Etude de situation - éducateur spécialisé
Étude de cas : Etude de situation - éducateur spécialisé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar rinemabldn • 3 Janvier 2020 • Étude de cas • 1 810 Mots (8 Pages) • 2 441 Vues
Je suis éducatrice spécialisée au centre thérapeutique résidentiel (CTR) l'Etape à Paris. Je vais prendre le relais de l'éducatrice référente de Jimmy. Pour comprendre sa situation, j'ai à ma disposition le contexte de son admission, sa situation ainsi que le compte rendu de l'accompagnement au centre psychiatrique d'orientation et d'accueil (CPOA) rédigée par son éducatrice référente.
Jimmy est un homme de 36 ans présentant divers problèmes dont la peur d'être abandonné. Il est accueilli dans notre centre thérapeutique résidentiel (CTR) depuis décembre 2015. Après avoir synthétisé la situation de Jimmy, j’analyserai ses différentes problématiques et proposerai divers axes d'accompagnement envisageables afin de l'insérer au mieux dans notre société et de le rendre le plus autonome possible.
Pour synthétiser la situation de Jimmy, je différencie plusieurs problématiques : le logement, la famille, le médical et le travail.
Tout d'abord, Jimmy a intégré le service de l'aide sociale à l'enfance (ASE) très jeune, il a été placé en foyer dès son plus jeune âge. Il n'a jamais connu de famille d'accueil ce qui ne lui a jamais permis de créer de lien familial. À partir de 2009, il était en errance, il était hébergé par des tiers ou dormait dans des squats, ou encore à l'hôtel grâce à l'argent du RSA (revenu de solidarité active). Il a ensuite été incarcéré dans une prison, après avoir mis le feu à l'immeuble de sa mère. A sa sortie de prison, il a été accueilli dans une unité d'accueil de court séjour pour les personnes sortant de prison. Il a ensuite été orienté par ce même centre dans notre centre thérapeutique résidentiel (CTR). Un appartement thérapeutique lui a été proposé mais Jimmy ne se sent pas encore prêt à vivre seul.
Concernant la famille de Jimmy, il semble qu'il a toujours eu plus ou moins de lien avec sa mère. Des liens plutôt ambigus, Jimmy a évoqué lors d'un entretien avec la psychologue qu'il y aurait eu de possible abus sexuels, du moins des tentatives de séduction de la part de sa mère. De ce fait, Jimmy ne reconnaissait pas en sa mère une figure maternelle. Leur relation est très irrégulière et instable. Sa mère le contacte via Facebook lorsqu'elle apprend que Jimmy a un travail. Il retourne vivre chez elle et doit subvenir aux besoins de toute la famille. Dès qu'il n'est plus en mesure de subvenir aux besoins de la famille, sa mère le "met à la porte" et le recontacte seulement quand il a de nouveau un travail. Sa mère s'est remise avec un autre homme et a eu deux enfants avec ce dernier. Nous ne savons rien de son père, ce qui fait qu'il n'a jamais eu de repère paternel et se soit senti abandonné dès son plus jeune âge.
De plus, sur le plan médical et psychologique, Jimmy a commencé à boire de l'alcool dès ses 8 ans et consomme régulièrement du cannabis. C'est d'ailleurs dans les moments où il est alcoolisé qu'il fait preuve d'une grande sincérité ; il se livre sur des moments passés de sa vie, sur son contexte familial. Lorsqu'il n'est pas sous l'emprise de substances, Jimmy est dans une sorte d'hyper-adaption envers autrui, il a peur d'être rejeté par les autres, de déranger les éducateurs lorsqu'il va les voir ; il en devient même excessif dans ses paroles et ses actes (il offre souvent des cadeaux aux autres résidents). Il est très angoissé voire dépressif et redoute beaucoup la solitude. Jimmy a souvent montré son mal être en étant hétéroaggressif, en se scarifiant (il a encore beaucoup de marques sur les bras) ou en faisant des tentatives de suicide. Il est suivi et a des soins psychiatriques pour essayer de parer à cela. Il a également été confronté à plusieurs bagarres en dehors du centre thérapeutique résidentiel (CTR).
Il souffre de grosses carences affectives du fait qu'il ait été placé très jeune en foyer. Depuis qu'il est au centre thérapeutique résidentiel (CTR), il essaie de créer un lien affectif avec les femmes de l'équipe mais plus particulièrement avec son éducatrice référente et sa psychologue. Jimmy est un homme qui dort très peu et ne s'alimente pas beaucoup.
Jimmy a eu une scolarité difficile, il a néanmoins obtenu un CAP dans le bâtiment. Il a travaillé 10 ans dans ce secteur. Il a ensuite été gérant d’un bar pendant 2 ans à Paris. Il a cessé de travailler à partir de 2009. Depuis qu’il est au centre thérapeutique résidentiel (CTR), il a pu reprendre un emploi en intérim en tant que veilleur de nuit dans un centre d’hébergement pour migrants et a rapidement obtenu un contrat à durée déterminée (CDD) de plusieurs mois. Il souhaite prochainement être embauché en contrat à durée indéterminée (CDI) pour ensuite se former au métier d’éducateur spécialisé.
En observant le parcours de Jimmy, je constate que c’est un homme qui a très peur de l’abandon.
Il est dans une grande instabilité, sa mère ne le contacte pour qu’il revienne au domicile que lorsqu’il a un travail. Comme le dit G. Bateson avec le double-bind, Jimmy peut se sentir prisonnier de cette situation, je pense qu’il est heureux de retourner chez sa mère car il ne se sent plus abandonné, mais ce temps ne dure que lorsqu’il a de l’argent et qu’il peut subvenir aux besoins du reste de la famille.
Winnicott en parle également avec le faux-self, c’est-à-dire que la mère de Jimmy ne reprend contact avec lui que lorsqu’il a un travail et qu’il subvient aux besoins de tous ; elle le rejette quand il n’a plus rien à leur apporter.
Winnicott dit « Si la mère n’est pas suffisamment
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