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Discuter est-ce renoncer à la violence ?

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Par   •  2 Janvier 2022  •  Dissertation  •  3 621 Mots (15 Pages)  •  1 144 Vues

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KOLLE PHILO

 DISCUTER, EST-CE RENONCER A LA VIOLENCE ?

        INTRODUCTION

        A la lumière des événement historiques passés, la violence s’est avérée être un outil de revendication efficace pour les Hommes. Mais notre héritage démocratique a laissé entrevoir une autre mode de fonctionnement, permettant un meilleur équilibre notamment dans les relations diplomatiques entre puissances politique : l’utilisation du langage.  Anna Arendt disait « Être politique, vivre dans une polis, cela signifiait que toutes choses se décidaient par la parole et la persuasion et non par la force ni la violence ». On peut se demander si ces deux modes d’actions sont entièrement opposés. Ainsi il y aurait une différence de nature entre le langage et la violence, une substitution. Mais est-ce le cas ?  Discuter, est-ce renoncer à la violence ?

        Renoncer par définition, c’est cesser par une décision volontaire de prétendre à quelques choses, et d’agir pour l’obtenir. C’est se désister du droit qu'on a sur cette chose, renoncer à une succession c’est par conséquent accepter de ne pas jouir de celle-ci. De même si renonce à une personne, alors on fait le choix de s’écarter, de se dispenser de sa compagnie. Mais on renonce aussi à des projets, des compétitions alors le renoncement s’oppose à la persévérance. Renoncer ce peut être se détacher de certaines possibilités afin de s’en libérer. C’est également décider d’ignorer, d’enlever à la conscience la part du possible qui a été écartée.

        Discuter dans son sens le plus commun, c’est parler, user du langage pour échanger avec quelqu’un, donc converser ou dialoguer. Ce peut être du bavardage mondain ou des discussions, étayées d’arguments, sur des sujets plus pointus. On discute politique, astronomie, gastronomie…A l’inverse de discuter, on se tait. Mais discuter c’est également débattre, étudier le pour et le contre, examiner contradictoirement une question pour l'approfondir, la régler ou prendre une décision. C’est le fruit d’une réflexion, d’une certaine rationalité. Il est possible de discuter une décision prise, une solution, un projet de loi pour en évaluer la véracité ou la valeur. Il y a donc parfois une volonté de remise en question voire de contestation. Par exemple, lorsqu’on discute les ordres, on refuse d’obéir. En ce sens, le contraire de discuter c’est admettre, accepter sans parlementer.

        La violence peut être un abus de force. Faire violence à qqn, c’est agir sur lui ou le faire agir contre sa volonté, en employant la force ou l'intimidation au lieu d’essayer de le convaincre ou de le persuader. Une violence c’est aussi un acte violent. On dit d’une personne qu’elle subit des violences, des sévices et lorsque celles-ci s’étendent sur la durée, il est question de maltraitance. Elle est très souvent associée à une extrême véhémence, une grande agressivité les propos, le comportement. On dit souvent d’un individu qui fait preuve de violence qu’il manque de douceur, de gentillesse et de sang-froid. Elle est souvent synonyme de démesure. La violence d’un sentiment est son caractère extrême, la violence de l’amour c’est la puissance, l’ardeur voire la frénésie qui ne peut qu’être difficilement modéré, arrêtée. Elle se produit ou produit ses effets avec une force intense, brutale et souvent destructrice. Des vents qui soufflent avec violence s’oppose à la douceur, d’une brise par exemple.

        La question ici réside dans la substitution de violence par l’utilisation du langage ? Est-ce que la discussion est synonyme d’annihilation de toute forme de violence, ici LA violence en générale.

        Si par renoncer on entend se détacher, abandonner alors il est logique que la discussion comme marque de rationalité, qui nécessite un débat, un temps d’échange soit une barrière à l’impulsivité et la démesure de la violence. Mais si par renoncer on entend ignorer cela reviendrait à dire qu’il y a dans toute forme de discussion, une violence explicite ou non que l’outil du langage, du discours promulgue du moins ne suffît pas effacer.

Dans un premier temps nous verrons que la discussion permet l’abandon d’une forme de violence.

Dans un second temps nous verrons qu’il est impossible de faire disparaître la violence par la discussion, dans le dialogue avec autrui.

Enfin nous nous demanderons si la violence est toujours à bannir dans une discussion.

        Tout d’abords la discussion donc le recours au langage permet de renoncer et se détacher de la violence parce que nécessite un temps de réflexion et de discussion et donc de suspension de la violence. En effet, il est impossible de simultanément parler et exercer une violence ouverte. Les paroles ne sont que performatives. C’est-à-dire elles sont antérieures à l’acte annoncé. C’est le propre d’une menace. Lorsqu’on menace un individu, on lui promet des sévices qui ne sont pas encore commis. Ainsi, discuter implique une prise de distance, de recul par rapport à la situation, il y a certes une planification de potentielles violences mais elles sont envisagées sur un plan symbolique, celui du langage qui remplace le réel par son évocation. La violence à laquelle on a recours est aussi le fruit d’un manque d’outil linguistique. Le temps de latence, de réflexion sur le choix de ses mots permet d’atténuer voire de supprimer tout ce qui pourrait nourrir des malentendus et des réactions vives. Ce processus de réflexion qui précède l’expression est le propre de l’Homme, le langage est avant tout une faculté qui témoigne de notre capacité à penser. Et le temps même de l’expression est nécessaire pour comprendre l’origine d’une violence interne et remplacer la violence externe. Selon Hegel, l’inexprimable est « quelque chose de trouble qui n’acquiert de la clarté que lorsqu’il peut accéder à la parole ». La violence est donc un prétexte, une facilité, pour l’homme car elle n’est pas régulée par l’instinct comme chez les animaux. La discussion puisqu‘elle implique une réflexion antérieure et le développement de la pensée par la discussion, permet de renoncer à l’usage de la violence en faveur de l’usage du langage.

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