Elevage et préservation des paysages et de la biodiversité
Synthèse : Elevage et préservation des paysages et de la biodiversité. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar chalarock • 5 Novembre 2019 • Synthèse • 1 391 Mots (6 Pages) • 582 Vues
Sujet 8 : Elevage et préservation des paysages et de la biodiversité
L’élevage en France a des impacts pouvant être positifs ou négatifs dans la préservation des paysages et de la biodiversité. Afin d’avoir une vision globale du sujet, cette réflexion sera organisée en deux sous parties : l’étude de l’impact de la production d’aliments pour l’élevages et celle de la gestion des surfaces agricoles.
De manière général, l’élevage intensif a un impact bien plus négatif que l’élevage extensif ou encore l’élevage biologique. Les différents types d’élevages ont une organisation très différente, entrainant donc des conséquences distinctes. Nous étudierons ici les élevages de ruminants.
L’impact de la production d’aliments pour l’élevages
L’alimentation des élevages est composée en moyenne de 71% de fourrages, 16% d’aliments industriels et 13% d’aliments élaborés à la ferme, donc 29% d’aliments concentrés (Collombet, 2019). En moyenne 90% de l’alimentation des ruminants est produite par l’éleveur sur sa ferme (La Viande, [sans date]).
La fabrication de ces concentrés est menée en grande partie par des industries agroalimentaires qui achètent leurs matières premières à des céréaliers. Or, le blé tendre, l’orge et le maïs grain représentent à eux seuls 85% de la production de céréales dans l’Union Européenne (Passion Céréales, 2018). L’alimentation animale est le premier utilisateur de céréales en grains et seules 4 espèces : blé tendre, maïs, orge et triticale recouvrent 98,8% de la consommation animale en céréales. Ainsi, la fabrication de concentrés pour nourrir les élevages impacte négativement la biodiversité dans son ensemble. La production de céréales impacte aussi la préservation des paysages, en les rendant plus monotone. En effet la production de céréales a tendance à être réalisée en monoculture sur de grandes surfaces pour optimiser la mécanisation du travail.
La part des fourrages dans la ration des ruminants est constituée de différents types de fourrages. Deux grandes sortes en ressortent : les fourrages verts qui sont pâturés par les animaux et les fourrages récoltés et conservés comme les fourrages secs, ensilés ou enrubannés(La Viande, [sans date]). L’impact de la production de fourrage pour les animaux d’élevage est donc lié à sa conduite. On note aussi que les surfaces fourragères en France représentaient en 2018, 48% de la surface agricole utile. Ainsi une gestion durable de ces surfaces est nécessaire pour préserver les paysages et la biodiversité.
On distingue tout de même un impact plus bénéfique du pâturage. Celui-ci permet de conserver des paysages ouverts dans des zones difficiles avec par exemple les alpages savoyards, les estives pyrénéennes, les plateaux herbagers du Massif Central, les bocages de Bourgogne, de Normandie ou de Bretagne (CIV, 2008). Ce n’est pas tout, ce type de pâturage permet la prévention de risques naturels comme : la lutte contre les incendies et la diminution des risques d’avalanches. De manière général, les prairies jouent aussi un rôle de puits de carbone qui permet d’absorber entre 4% et 40% des émissions brutes de gaz à effet de serre d’une ferme laitière(Les produits laitiers, 2016). Les prairies permanentes représentent 9% de la SAU en France (FAO, 2010). Ce sont des zones de refuge pour les animaux sauvages, qui y trouvent de la nourriture tout au long de l’année. Les micro-organismes du sol s’y plaisent particulièrement car les déjections animales permettent d’enrichir le sol en matières organiques dont ils sont friands. Le pâturage des animaux d’élevage a donc un effet plutôt positif dans la préservation des paysages et de la biodiversité.
Les prairies temporaires ou autres prairies réalisées pour fabriquer des fourrages à conserver ont un impact moins bénéfique voir négatif si elles sont mal gérées. La gestion de ces couverts étant réalisée de manière plus conventionnelle, les agriculteurs ont tendance à utiliser plus de produits phytosanitaires pour leur conduite. Le fauchage régulier de ces prairies peut aussi causer des dommages important à la faune sauvage qui les habite. Les abeilles par exemple se retrouvent à devoir trouver de nouveaux espaces à butiner qui sont parfois très éloignés, cela les fragilise, elles vont avoir plus de mal à se défendre face aux parasites, virus, champignons et aux pesticides, entrainant une forte mortalité au sein de la ruche (le parisien, 2015). Rappelons que la surutilisation de produits phytosanitaires, d’engrais et autres produits chimiques contamine les sols et pollue l’eau des nappes phréatiques, dont les niveaux sont déjà bas, impactant ainsi toute la biodiversité.
L’impact de la gestion des surfaces agricoles :
Une des causes majeures de la perte de biodiversité est la modification des habitats. L’élevage entraine dans certaines zones la destruction, la fragmentation et la dégradation des écosystèmes (GB, 2008). C’est le cas par exemples de la déforestation au profit de la mise en place d’un système de pâturage, entrainant la destruction de tout un écosystème. Greenpeace estime que 63% de la destruction de la forêt amazonienne est due à l’élevage bovin, notamment à cause de la mise en place de culture de soja pour leur alimentation (Greenpeace, 2017).
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