Travail des enfants
Mémoire : Travail des enfants. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Razafindrabe Tsilavo • 8 Décembre 2019 • Mémoire • 1 771 Mots (8 Pages) • 1 034 Vues
JUSTIFICATION DU CHOIX DU THEME
L’enfant prenait une place considérable dans la société malgache. Le fait d’avoir un enfant, c’est-à-dire du « taranaka » (descendant) assure l’immortalité des parents. Les nombreuses appellations données à l’enfant permettent d’évaluer cette conception sans égale de l’enfant.
En effet, plusieurs noms communs sont attestés par la société malgache pour désigner ce qu’est un enfant. Entre autres :
- le « sombin’ny aina », pouvant être traduit comme le « fragment de la vie » ; Cela montre que l’enfant fait partie de la vie de ses parents car par lui, ces derniers se considèrent comme immortels, étant donné que le « fofon’aina »(ou souffle de la vie) se perpétue.
-le « menaky ny aina » ou « substantifique moelle de la vie ». L’enfant constitue ainsi ce qui permet à ses parents de vivre. Il est, en quelque sorte la raison de vivre de ces derniers.
le « solofo » ou le bourgeon par lequel la vie se régénère.
Toutes ces appellations ont leurs significations tournant autour de la vie, de l’immortalité. Les différents dictons aussi permettent d’apprécier la valeur de l’enfant dans la conception malgache. Il est considéré comme la richesse inépuisable dont la valeur est inestimable.
Par conséquent, la naissance d’un enfant procure une joie immense au sein de la famille. Son enfance et son adolescence sont entourées par tous les membres de la famille. Les rites et les tabous ancestraux sont observés minutieusement afin de prévenir tout ce qui pourrait empêcher la régénérescence de la vie par l’enfant.
Ainsi prend l’éducation une place importante dans la société malgache. Elle permet à l’enfant de s’y insérer. Sa réussite assure la continuité des valeurs ancestrales tandis que son échec entraîne le contraire. Tous les membres de la famille élargie, qui sont dans une classe d’âge supérieure et considérés ayant déjà acquis des expériences, se mobilisent pour assumer ce qui est considéré comme leurs devoir et droit : l’éducation de l’enfant.
Ces « grandes » personnes, effectivement, doivent et peuvent rectifier les erreurs de l’enfant à travers les « anatra ou fananarana ». Comme l’écriture n’existait pas encore à Madagascar l’enseignement moral et l’éducation se faisaient oralement (à travers les contes par exemple) et étaient pour le respect des traditions qui se basaient sur le Hasina, le Fihavanana et le respect des aînés.
L’adage malgache « ny zanaka no voalohan-karena » parle de lui-même. Selon la philosophie malgache, un enfant doit toujours aider la famille. Plus d’enfant, c’est plus de bras pour travailler et pour aider. Ensuite, on éduque les enfants de façon à ce qu’il leur soit ancré dans la tête l’idée d’aider la famille soit le « vali-babena ». Ainsi, la valeur attribuée à l’éducation par rapport au travail n’est pas la même selon les cultures.
Dans les pays pauvres en général, à Madagascar en particulier, le travail des enfants est loin d’être vu comme un fléau. Au contraire, il est valorisé car il permet d’aider la famille, les parents. D’où parfois, les parents préféraient voir leurs enfants travailler à leur côté plutôt que de gaspiller le temps à l’école. Il en est ainsi dans la partie sud de l’île où les garçons abandonnent très tôt l’école pour s’occuper des bœufs. L’idée est que, le système éducatif ne mène pas souvent à un bon emploi.
A Madagascar, la plupart de la population est analphabète. Les parents ne favorisent pas la scolarisation des enfants dans certaines régions et dans certains milieux.
En dehors des garçons qui sont parfois déscolarisés très tôt, les filles surtout n’ont pas accès à l’école du fait de leur statut de future mère, femme. D’où, elles sont éduquées pour aider les parents dans les taches ménagères dès leur très jeune âge. Il faut souligner qu’en dehors de l’aide dans différents travaux, l’enfant est une source de rentrée d’argent.
Par l’aide précieuse qu’il apporte aux parents, l’enfant constitue un grand avantage, une source de rentrée d’argent. Il en est aussi du travail domestique ou autres formes de travail. Et par là, non seulement les parents profitent du travail des enfants, mais aussi et surtout l’employeur car il peut effectuer du travail avec un salaire très bas.
Un autre facteur culturel, propre à la culture malgache, et qui peut entraver le respect des droits de l’enfant, réside dans la limite du Fihavanana.
En effet, ce lien social qui unit tous les membres d’une communauté, et qui est facteur de développement, peut être un frein au respect du droit des enfants. Par exemple, dans le cadre du droit à l’éducation, les membres d’une communauté ne vont pas forcement intervenir auprès des parents qui n’envoient pas leurs enfants à l’école. Si l’on interroge les membres de la communauté qui peuvent être par exemple des voisins, ils vont répondre : « nous préférons ne pas intervenir car cela risque de briser le Fihavanana entre nous».
La peur de briser la cohésion sociale et les relations de bon voisinage prennent donc le dessus sur le fait de défendre le droit de l’enfant à l’éducation, et il en est de même pour les autres types de droits tels ceux qui touchent aux libertés d’expression, à la santé, la maltraitance, etc.
Il existe encore plusieurs coutumes et pratiques culturelles qui causent le travail des enfants tels l’agriculture, le gardiennage des troupeaux et la pêche.
Dans certaines régions de l’île, l’on s’attend à ce que les filles prennent en charge leurs propres besoins matériels en plus de la nourriture dès leurs adolescences. Il a été traditionnellement acceptable pour la fille d’avoir des compagnons pour obtenir des vêtements et d’autres biens.
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