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Les Communautés De Pratique Et La Formation Professionnelle Au Québec

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Par   •  27 Novembre 2013  •  2 760 Mots (12 Pages)  •  1 422 Vues

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INTRODUCTION

Nous sommes à l’ère de l’économie du savoir. « Comparativement à l’ère industrielle, cette société du savoir demande que les individus qui en font partie soient significativement plus compétents et capables de s’adapter rapidement au changement. (…) Ces profondes mutations que connaît notre société ont inévitablement un impact sur l’école et les attentes qu’on a envers elle. » (Hamel 2003, p. 7) Dans le but de demeurer compétitifs au niveau international, les entreprises québécoises doivent compter sur les compétences de leurs ressources humaines afin d’augmenter la qualité et l’innovation de leurs produits et services.

Au Québec, la Loi sur le développement de la formation de la main-d’œuvre est supposée encourager la formation continue des salariés. Malgré cette obligation, plusieurs entreprises n’y souscrivent pas pour différentes raisons. Par conséquent, les salariés doivent compter sur eux-mêmes pour développer leurs connaissances. Est-ce que les communautés de pratique seraient une alternative de formation avant-gardiste?

Et si nous voulons du personnel qualifié aux compétences actualisées, nous n’avons pas le choix de nous questionner sur la compétence des acteurs de la formation professionnelle. Comment restent-ils à jour dans leurs connaissances? Est-ce que les communautés de pratiques peuvent être une solution à leur formation continue? Comment peut s’intégrer une communauté de pratique à la formation professionnelle?

Afin de répondre à ces questions, je débuterai par la théorie sur les communautés de pratique, la formation professionnelle et technique ainsi que la formation continue en entreprise. Je poursuivrai mon analyse avec l’intégration des communautés de pratique avec la formation des enseignants puis celle des salariés des organisations.

1. Les communautés de pratique, généralités

1.1 Qu’est-ce qu’une communauté de pratique?

Il existe plusieurs définitions de communauté de pratique : «il s'agit de personnes qui partagent un intérêt, une série de problèmes, une passion pour un sujet et qui développent leurs connaissances et leur expertise dans ce domaine en interagissant sur une base régulière » (Tremblay 2010, p. 223) « D'autres évoquent la passion commune pour la pratique, qui assurerait l'union ou l'appartenance des membres à la communauté de pratique. » (Tremblay 2010, p. 233)

Contrairement aux équipes de travail, les communautés de pratique n’ont pas de résultat prédéterminé même s’ils ont un objectif général qui oriente leurs discussions. Les principes clés des communautés de pratique sont l’engagement des membres à enrichir la communauté, une passion commune pour l’objectif d’apprentissage sélectionné et la mise en commun (répertoire) de connaissances.

1.2 Naissance et apports des communautés de pratique

Une communauté de pratique peut naître des besoins de ses membres qui choisissent de se regrouper et de formuler un objectif commun de développement et d’innovation. D’autres communautés ont vu le jour à l’initiative d’entreprises ou de regroupements gouvernementaux, régionaux ou communautaires. L’organisme initiateur du projet recrute ses membres selon leurs intérêts pour la cause commune et leur expertise. Toutes les communautés de pratiques ont un panel d’experts invités à enrichir les discussions et répondre aux questions des novices.

« Les apports de la communauté de pratique pour l'organisation sont multiples. Snyder et Wenger (2000) observent qu'elle contribue à la stratégie, à la résolution des problèmes, à la diffusion de pratiques innovantes, à la création de nouveaux produits et services, au développement des compétences professionnelles et au recrutement. » (Tremblay 2010, p. 230) On peut aussi dire que c’est un « support à la mémoire collective » (Tremblay 2010, p. 230), dans le sens où le savoir tacite du personnel clé peut être articulé en concepts explicites qui faciliteront l’intégration des nouvelles recrues. Elles ont une double mission : sociale, dans le sens du partage d’informations pour assurer la pérennité du savoir, et individuelle, avec le développement professionnel et personnel de ses membres.

1.3 Avantages de participer à une communauté de pratique

La participation à des communautés de pratique apporte du soutien et de la formation pratique au métier pour les novices. Elle donne accès à différents points de vue sur une même problématique grâce au profil diversifié des membres. Les communautés de pratique permettent aussi de partager le savoir tacite des experts et de créer des banques de connaissances accessibles à tous les membres de l’organisation qui parraine les activités. Il y a un aspect temporel quasi immédiat dans les échanges virtuels; les membres restent donc connectés sur la réalité quotidienne de leur vécu sur le terrain, dans le « ici et maintenant ».

Les technologies de l’information (ordinateurs personnels, internet) ont facilité la création des communautés de pratique et de travail collaboratif en démocratisant l’accès à tous. « L’utilisation du réseau électronique permet donc à une communauté de pratique ou à une communauté professionnelle d’apprentissage donnée d’élargir et de soutenir ses activités, mais lui ouvre aussi de nouvelles portes. Comme le mentionne Lieberman et Grolnick, le réseau électronique ouvre encore plus de possibilités aux réseaux d’enseignants déjà constitués puisque ceux-ci ont la propriété « de contrer les obstacles liés aux rôles institutionnalisés, aux hiérarchies et à la dispersion géographique ». (Hamel 2003, p. 11) L’aspect qui m’intéresse particulièrement des communautés de pratique est l’absence de ségrégation sociale. En effet, si les membres peuvent interagir de façon anonyme, il n’est plus possible de faire du clivage par rapport à la culture d’origine, la religion, les années d’expérience ou le prestige de l’employeur.

2. La formation professionnelle et continue au Québec

2.1 Formation professionnelle au Québec

La mondialisation crée de nouveaux besoins en matière de compétences professionnelles. A l’ère du savoir, la formation professionnelle et technique, ainsi que la formation continue, sont nécessaires afin de demeurer compétitifs au sein d’un marché du travail qui ne cesse de changer au fil des progrès technologiques.

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