise en question du sujet ?
En règle générale, l'Homme a le sentiment d'être conscient du monde qui l'entoure, il en comprend une partie des mécanismes et plus encore il pense connaître ses désirs et la liberté qu'il doit atteindre au contact de ce réel dans lequel il évolue. Or si l'Homme était si sûr d 'être la personne qu'il est, comment expliquer les changements d'états d'esprits qui peuvent avoir lieu dans sa personnalité ? Ou alors, quelles sont les explications concernant certains évènements comme les actes manqués ou les lapsus, qui sont par définition des actes « imprévus » par la conscience.
Il faut ici bien admettre que l'esprit humain est le siège de nombreuses perceptions et décisions inconscientes qui ont un impact sur la vie du sujet.
La question que soulève ce problème est désormais la suivante : Quelle place occupent réellement ces pensées inconscientes dans la vie du sujet ? Cet inconscient pourrait-il remettre en question la responsabilité de l'Homme sur ses actes et par extension sa liberté ?
D'un côté ces pensées inconscientes pourraient se manifester dans la conception des désirs de l'Homme. En effet si l'Homme a connaissance des désirs qu'il souhaite assouvir, et donc de la liberté qu'il doit devenir, en revanche il n'en connait pas l'origine. Je ne peux savoir pourquoi je suis attiré par telle ou telle chose, pourquoi certains éléments me causent du tort et pourquoi d'autres me procurent du plaisir. On peut ici voir une réelle influence des pensées inconscientes, mais néanmoins dans ce cas de figure la conscience reste prédominante sur l'inconscient. Je connais mes désirs, mais je peux ou non les réaliser, la conscience serait ici plus puissante que l'inconscient dans la définition de l'Homme que je suis.
Mais il existe plusieurs doctrines sur la question, les analyses de Freud ainsi que les conclusions et la méthode qu'il a développé concernant l'approche de l'inconscient feront ici office d 'exemple. Selon lui l'inconscient se développe d'une façon bien plus présente que précédemment évoqué. L'Homme serait défini par ses pulsions et non par sa conscience, or si l'Homme n'obéit qu'à ses désirs et ses pulsions, on est face à un réel déterminisme de l'esprit humain et cela impliquerait évidement une remise en question du sujet.
Tout d'abord, comment se manifeste une pensée inconsciente ? Quelles sont leurs origines ? Lorsque l'Homme observe une scène, son attention et par analogie sa conscience n’est généralement focalisée que sur l'objet de son attention. L'Homme a le sentiment que seul l'objet visé par sa conscience existe dans une telle situation, reste que les objets en périphérie du centre de l'attention sont présents et il semble évident que même lorsque nous ne les visons pas directement ces objets sont perçus d'une façon ou d'une autre par l'esprit. Pour expliciter notre propos nous pouvons introduire l'exemple de Leibniz ; lorsque l'Homme écoute le bruit d'une vague il perçoit en réalité les multitudes de vaguelettes qui constitue la vague, il n'a pas conscience du bruit des vaguelettes prises à l'unité et on pourrait penser qu'elles sont imperceptibles pour la conscience. Mais prises à l'unisson nous les percevons par l'intermédiaire des vagues qu'elles produisent. Le bruit d’une vaguelette unique est infinitésimal au point que consciemment nous ne la percevons pas mais reste que celui-ci est inconsciemment perceptible pour l'esprit humain. L'Homme peut avoir conscience de l'objet de son attention (chez Leibniz la vague) mais il ne peut saisir qu'inconsciemment toute les parties que le définisse (les vaguelettes). En bref, lorsque l'Homme voit une scène, son esprit est assailli consciemment par la globalité superficielle de la scène étudiée alors que les parties la composant sont dirigées et interprétées par notre inconscient.
On a mis en évidence l'existence de pensées inconscientes. Reste à déterminer leur influence sur la détermination de l'Homme. En effet, ces perceptions inconscientes ne sont pas sans conséquence sur l'esprit humain. Elles forment en nous une multitude de représentations inconscientes qui peuvent aboutir à certains actes que l'on ne saurait expliquer, à des changements de nos états d'esprit. Pour être plus clair, ces représentations créent en nous un état de non tranquillité. L'esprit n'est jamais au repos, ces représentations sans conscience peuvent aboutir à la création d'un désir, d'une inclinaison, qui elle, sera consciente et que notre esprit nous pousse à assouvir pour retrouver un semblant de tranquillité. Nos pensées inconscientes seraient la cause des désirs, cet appétit que nous avons se manifestant lorsque nous investissons dans un objet le potentiel plaisir qu'il peut nous procurer et alors nous apaiser.
Si l'inconscient est le lieu de création de nos désirs, cela implique-t-il pour autant une remise en question du sujet ? Il est évident que l'Homme ne peut pas se connaître parfaitement, ses désirs lui seront toujours inconscients dans leur formation. Mais il reste que l'Homme choisit ou non de satisfaire ses désirs. Sa liberté n'est pas remise en cause, celle-ci ne se résume pas à l'accomplissement des désirs qui nous habitent, et d'ailleurs si l'Homme obéissait aveuglement à ceux-ci, il serait esclave de ses désirs et il ne serait plus libre. Ces pensées inconscientes, nous saisissent de telle sorte que nous connaissons nos désirs, au contact du réel, des autres, l'Homme voit ses désirs bridés par les interdits, également par les objectifs, la liberté qu'il veut s'octroyer. Ici, l'existence de pensées inconscientes ne remet en question le sujet, sa liberté, sa morale se développent indépendamment des désirs inconscients, et dès lors que l'Homme peut se déterminer par lui-même il reste libre et il n’est pas remis en question.
Dans quel cas pourrait-on alors penser que ces pensées inconscientes impliqueraient une remise en question du sujet ? En d'autres mots, qu'est ce qui pourrait nous amener à penser que l'Homme ne se détermine plus par lui-même ?
On a émis l'hypothèse que l'Homme subissait des inclinaisons de la part de son inconscient qu'il
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