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Feuille de route promotion et développement du tourisme au Sénégal

Étude de cas : Feuille de route promotion et développement du tourisme au Sénégal. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  20 Août 2019  •  Étude de cas  •  1 498 Mots (6 Pages)  •  627 Vues

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Ziguinchor le 06/12/2018

                                                               

Note sur la politique de promotion du tourisme a mettre en place

De Mr Diouf Modou 1ER Directeur de l’office de tourisme de Casamance

Directeur de l’agence de tourisme CASAMANCE EVASION TOURISME

Le tourisme est devenu l’un des secteurs économiques qui connaît la croissance la plus forte et la plus rapide dans le monde. Il est l’un des plus grands employeurs au monde et celui qui produit le plus de revenus à l’exportation. En tant que secteur transversal, le secteur touristique propage également ses effets aux autres branches de l'économie locale à travers les consommations intermédiaires en produits locaux (services marchands, commerce, énergie, agriculture, alimentation etc.,).

Le Sénégal par la richesse de son territoire, de sa culture, de ses écosystèmes dispose d’un potentiel touristique très diversifié et largement sous-exploité. Celui-ci repose sur la complémentarité qu’offre plusieurs sites remarquables : Saint-louis et la vallée du fleuve, Dakar et Gorée, la petite côte et le Sine Saloum, la Casamance et le Sénégal Oriental qui pourrait faire du Sénégal une destination unique.

Toutefois la destination Sénégal est considérablement affaibli aujourd’hui du fait notamment d’une gestion hasardeuse du secteur ces cinq dernières années qui ont induit une diminution constante de sa fréquentation, alors que ce secteur représente sans nul doute celui qui dans l’avenir pourrait contribuer le plus significativement à la croissance du pays.

Il faut reconnaître que les besoins et les contraintes du tourisme au Sénégal sont très importants et nécessitent des solutions urgentes si on veut envisager une relance durable des activités touristiques. Il existe des contraintes globales qui affectent aussi bien le tourisme de grand et moyen standing que le tourisme rural bien que chaque sous secteur présente aussi ces contraintes spécifiques.

Parmi les contraintes structurelles, les difficultés liées à la desserte des zones touristiques handicapent sévèrement le secteur. Si l’arrêt de l’obligation de visas est un avantage indéniable, le prix de la desserte aérienne reste toutefois assez élevé. Par ailleurs les infrastructures aéroportuaires ne sont pas en capacité d’exprimer tout leur potentiel et des aménagements mineurs sont encore à réaliser pour disposer d’équipements suffisamment performants notamment en Casamance.

La formation et par conséquent la qualité du service et des prestations touristiques, bride également fortement le secteur. Dans un contexte accru de concurrence des destinations le Sénégal perds de précieux points de compétitivités à ce niveau.

Il est tout aussi essentiel d’intervenir sur la promotion de la destination aussi bien au-niveau International que national. En effet, on constate finalement que le Sénégal tend à disparaitre des programmations des tours opérateurs et des agences de voyages aux profits, entre autre, de « nouvelles » destinations beaucoup plus agressives sur le plan commerciale (Iles du Cap Vert, les caraïbes). Il est nécessaire de rafraichir l’image du Sénégal en développant de nouveaux produits fondés sur la valorisation du Patrimoine naturel et culturel. Il est fondamentale de travailler sur la complémentarité qu’offre finalement la diversité du Sénégal (Tourisme Balnéaire, Tourisme Rural, Tourisme Culturel, Eco-tourisme…). Ceci est d’autant plus important qu’une grande partie des destinations touristiques africaines traditionnelles rencontrent des difficultés structurelles qui limitent fortement leur fréquentation et qui laissent, de faite, des perspectives de développement importantes pour de nouvelles destinations qui viendraient à se structurer.

Ces constats ne doivent toutefois pas à sous-estimer les effets potentiellement négatifs de la croissance de ce secteur. Ce n’est pas parce que le tourisme est une source de revenus potentiellement extraordinaire qu'il faut passer sous silence ou sous-estimer les coûts sociaux de son développement. En dépit et en raison de son succès, l'industrie touristique a souvent contribué à transformer le caractère des régions, à détruire le patrimoine culturel et environnemental. Il a souvent aussi contribué à produire des effets encore plus pervers comme le développement de l'industrie du sexe. Le tourisme est un secteur économique dont le développement doit être particulièrement contrôlé parce qu’il implique l'utilisation d’un patrimoine culturel et naturel rare et fragile au profit d’une minorité.

