Discuter est-ce renoncer à la violence ?
Dissertation : Discuter est-ce renoncer à la violence ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ArthurPandragon • 14 Avril 2022 • Dissertation • 2 399 Mots (10 Pages) • 474 Vues
Ce sujet est un sujet transversal qui met en relation plusieurs notions du programme: la liberté, la vérité, l’Etat, la moraleetla justice.C’est d’ailleurs, comme nous le verrons, surtout la notion de justice qui constitue, selon nousle centre «secret» de cette question. Le candidat a donc la possibilité de choisir plusieurs aspects du cours et il peut ainsi plus aisément laisser libre cours à sa pensée personnelleet c’est une bonne chose car la philosophie a cette ambition de renvoyer chacun à sa propre pensée.Toutefois, si Le candidat ignore la notion dejustice ou d’éthiquedans le traitement de ce sujet, il peut passer à côté de celui-ci. De plusce sujet très en lien avec les grands enjeux du monde contemporain.Comment reformuler cette question? Il s’agiticide se demander si l’échange peut être un moyen d’éviter la violence et sile meilleur moyen de vaincre la violence est de passer par l’échange et le dialogue. Mais ce sujet s’interroge aussi sur le dialogue. Est-ce que celui qui dialogue veut toujours faire cesser la violence? N’y a-t-il pas parfois de la mauvaise foi chez ceux qui prétendent vouloir dialoguer avec nous? Quelles sont donc les conditions d’un échange fructueux? La construction de l’éthique et de la société passe-t-elle nécessairement par l’échange? C’est un sujet d’actualité car nos sociétés sont traversées par des crises de plus en plus fortes, des tensions de plus en plus conséquentes.Face à ces tensions, certains soutiennent qu’il faut reprendrele dialogue alors que d’autres considèrent que tout dialogue est devenu impossible du fait de la mauvaise foi de certains interlocuteurs.Un fait peut être souligné ici: les individus se parlentde moins en moins. Les groupes n’échangent plus. On parle de «guerre de générations» de «fin de l’amour» et de guerre des sexes. Est-ce bien le cas? Ce sujet est une occasion de réfléchir à cette réalité de notre époque. Nous vivons à l’heure du narcissisme et de l’individualisme nous disent des auteurs comme C. Lasch,dans son livre,La culture du narcissisme. Ce narcissisme caractérise-t-il notre époque? Il faut s’interroger ici sur cette problématique. Plusieurs éléments expliquent une telle évolution(si elle est réelle)et le candidat pouvait ainsi mettre en évidence les causes de la violence actuelle des sociétés post-moderneset il peut aussi s’interroger sur l’individualisme contemporain.Il pouvait ensuite proposer des solutions en s’inspirant de son cours sur la justice. C’est donc un sujet important qui va permettre aux jeunes et moins jeunes de s’interroger sur les nécessités du dialogue dans une époque qui ne sait plus trop parler ni échanger.Mais aussi c’est un sujet qui peut permettre de réfléchir sur le repli sur sa sphère qui caractérise le monde contemporain. En première partie, les causes de la violence contemporaine(ou du repli sur soi)pouvaient être explorées. A ce sujet, un auteur comme J F Lyotard dans son texte la condition post-modernepouvait être utilisé. Mais d’autres références étaient possibles nous l’avons noté. Aucune référence n’est obligatoire en philosophie.Dans ce texte Lyotard explique que nous sommes à l’époque post-moderne. Être post-moderne ce n’est plus être moderne. C’est précisément ne plus se reconnaître dans les valeurs de la modernité. Mais c’est également vivre dans un monde où il n’y a plus de langage commun. Lyotard évoque la disparition d’un méta-langage. Les groupes ont tous des valeurs
. Chacun parle(et pense selon lui juste)selon une logique qui est la sienne. Il ne parvient plus à échanger avec l’autre. Un tel, par exemple sera croyant et l’autre au contraire considérera que la religion est une contrainte. Un tel croira fermementen la science et tel autre seradans une logique complotiste, considérant que les grands labos pharmaceutiques dirigent le monde.Entre les différents groupes, des valeurs différentes sont prônéeset parfois les individus sont aux antipodes au niveau de leurs propres croyances. Pour cette raison, Lyotard évoque la notion de «différend» pour expliquer les relations qui existent désormais entre les hommes. Le différend est encore plus profond que le conflit. En effet, il suppose des individus et des groupes qui n’ont pas les moyens de trouver des langages communs, des espaces communs pour dialoguer.Aujourd’hui, selon lui, c’est bien le différend qui caractériserait le social. Ce ne serait plus le lienqui pourtant forme son essence même (en principe).En deuxième partie, il pouvait être justement mis en évidence cette nécessité de dialoguer pour construire une sociétéqui ne peut se penser dans le désordre, le conflit et l’ignorance de l’autre.Hobbes l’a bien montré dans son Léviathan. Il faut un Etat pour coordonner les groupes. Mais cet Etat ne peut plus être l’Etat hobbesien qui prétend gouverner les autres de haut et de manière verticale et dictatoriale ou dominatrice. Il faut s’adapter à la nouvelle donne qui est la forme de nos sociétés plurielles.C’est d’ailleurs la thèse que soutient le philosophe contemporain J. Habermas dans son texte, De l’éthique de la discussion. Pour lui, la seule exigence éthique, c’est-à-dire le seul devoir moral de tout homme et de tout groupe est d’engager l’échange avec l’autreet plus encore à l’heure de la société globalisée ou les conflits internationaux se mélangent aux conflits nationaux et où les réseaux sociaux et les médias, voire les transports faciles ont transformé le monde en un «village mondial». En conséquence, dans cet environnement, pour «faire société» comme on le dit aujourd’hui, il est indispensable, selon lui, d’engager un dialogue avec autrui, avec celui qui est différent. Ce dialogue est le cœur même de toute société
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