Participation à l’élaboration et à la conduite du projet éducatif spécialisé
Étude de cas : Participation à l’élaboration et à la conduite du projet éducatif spécialisé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Fanny Jérôme Fofingue Legathe • 2 Janvier 2022 • Étude de cas • 5 726 Mots (23 Pages) • 1 714 Vues
5.2. – Situations en rapport avec le domaine de compétence 2 du DE ME
Domaine de compétences 2 du DE ME : Participation à l’élaboration et à la conduite du projet éducatif spécialisé
Compétences attendues :
Observer, rendre compte et contribuer à l’évaluation des situations éducatives
Participer à la mise en œuvre d’un projet éducatif
Dans votre expérience, choisissez deux situations où vous avez eu à contribuer à l'élaboration d'un projet éducatif.
Pour chacune des situations que vous présentez, vous décrirez :
1) Comment vous avez évalué la situation et les besoins de la personne et élaboré des propositions à partir de l'évaluation de votre action.
2) De quelle manière vous avez mis en oeuvre votre accompagnement dans le cadre du projet éducatif en prenant en compte la personne aidée au sein de son environnement interne et externe à l'institution.
Depuis 2 ans, j’occupe le poste d’AES (Accompagnant Educatif et Social), au sein l’EEAP-MAS du Pays de Millevaches.
Les objectifs de l’établissement sont : de promouvoir de l’autonomie, la qualité de vie et la santé, à proposer un accompagnement personnalisé tout en garantissant les droits et la participation du résidant et enfin protéger et prévenir les risques liés à la vulnérabilité. Plus particulièrement sur mon secteur : le polyhandicap, l’accompagnement s’appuie essentiellement sur des approches éducatives de la vie quotidienne et de soins multi sensoriels.
La loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale, impose aux professionnels l’obligation d’établir un projet individuel avec la personne concernée, sa famille, son représentant légal.
Ce projet est élaboré à partir d’une analyse effective des attentes, des souhaits, des besoins et des habitudes de vie du résident. Chaque année, il est réajusté en associant le résident, les professionnels intervenants et l’entourage proche (famille). Ce projet fixe des objectifs concrets et les moyens à mettre en place pour les réaliser.
Mon rôle en tant que référente, est d’être le médiateur entre les différents intervenants, la famille, le tuteur, et le résident. Je suis un repère fixe et un interlocuteur privilégié du résident et éventuellement de sa famille mais également au sein de l’équipe pluridisciplinaire. Mon rôle est de porter le projet du résident lors de la réunion de synthèse, et dans son suivi quotidien. Je veille à la cohérence entre les actions mises en place et le projet de la personne concernée.
Situation N° 1 :
La personne que j’ai choisi d’accompagner, pendant le temps clé du repas, est Coraline, pour des raisons d’éthique et par souci d’anonymat, le prénom a été modifié.
C’est une jeune femme de 35 ans, porteuse de trisomie 21. Assez petite (1m47) et de corpulence normale (40.3kg), son IMC (Indice de Masse Corporelle) est normal : 18.6. Elle est la troisième d’une fratrie de 4 enfants. Elle a deux frères et une sœur.
Peu après sa naissance, elle a été hospitalisée, et le diagnostic a été posé.
Elle a grandi dans sa famille jusqu’en 1987, année de son placement en IME.
Sa mère lui rend visite régulièrement, partage un moment avec elle et lui apporte de la vêture et des produits d’hygiène. D’autre part, sa mère est également sa tutrice légale. Coraline n’entretient pas de relation avec les autres résidants ; si un de ces derniers la bouscule, elle ira s’installer plus loin mais n’aura pas d’attitude de défense. Elle ne parle pas, communique difficilement et vient vers les éducateurs.
Sur le lieu de vie, Coraline déambule en tournant sur elle-même, et joue beaucoup avec ses mains ; quand elle ne va pas bien. Elle se tape le visage et émet des sons de mécontentement.
Son autonomie est relativement limitée. Elle est capable de se déshabiller seule, cela nécessite une stimulation et une présence importante de l’accompagnant. Elle participe légèrement à la toilette en levant les bras, les jambes, en se retournant, elle a besoin d’aide pour l’ensemble de sa toilette y compris la coiffure. Elle aime les bains prolongés hebdomadaires et peut se détendre un long moment dans l’eau en souriant.
Elle aide à l’habillage. Nous lui choisissons ses vêtements et les adaptons en fonction de la saison et de la température. Elle recherche en permanence la chaleur auprès d’un radiateur ou du soleil.
La propreté n’est pas acquise, elle est incontinente diurne et nocturne (incontinence combinée). Cependant, nous l’accompagnons aux toilettes plusieurs fois par jour.
Elle aime être à l’extérieur, elle donne souvent la main, ou prend le bras de l’éducateur pour marcher. Elle peut aussi marcher seule soit en faisant des pauses, soit en tournant sur elle-même.
Elle semble également apprécier les activités sociabilisantes avec notamment les activités de l’éducatrice d’externat où elle partage avec d’autres résidants des temps d’expression corporelle.
Pour les repas, Coraline mange seule un repas mixé avec une petite cuillère car elle n’a plus de dents. Elle mange avidement et risque donc une fausse route ; elle ne boit pas spontanément, il faut la solliciter. Elle préfère les saveurs sucrées à l’eau plate : soda, jus de fruits, sirop, café au lait. Elle boit alors précipitamment.
Elle ne mange pas proprement, a tient une posture inappropriée à table, en s’asseyant en tailleur sur sa chaise et en se penchant exagérément sur la table. Coraline partage ses repas avec quatre autres résidants et deux ou trois accompagnants selon s’il s’agit du déjeuner ou du diner.
Il faut souvent la reprendre sur son attitude à table et veiller à ce qu’elle ne se salisse pas excessivement pendant ce moment de partage car elle tient sa petite cuillère de façon inadaptée, ce qui engendre diverses salissures sur elle-même et une alimentation perturbée.
En annexe (il faudra la numéroter), je vous présente un tableau des 14 besoins fondamentaux selon Virginia Henderson[1]. Chaque croix correspond à un besoin perturbé, non satisfait, c’est à dire qu’il nécessitera une aide, technique ou chimique pour être satisfait.
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