Face à ces enjeu, le secteur du tourisme, fort de multiples potentiels, constitue un élément primordial. Même si il est largement affaibli aujourd’hui, il représente cependant l’un des rares secteurs en mesure de participer fortement à court et moyen terme au redressement économique et au rétablissement des indicateurs socio-économiques du pays.

Pour cela le Sénégal doit faire le choix d’une nouvelle politique de promotion plus offensive et plus économique.

  1. Il est nécessaire d’inscrire la politique du développement du tourisme au Sénégal dans une vision plus moderne en s’inspirant de ce qui a été réalisé sur le secteur des Nouvelles Technologies de l’Information et des Communications qui fait aujourd’hui du Sénégal l’un des pays en Afrique où la couverture internet est la plus large et opérationnelle.
  2. Il est urgent de travailler sur la complémentarité de l’offre régionale touristique sénégalaise. C’est dernières années ont vu naitre un clivage entre certaines régions touristiques qui ont finalement mis à mal l’image de la destination Sénégal dans son ensemble. Il y a lieu de travailler avec chacune des zones pour mettre en place un message commun qui s’inspire de la diversité de chacun. Il est essentiel de transcender les différences pour que les forces de chacune convergent vers une vision partagée du développement du tourisme.
  3. Il est indispensable de travailler sur la mise en place de financements innovants pour soutenir la stratégie de promotion du tourisme au Sénégal. A ce niveau, il serait utile d’étudier la mise en place, tout en gardant une force de frappe nationale importante, de budget décentralisée qui permettent aux grandes régions touristiques de conduire, dans le cadre d’une stratégie national, leur propre campagne de promotion. En outre il est important de renforcer des partenariats de coopération sur ce secteur. La coopération avec la France, l’Italie et l’Espagne devrait être renforcée. Il est essentiel également d’intégrer de nouveaux acteurs comme la coopération décentralisée et la diaspora qui représentent des sources de soutien de plus en plus crédibles en mesure de mobiliser des compétences techniques et financières non négligeable. Enfin il est indispensable de mieux ouvrir le Sénégal aux pays anglophone et  de tisser de nouveaux partenariats de coopération avec eux.
  4. Il est fondamentale de réfléchir sur la création de nouveaux message plus moderne qui réponde aux attentes du tourisme international mais qui positionne le Sénégal sur un tourisme mieux maitrisé par les Sénégalais. A ce niveau, il est nécessaire de faire le choix de forme de tourisme plus responsable. le tourisme culturel et patrimonial est d’ailleurs l’un des segments du tourisme international qui connaît actuellement la croissance la plus rapide. Cette tendance est également soutenue par l’engouement pour les voyages indépendants et hors des sentiers battus qui permettent de s’immerger et comprendre de l’intérieur de nouveaux lieux.
  5. Il faut maintenir dans le secteur du tourisme ceux liés aux industries culturelles et artistiques qui constituent des domaines connexes imbriqués pour lequel des marges de progressions importantes sont encore possibles.
  6. Il est capital de développer également un volet de la promotion touristique en direction des sénégalais. Les Sénégalais doivent devenir les premiers « consommateurs » du tourisme sénégalais et être les premiers portes-voies de la promotion de la destination Sénégal.
  7. Il pourrait être pertinent de mettre en place un focus particulier sur la Casamance qui reste, malgré la crise que cette région connait, le faire de lance du tourisme Sénégalais. Ceci contribuerait à apporter les prémices d’une stabilité durable dans la région et permettrait de créer un climat de confiance favorable à la consolidation d’une paix définitive et à la reprise des dynamiques socio-économiques dans cette région.
  8. Enfin pour mettre en place ces propositions d’actions, il est important de réformer la gouvernance de l’ASPT pour intégrer à la prise de décision l’ensemble des acteurs du secteur tourisme sénégalais.

L’Etat du Sénégal se trouve face à deux défis : faire face à la contraction de l’économie en retrouvant des niveaux de croissance de 5 à 6 % et résorber les différences qui existent entre l’agglomération dakaroise et les autres régions. Pour cela, il est nécessaire de développer sur le territoire national de nouveaux pôles d’expansion qui puissent, de manière complémentaire, contribuer à résorber la crise économique et lutter contre la pauvreté.

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