Synthèse Sur Les Enjeux Socioprofessionnels Du Numérique
Commentaires Composés : Synthèse Sur Les Enjeux Socioprofessionnels Du Numérique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar regis92 • 22 Avril 2013 • 8 094 Mots (33 Pages) • 702 Vues
ENJEUX SOCIOECONOMIQUES DE L’ECONOMIE NUMERIQUE :
NOS PRINCIPALES ANALYSES & PROPOSITIONS
Contenu
1. Mission d’étude sur les services informatiques 3
2. Emploi 5
3. Formation 7
4. Sous-traitance et externalisation 9
5. Offshore informatique et immigration économique 12
6. Gouvernance et représentation nationale du numérique 13
7. Economie numérique 14
8. Propositions diverses 15
1. Mission d’étude sur les services informatiques
Le secteur Logiciel, Conseil & Services informatiques représente près de 400 000 emplois (dont 70% de cadres) et 18 000 établissements employeurs. Si l’on ajoute les autres sociétés de prestations intellectuelles de la Branche Syntec-Cicf (sociétés d’ingénierie ie. SICT, sociétés d’études et de conseil… et autres sociétés de la Convention Collective N°3018 des Bureaux d’études techniques), celle-ci totalise plus de 700 000 emplois au total. C’est la 4eme Branche de notre pays en poids économique et en effectifs salariés.
Plus de la moitié des salariés sont détachés en clientèle, à travers notamment des contrats en régie (location de « collaborateurs » facturés au temps passé selon un tarif journalier qui est fonction de la qualification, de l’expérience et du projet… dans des conditions souvent critiquables).
Quant à nos professions (métiers IT : informatique, web, télécoms), elles représentent plus de 560 000 salariés et indépendants (280 000 dans les services / 250 000 dans les DSI / 30 000 freelance), ce qui en fait l’une des principales familles professionnelles en France.
Véritable laboratoire de la « flexibilité 2.0» (flexibilité par l’externalisation et le recours à la sous-traitance…), notre secteur connait de nombreux problèmes sociaux souvent ignorés par les pouvoirs pu-blics et les partenaires sociaux (en raison notamment de son très faible taux de syndicalisation) :
• Emploi cyclique souvent comparable au travail intérimaire (alternance entre périodes de forte hausse du chô-mage et périodes de tensions => politiques RH de type stop & go, niveau élevé des départs forcés ex. ruptures con-ventionnelles… les prestataires de service sont trop souvent les variables d’ajustement conjoncturel des clients)
• Agisme et pratiques illégales dans les recrutements (modèle socioéconomique axé sur le jeunisme et la réduc-tion des coûts, faible valorisation de l’expérience, discrimination et reconversions fréquentes des quadras/quinquas, nombreuses offres d’emploi illégales, sélection des candidats par les clients…)
• Conditions de travail souvent difficiles (changement régulier du lieu de travail, stress et horaires de travail sou-vent élevés, isolement fréquent des salariés détachés et double subordination client-employeur, clauses de mobilité géographique entrainant une conciliation parfois difficile entre vie professionnelle et vie privée…)
• Dérives de la prestation de services et « marchandisation » des ressources humaines (recours abusif des clients à la sous-traitance pour éviter les embauches directes, prêts illicites de main d’œuvre/délit de marchandage, sous-traitance en cascade illégale des salariés et freelance, motivation souvent réduite par l’absence d’innovation et de participation à un vrai projet d’entreprise, missions ou réalisations de tâches par les salariés parfois inférieures à leurs compétences ou à leur fonction, contrats de chantier illégaux…)
• Rémunérations inférieures à celles des autres cadres et à celles des cadres informaticiens en DSI (sources : enquêtes annuelles IESF et APEC)
• GRH/GPEC souvent déficientes voire inexistantes (gouvernance des SSII essentiellement composée d’anciens commerciaux, gestion du personnel assurée par des managers aux visions de rentabilité court-termiste avec pri-mauté du contrat commercial sur le contrat de travail, déficit d’encadrement et manque de reconnaissance au travail, évolution de carrière essentiellement tributaire des projets clients, insécurité juridique des périodes d’intercontrat…) et insuffisance des formations (plans de formation, professionnalisation, e-learning…)
• Convention collective Syntec-Cicf « fourre-tout » jugée peu avantageuse (champs d’activité hétérogènes : informatique, ingénierie technique, études-sondages-conseil, placement de main d’œuvre, foires-congrès- salons, traduction-interprétation, Filialisations abusives de DSI et de centres d’appel…)
• Nombre insuffisant des ETI/GE (faible concentration du secteur et sur-représentation des TPE/PME rendant diffi-cile la mise en œuvre de politiques RH/mobilité interne/avantages sociaux…)
• Offshore : délocalisations et relocalisations croissantes d’activités dans les pays à bas coûts (souvent discrètes et pour la plupart exigées par les donneurs d’ordres…)
• Dumping social dans certaines sociétés (recours abusif à des stagiaires facturés aux clients, embauches et détachements d’informaticiens étrangers souvent sous-payés par rapport au marché…)
Les principales conséquences sont les suivantes :
Record du mal-être au travail : une étude de référence sur les conditions de travail (Mozart Consulting, fév. 2012) pointe du doigt le secteur des services informatiques et celui des services aux entreprises comme étant les plus concernés par le mal-être au travail (sources : Dares, Cnamts, Alma Consulting).
« Le secteur de l’informatique continue à générer un important mal-être au travail avec une forte augmentation du taux d’arrêts pour AT-MP (+ 20 %) et des sorties forcées (+ 20,8 %), ce qui traduit une persistance de la mauvaise gestion du turn-over endémique dans ce secteur ».
Le portail gouvernemental Travailler-mieux.gouv.fr expose les risques psychosociaux et leurs origines dans nos métiers. A lire : http://munci.org/article1816.html et http://munci.org/article1909.html
Taux de turnover record dans les sociétés : selon l’Apec, le taux de turnover moyen dans le secteur des services
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