A quelle connaissance de soi-même un individu, dans sa solitude, peut-il accéder ?

A quelle connaissance de soi-même un individu, dans sa solitude, peut-il accéder ?

Dans sa pièce de théâtre Huis clos, le dramaturge, écrivain et philosophe Sartre fait dire à l’un de ses personnage, Garcin, la phrase devenue célèbre : « l’enfer, c’est les autres » démontrant que l’on ne peut se connaître qu’en étant seul : les autres nous proposant des échanges teintés de mauvaises pensées. Cette pensée amène à expliquer la solitude, considérer comme une « expérience vécue de soi » par Rousseau au regard des travaux académiques de Starobinski. En effet, dans le cadre de sa thèse intitulée La Transparence et l’Obstacle, Starobinski évoque la faculté de la solitude à permettre d’éveiller chez l’individu sa véritable nature. La connaissance de soi-même se définit dans ce cas comme la capacité pour un individu à exprimer un désir introspectif et nourrir ce désir en apportant des éléments à sa propre conditions, ne la fuyant pas par un divertissement tel que l’imagine Pascal dans ses Pensées.

Dans ces conditions et au regard des travaux de Pascal, Rousseau et Starobinski : comment peut-on définir l’expérience du soi authentique dans un contexte de solitude ?

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La connaissance de soi n’est possible uniquement si l’on arrive à être intégré dans un environnement solitaire. C’est en effet le postulat de départ choisi par Rousseau pour considérer que se connaître soi-même, c’est avant toi être avec soi-même. Dans Rêveries d’un promeneur solitaire, le philosophe du siècle des Lumières met en évidence cette nécessité pour les individus de vouloir se connaître véritablement, de manière « authentique ». Cette volonté pour l’individu d’arriver à une connaissance de soi-même est selon l’auteur un désir naturel qui ne peut être assouvi que dans le cadre d’une solitude. En effet, dans le texte de Starobinski, l’auteur cite Rousseau par les mots suivants : « Passant ma vie avec moi, je dois me connaître ». Cette référence à Rousseau souligne l’importance naturelle que l’individu doit accorder à sa propre condition afin d’accéder à ce qui est considéré comme – selon Starobinski - « essentiel ».

Or, cette faculté de s’ouvrir à soi-même et de se comprendre, voire de se connaître, n’est possible que dans le cadre d’une certaine solitude. Pour le comprendre, on peut notamment prendre l’exemple de Télémaque écrit par Fénelon : le personnage principal arrive à s’ouvrir à des sentiments et des pensées nouvelles lorsqu’il est dans plongé dans une solitude à laquelle il n’avait pas forcément l’habitude auparavant. On comprend donc que la solitude représente une porte d’entrée vers une connaissance authentique de soi qui ne soit pas dissimulée par une camaraderie.

Autrement, l’individu ne dispose d’une connaissance de soi qui n’est que partielle et trouble : la connaissance de soi permet – selon les mots de Starobinski s’appuyant de la réflexion de Rousseau – d’accéder à un « spectacle sans ombre » dans lequel l’individu peut à la fois disposer d’une vue lucide sur ses propres qualités mais également sur ses défauts et ses faiblesses. La seule exception de ce spectacle réside dans l’oubli naturel qui constitue pour

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